La France s'enlise dans les sables mouvants d'un déclin programmé faute d’une volonté politique au sommet de l’Etat<!-- --> | Atlantico.fr
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La France s'enlise dans les sables mouvants.
La  France s'enlise dans les sables mouvants.
©Reuters

Éditorial

"Gouverner, c’est choisir", énonçait Mendès France. Une formule que le président d’aujourd’hui refuse de cautionner, puisqu’il n’a toujours pas mis à son programme l’indispensable réduction des dépenses publiques.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Au rythme de la chute des feuilles dans un automne finissant, les mauvaises nouvelles s’accumulent sur la France. Tout a commencé par un coup de tonnerre avec le rapport Pisa sur l’éducation, prouvant le déclin régulier de notre enseignement dans la hiérarchie internationale malgré l’ampleur des sommes dépensées et témoignant de la nécessité de remettre en cause un modèle devenu obsolète, dominé par une idéologie du passé. Notre pays, relégué dans ce domaine à la vingt-cinquième place, ne peut plus se contenter de contempler son nombril en refusant de voir l’évolution d’un monde sans frontières. La croissance explose aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne : on l’attend toujours dans l’hexagone, où l’écart se creuse avec l’Allemagne.Le chômage continue de progresser car les destructions d’emplois se sont poursuivies au troisième trimestre en dépassant la barre des trois millions. L’investissement est toujours aux abonnés absents avec une chute de 1,9% cette année, après un repli du même ordre en 2012. Les exportations sont en panne, alors que le déficit commercial reste alarmant.

Dernier signe inquiétant en date : la chute brutale de la Bourse, qui pourrait marquer la fin de la mansuétude dont les marchés ont fait preuve vis-à-vis de la France, avec un risque de tension sur les taux d’intérêt, au moment où l’on annonce  un manque à gagner de dix milliards sur les rentrées fiscales.  

La France continue de célébrer le culte de son exception, avec un sentiment de supériorité qui a longtemps exaspéré nos partenaires. Ce dernier existe bien, mais dans le mauvais sens, puisqu’il fait reculer régulièrement notre place dans le concert des grandes nations. Il y a désormais un seul domaine où nous restons en bonne position : le tourisme, au septième rang dans le monde qui nous fait rejoindre les pays du sud plutôt que ceux du nord…

Aujourd’hui, le pays est à la croisée des chemins. La consommation plafonne parce que la demande des ménages est plombée par l’impôt et la crainte du chômage qui paralyse tout. Les entreprises sont tétanisées par la faiblesse de leurs marges qui les empêche d’investir et l’instabilité des lois et des règles du jeu d’une administration paralysante qui prétend intervenir dans tous les domaines. La réforme fiscale ajoute à la confusion, car on ignore toujours quelles sont les véritables intentions de Matignon. Et la compétitivité reste le parent pauvre d’une économie qui patine, parce que c’est le flou qui persiste dans les intentions du pouvoir et continue de le faire reculer dans les sondages d’opinion.

François Hollande est toujours à la recherche d’un consensus entre les différentes tendances de sa majorité disparate, d’une ligne moyenne qui concilie une idéologie inadaptée à la situation actuelle et les réformes indispensables si la France veut cesser de continuer à rétrograder dans l’échelle des nations. « Gouverner, c’est choisir », énonçait Mendès France. Une  formule que le président d’aujourd’hui refuse de cautionner, puisqu’il n’a toujours pas mis à son programme l’indispensable réduction des dépenses publiques. On ne pourra indéfiniment multiplier les coups de rabot souvent sans véritable justification économique alors qu’il faudrait s’inspirer des sages réformes qui ont permis le redressement de pays comme la Suède ou le Canada qui avaient cédé aux mêmes dérives que la France. Mais il est plus facile au locataire de l’Elysée d’envoyer quelques centaines d’hommes en Centrafrique que de s’attaquer aux lobbies qui rongent l’économie française.

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