Le clavier azerty est-il vraiment le plus adapté à nos écrans tactiles ?<!-- --> | Atlantico.fr
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L’usage du clavier AZERTY est critiqué par certains ergonomes.
L’usage du clavier AZERTY est critiqué par certains ergonomes.
©Reuters

Montré des doigts

Conçu à l’origine afin de minimiser le contact entre les tiges de frappe d’une machine à écrire, le clavier AZERTY a aujourd’hui pour conséquence de ralentir la typographie. Peu intuitif et chronophage, alors que d’autres alternatives existent, son usage a-t-il encore un sens à l’heure du numérique ?

Raphaël Yharrassarry

Raphaël Yharrassarry

Raphaël Yharrassarry est ergonome et spécialisé en usabilité et l'expérience utilisateur (UX design). Il anime le site iErgo.

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Atlantico : Autrefois justifié par des raisons techniques, l’usage du clavier AZERTY est critiqué par certains ergonomes. Motif : sa conception aurait pour but de ralentir la saisie. Dans ce cas, pourquoi l'utilise-t-on encore si massivement ?

Raphaël Yharrassarry : Je pense que c’est simplement une question d’apprentissage. On a tous appris à se servir de ce clavier-là, et apprendre un nouveau clavier pourrait se révéler fastidieux. Ce serait un peu comme d’apprendre une nouvelle langue. Là, réside le principal frein. À force d’utiliser le clavier AZERTY, nous ne réfléchissons plus où nous tapons. C’est un peu comme conduire une voiture : si demain on en venait à intervertir l’accélérateur et la pédale de frein, on peut s’attendre à pas mal d’accidents.

Vous parlez de nouveaux claviers, justement quelles alternatives existent au tout AZERTY? Quels sont les gains escomptés en termes de célérité et de confort ?

Il y a par exemple les claviers que l’on appelle BEPO, organisés en fonction des fréquences de proximité des lettres dans la langue pour laquelle ils sont conçus. L’avantage est qu’ils limitent le déplacement des doigts sur le clavier, ce qui réduit les troubles musculo-squelettiques. Ceux-ci surviennent lorsque l’on va chercher une touche loin ou que l’on effectue des actions un peu complexes avec les doigts. La vitesse de frappe s’en trouve accrue, à condition que l’on apprenne à se servir de ces claviers, pour remplacer les vieux automatismes acquis sur le clavier AZERTY.  Il existe également d’autres types de clavier. L’idée générale c’est d’avoir un emplacement des touches adapté d’abord à la langue de saisie, plutôt que d’être calculé pour limiter l’entrechoquement des touches.

Dans un autre registre, nous pouvons mentionner également d’autres types de claviers observables sur tablettes tactiles ou smartphones. Ce sont des claviers virtuels dont les touches s’adaptent au contenu à saisir. Par exemple, sur votre smartphone, si vous devez saisir un numéro de téléphone, seules les touches utiles s’affichent.  

Combien de temps faudrait-il pour s’adapter à un nouveau type de clavier ?

C’est assez variable, selon l’assiduité, la régularité et la manière de s’y prendre. Comptons d’une quarantaine d’heures à un bon mois d’entrainement. 

Propos recueillis par Benjamin Weil

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