Le FMI a trouvé la solution miracle à la dette : prélever 10% de l’épargne financière<!-- --> | Atlantico.fr
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"Le Fonds monétaire international (FMI) suggère aux gouvernements de prélever 10% de l’épargne financière."
"Le Fonds monétaire international (FMI) suggère aux gouvernements de prélever 10% de l’épargne financière."
©Flickr

Decod'Eco

10% de prélèvement sur votre épargne, LA solution évidente ! C'est en tout cas ce que préconise le FMI...

Simone Wapler

Simone Wapler

Simone Wapler est rédactrice en Chef des Publications Agora (analyses et conseils financiers).

Elle est l'auteur de "Comment l'Etat va faire main basse sur votre argent: ... et ce que vous devez faire pour vous en sortir !", paru chez Ixelles Editions en mars 2013.

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Ce n’est un secret pour personne (ou presque) la crise n’est pas finie. Cela devient même inextricable. La dette publique augmente, la croissance se fait attendre. C’est pour tenter de trouver une issue que le Fonds monétaire international (FMI) suggère aux gouvernements de faire main basse sur votre argent et de prélever 10% de l’épargne financière.

Il faut bien s’entraider entre amis... Des fonctionnaires internationaux suggèrent donc à des fonctionnaires élus – 55% de nos députés sont issus de la fonction publique – de se servir dans la poche des épargnants pour résoudre une bonne fois pour toute  la question de la dette. Ce niveau permettrait – selon le FMI – de retrouver le bon vieux temps de la pré-crise, d’avant 2008.

Ceci est le quatrième avertissement.

Le premier avertissement fut le bail in de Chypre qui donna lieu à de nombreuses discussions sur les niveaux de confiscation des dépôts : un peu à tout le monde ou bien plus et au-delà de 100 000 euros ? Un bail in signifie que les déposants, qui sont dans la banque (in) sont appelés à la rescousse pour la sauver (bail). Le bail in chypriote a donné des idées à notre gouvernement ; selon certaines rumeurs, en France ce serait 17% sur les dépôts supérieurs à 100 000 euros. N’est-ce pas une bonne cause que de sauver son pays ou une grande banque mettant en danger son pays ? "On ne paye jamais trop d’impôts quand c’est pour la bonne cause", selon M. Moscovici, ministre des Finances.

Le deuxième avertissement fut une note du Boston Consulting Group publiée dans la torpeur du mois d’août. Pour ce cabinet de consultants, la messe est dite. Pour vraiment sortir de la crise, il faut effacer environ 21 000 Milliards de dollars de créances irrécouvrables chez les ménages, les entreprises et les États des pays développés. L’austérité – à savoir épargner et rembourser – y est rejetée par les populations. Le retour à la forte croissance est impossible en raison de la démographie et du manque de compétitivité des pays endettés. La restructuration des dettes est impossible car le système bancaire est trop fragile pour l’assumer. La répression financière – des taux d’intérêts artificiellement faibles, en dessous de la croissance économique et de l’inflation – est infructueuse sans croissance robuste. Il faut donc taper dans ce qui est disponible et rapidement, donc l’épargne financière. Le Boston Consulting Group avance le chiffre de 34% en Europe.

Taxation nécessaire sur le patrimoine financier des classes moyenne et supérieures pour sortir du surendettement


Source : Boston Consulting Group – Back to Mesopotomia – The Looming Threat of Debt Restructuring

Troisième avertissement, la confiscation pure et simple de l’épargne-retraite des Polonais, l’équivalent des contrats d’assurance-vie en euro le 4 septembre dernier. La Pologne avait vu ses taux d’emprunt s’élever rapidement et le gouvernement a préféré taper sur les épargnants sans préavis pour juguler une "crise de la dette" naissante.

Cette note du Fonds monétaire international constitue donc le quatrième avertissement. La situation n’est pas du tout sous contrôle comme les autorités essayent de nous le faire croire. La spoliation des épargnants est bien à l’ordre du jour. Ce n’est cependant pas du tout la solution comme l’avance le FMI. Car revenir au niveau de pré-crise, c’est revenir au niveau qui justement avait déclenché la crise. La dette doit être évaluée dans son ensemble : dette publique et dette privée. La période 2008-2012 a vu les stocks grossir et des tours de passe-passe entre public et privé. Mais ce bonneteau est inutile, trop de ces dettes sont de mauvaises créances.

En revanche, il est utile de prendre conscience que nos démocraties sont corrompues et corruptrices, pratiquent le capitalisme de connivence et que la notion d’État de droit se perd. Dans un État de droit, le droit de propriété est respecté et les impôts sont votés. En France, énarques élus et énarques banquiers se renvoient l’ascenseur ; la fiscalité est devenu un magma incompréhensible censé servir la "justice sociale". Ce terme masque une réalité plus prosaïque : prendre dans un camp le moins nombreux possible pour redistribuer au camp le plus nombreux possible. La "justice sociale" sert essentiellement à acheter des électeurs.

En attendant, il vous appartient de sauver de ce naufrage ce qui peut l’être. Tout ce qui est liquide se retrouvera en première ligne. Dans l’ordre du plus liquide au moins liquide :

  • Les dépôts
  • Les livrets
  • Les assurances-vie en euro
  • Les actions et les assurances-vie en unités de comptes
  • L’or conservé dans le circuit bancaire
  • L’immobilier
  • Le foncier

Vous devez conserver à l’esprit que votre banque va devenir percepteur des impôts à la première injonction. Les actions sont en troisième ligne car il va falloir vous contraindre à vendre. La confiscation de votre épargne s’accompagnerait donc d’un krach majeur, à côté duquel les krachs de 2000 et 2008 ne seraient que d’aimables consolidations. Or un krach majeur mettrait en danger les banques.... et ça, ce n’est pas possible.

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