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La guerre secrète lancée par Obama pour répliquer aux interventions de Poutine dans les élections américaines
©Reuters

Représailles

Le Washington Post a dévoilé que le président Barack Obama était informé depuis juillet 2016 que la Russie avait des intentions belliqueuses envers la campagne présidentielle aux Etats-Unis et l'ancien président, même s'il est resté silencieux n'est pas resté à ne rien faire.

Jean-Eric Branaa

Jean-Eric Branaa

Jean-Eric Branaa est spécialiste des Etats-Unis et maître de conférences à l’université Assas-Paris II. Il est chercheur au centre Thucydide. Son dernier livre s'intitule Géopolitique des Etats-Unis (Puf, 2022).

Il est également l'auteur de Hillary, une présidente des Etats-Unis (Eyrolles, 2015), Qui veut la peau du Parti républicain ? L’incroyable Donald Trump (Passy, 2016), Trumpland, portrait d'une Amérique divisée (Privat, 2017),  1968: Quand l'Amérique gronde (Privat, 2018), Et s’il gagnait encore ? (VA éditions, 2018), Joe Biden : le 3e mandat de Barack Obama (VA éditions, 2019) et la biographie de Joe Biden (Nouveau Monde, 2020). 

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Atlantico : Le Washington post a été informé des juillet 2016 que la Russie avait cherché à déstabiliser le système électoral américain, à saper les chances d’Hillary Clinton au profit de Donald Trump. Pourquoi alors selon vous a-t-il attendu janvier 2017 pour en rendre compte publiquement ?

Jean-Eric Branaa : Les informations dévoilées depuis disent que Barack Obama a essayé de trouver la réponse la plus appropriée vis-à-vis du pouvoir Russe. Il a été dit qu'il y avait un comité composé de Républicains et Démocrates autour de lui  et qu'ensemble ils ont essayé de trouver une sortie à cette crise et que les Républicains ont estimé qu'il ne fallait pas révéler ces informations car elles allaient nuire à la campagne. .

Ensuite il faut se rappeler qu'Obama était dans l'art de la synthèse, qu'il prenait pas mal de temps pour prendre des décisions ce qui fait que ça a joué aussi. Il aurait très bien pu décider tout seul. C'était très compliqué car la campagne a été particulièrement difficile. On imagine bien que s'il avait révélé ces informations en août/septembre, Donald Trump se serait servi de cela pour dire qu'on voulait le déstabiliser.

Les événements n'étaient pas réunis car Donald Trump l'aurait tourné à son avantage et cela aurait pu se retourner contre Clinton. Obama avait déjà manifesté sa préférence pour Clinton dès qu'elle était rentrée en campagne en avril 2015. On aurait pu penser qu'il voulait truquer l'élection. C'était donc très compliqué pour l'ancien président.

Le Washpost rapporte que le 29 décembre des sanctions ont été prises par les US, notamment en expulsant 35 espions, fermeture de deux résidences diplomatiques et sanctions économiques contre les services secrets russes. Toutefois rien n'indique qu'une opération de grande ampleur a touché directement l'élection américaine avec succès. Dès lors, ces sanctions sont-elles justifiées ?

On connaissait déjà ces sanctions, en décembre les relations entre Moscou et Washington s'étaient dégradées.  Il a dit que cela ne s'arrêterait pas aux mesures connues par le grand public. Les espions avaient 72h pour quitter le territoire américain, Igor Korobov en plus de devoir quitter le territoire a été touché dans ses fonds propres…. Par la suite, Lavrov avait déclaré que ces mesures étaient contreproductives et qu'il y aurait des rétorsions de la part des Russes , ce qui n'a pas été le cas car Poutine s'y était opposé en déclarant qu'il allait attendre de voir ce que Trump allait faire en espérant un retour d'ascenseur.

Le WashPost indique qu'Obama a autorisé toutefois une opération ultrasensible conjointe entre CIA, NSA et le cyber commandement consistant à implanter des bouts de codes malicieux dormants dans les infrastructures russes qui seraient déclenchés en cas d'escalade. Rien n'indique que Trump ait annulé cet ordre. Se pourrait-il que ce programme soit toujours en veille et comment le nouveau président pourrait tirer profit des actions de son prédécesseur ?

Tout le monde parle beaucoup de cela car le Washington Post le développe sans dire ce qu'il est advenu par la suite. C'est une question très importante car l'on a pas entendu que Donald Trump était revenu sur ces ordres là ce qui veut dire qu'il aurait poursuivi la politique de Obama (ce qui serait assez logique car les services ont dû lui dire que cela pourrait lui servir à l'avenir) ce qui lui donne une marge de négociation avec Poutine. Cela m'étonnerait qu'il se soit passé de cet atout. Nous devons toujours êtres dans la poursuite du développement de ce programme. 

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