Laurent Wauquiez est-il vraiment "buissonnisé" ?

Si Laurent Wauquiez a décidé de nager à contre-courant dans l’affaire Buisson, il y a néanmoins une chose qui le dérange, lui mine le moral : comment les gens peuvent-ils croire qu’il a besoin, lui l’indépendant, hyper diplômé, de l’ancien conseiller de Sarkozy pour construire sa « colonne vertébrale » ? Mais pourquoi alors ne tente-t-il pas de sortir de cette ambiguïté buissonnienne ? « Mais parce que je ne tiens pas à en sortir », rétorque-t-il comme pour enfoncer le clou. « Si notre pays ne va pas bien, il faut pouvoir le dire. J’ai pas de rupture à faire avec qui que ce soit. Je n’ai laissé mon cerveau à personne. Y a plus de manitou, y a plus rien. C’est complètement artificiel. » Quand Patrick Buisson assure qu’il est à l’origine de sa nomination au ministère de l’Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez relativise, puis réagit : « Je m’entendais très bien avec Michèle Alliot-Marie au Quai d’Orsay, on avait commencé à bien travailler, je ne demandais qu’à rester aux Affaires européennes... » Comprendre : Buisson laisse entendre que je lui dois ce poste mais je n’avais rien sollicité. Laurent Wauquiez reste toujours mesuré à l’égard de Buisson, mais a un peu de mal avec les gens qui cherchent à le chaperonner. Il aime encore moins qu’on lui dise qu’il est redevable.

C’est qu’en réalité il est passé à autre chose. Barrot fut source d’inspiration à ses débuts, lui a appris la culture du terrain et le sens de l’organisation, Buisson fut source d’émulation intellectuelle plus tard. Il a pris chez l’un comme chez l’autre ce qui lui semblait le plus pertinent.

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