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La toilette : la plus belle et la plus riche obsession des peintres
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L'expo "La toilette, naissance de l'intime", au Musée Marmottan, constitue une très belle leçon d'histoire mais, surtout, montre à quel point le nu féminin a toujours joué un rôle essentiel dans l'art.

THEME

A travers une centaine d’œuvres, le Musée Marmottan présente une très belle et très intéressante exposition sur la toilette, un moment décrit par les plus grands peintres : Dürer, Georges de la Tour, Manet, Degas, Bonnard, Toulouse Lautrec, Picasso… Plus que la toilette en elle-même, c’est le corps dévêtu de la femme qui, on les comprend, intéresse les artistes.

POINTS FORTS

- L’exposition commence par la « Vénus au miroir », une huile sur bois datant du XVIè siècle. L’artiste anonyme qui la peint, feint de n’être pas là. La déesse aux formes idéales se contemple dans un miroir. Le corps de la femme est représenté en majesté. « Le bain n’est qu’un prétexte ; c’est le nu qui est ici célébré », explique la commissaire de l’Exposition, Nadeije Laneyrie-Dagen.

Pendant longtemps, l’eau a été considérée comme dangereuse car on la suspectait de transmettre des maladies ; et le cabinet de toilette n’existait pas. On parlait alors de « toilette sèche », faite avec un linge blanc. On peut admirer le très beau tableau de Georges de la Tour « La Femme à la puce » qui chasse cet insecte à la lueur de la bougie. Puis les pratiques de la toilette vont évoluer. La Renaissance laisse place à l’intimité. La toilette est chargée d’érotisme et de plaisir des sens. François Boucher peint une coquette qui s’applique une mouche sur ses joues roses. La femme fait sa toilette dans les « appartements des bains » des châteaux. Parfois, dans le jardin fleuri, elle se fait belle dans une cuve en pierre ou un tube en zinc, entourée de servantes et d’enfants.

- Dans la seconde partie de l’exposition, la toilette quotidienne devient une source d’hygiène mais aussi un plaisir. Dans un espace clos, on y voit des gestes inédits, comme cette femme qui coiffe sa longue chevelure rousse, ou cette autre entrant en déséquilibre dans sa baignoire, ou encore ce petit pastel de Degas qui montre une femme s’essuyant après le bain… Bonnard, dont la toilette est un de ses sujets favoris, peint une femme libre qui se prélasse avec abandon et bien-être dans son bain. Le temps est suspendu, loin des bruits. La femme se retire du monde avant d’apparaître vêtue et apprêtée.  

- A la fin de l’exposition, les couleurs explosent et les formes se déstructurent avec le cubisme et l’expressionnisme. Les peintres, que ce soit Picasso ou Fernand Léger, aiment provoquer… Bettina Rheims photographie le mannequin Karen Mulder avec un masque sur le visage et un mini soutien-gorge Chanel… Avec le développement de la publicité et de la société de consommation, la femme n’a plus rien à cacher. L’intimité devient exhibition.

POINTS FAIBLES

Je n’en vois pas.

EN DEUX MOTS...

Du simple linge blanc d’autrefois à la salle de bain moderne, c’est la première fois qu’une exposition dresse à travers les œuvres des plus grands artistes du XVIe siècle à aujourd’hui, un tableau fascinant des rituels corporels de la toilette.

RECOMMANDATION

EN PRIORITE En priorité

EXPOSITION

« La toilette, naissance de l'intime »

Au Musée Marmottan

INFORMATIONS

Musée Marmottan

2, rue Louis-Boilly

75016 Paris

www.marmottan.fr

du mardi au dimanche de 10h à 18h

Nocturne le jeudi jusqu’à 21h

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