Le Grand Remplacement, fantasme ou réalité ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Une photo prise en septembre 2005 d'un immeuble de la résidence du Clos aux ducs à Evreux où habitait le chef d'une cellule d'islamistes présumés qui a été démantelée à l'époque.
Une photo prise en septembre 2005 d'un immeuble de la résidence du Clos aux ducs à Evreux où habitait le chef d'une cellule d'islamistes présumés qui a été démantelée à l'époque.
©ROBERT FRANCOIS / AFP

Un sondage terrible

Il y a des deux.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Renaud Camus est un vieux monsieur qui vit dans la misère. Sa maison tombe en ruines. Et il n'est pas sûr qu'il mange tous les jours à sa faim.

Depuis que dans un livre il a théorisé le Grand Remplacement, il est boycotté et blacklisté. Le Centre national du livre, qui est censé venir en aide aux écrivains nécessiteux lui a supprimé toute subvention. Il n'a plus d'éditeur et n'en aura plus jamais depuis la mort de Pierre-Guillaume de Roux.

Dans son malheur, il pourra se consoler avec un sondage de Harris Interactive. Les chiffres sont édifiants. 67% des personnes interrogées se disent inquiètes du Grand Remplacement.  

Une écrasante majorité des électeurs de Marine Le Pen sont évidemment dans ce cas. 72% des sympathisants des Républicains aussi. Presque autant chez LREM. Et, plus surprenant encore, 50% des électeurs de gauche.

Ces chiffres sont à manier avec prudence. Témoignent-ils d'une réalité ou d'un fantasme ?  On ne peut le savoir avec exactitude car les statistiques ethniques sont interdites en France.

La plupart des sondés n'ont vraisemblablement jamais croisé ni un Arabe, ni un Noir. Mais grâce à la télévision et à la radio, ils savent que le 93, Trappes, le Mirail et Roubaix n'ont plus de français que le nom.

Ils entendent parler des mosquées. Il y en a des centaines et, bien à tort, ils en voient des milliers. On leur dit qu'il y a des millions d'immigrés ou de descendants d'immigrés en France. Ils ne croient pas à ces chiffres. Et ils les multiplient par deux ou trois.  

Nous pouvons penser qu'il ne s'agit là que d'un ressenti très excessif par rapport à la réalité. Mais ce ressenti n'est en rien méprisable. Il peut être dévastateur, générateur de frustrations et peut être même de colères. Ceux qui nous gouvernent feraient bien de trouver les mots et les actes qu'il faut pour rassurer ces 67% de Français que le Grand Remplacement angoisse.

A quelques kilomètres de chez moi, il y a une petite localité du nom de Conches. Elle est blanche. Enfin presque entièrement blanche. Je m'y rends au café-tabac pour acheter des cigarettes. Le patron de l'établissement qui me connaît me dit : "vous avez vu ce qu'il y a  à côté de chez moi ?" . Il sort et me montre le kebab qui est à quelques mètres de son café. "C'est insupportable" me dit-il. Et il ajoute : "vous savez d'où ça vient ?" Je réponds par la négative.

Il me dit alors que ça vient de la petite cité HLM qu'on a bâtit en lisière de Conches. "Il fallait, me dit-il encore, désengorger le quartier de la Madeleine à Evreux, celui d'où vient Benalla". "Alors, ajoute-t-il, "on en a fait venir quelques uns chez nous".

En sortant du café, je suis allé au kebab. Il était tenu par un jeune Arabe tout à fait sympathique. Il m'a dit qu'il allait être obligé de mettre la clé sous la porte car la ville le boycottait. Le patron du café et celui du kebab sont des braves gens. A qui la faute s'ils en sont venus à se détester ?

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