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La Chine pense maîtriser désormais la science de la manipulation de la météo. Faut-il s’en inquiéter ?
©PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

Géo-ingénierie

Pékin a annoncé en décembre, vouloir donner un coup d'accélérateur à son programme de "modification météorologique".

Claude Berthet

Claude Berthet

Claude Berthet est directrice de l'Anelfa (Association nationale d'étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques).

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Atlantico : Pékin a annoncé en décembre, vouloir donner un coup d'accélérateur à son programme de "modification météorologique". La géo-ingénierie permettra-t-elle réellement au pays de contrôler sa météo ?

Claude Berthet : Les techniques pratiquées par la Chine ne sont pas de la géo-ingénierie car elle ne sont pas utilisées à grande échelle. On sait que la Chine travaille sur ces sujets mais dans le milieu de la recherche, nous n’avons pas d’articles exact sur le contenu des expérimentations. Cependant on sait qu’elle souhaite augmenter les précipitations ou lutter contre la grêle. Cela s’appelle de la modification du temps et non de la géo-ingénierie.

Depuis 2002 et le début du programme, les autorités ont lancé un grand nombre de roquettes et de projectiles qui ont permis de faire tomber 489,7 milliards de tonnes de pluie. Comment marche cette technologie ?

Les techniques d’augmentation de précipitation cherchent à augmenter le rendement en pluie de nuages. Soit on essaie d’impacter des nuages pour qu’ils donnent de la neige, soit on augmente les précipitations de nuages convectifs l’été. Ces deux façons sont proches mais elles ne s’appliquent pas sur le même type de nuage.

Dans un nuage, il y a une certaine quantité d’eau et naturellement seul 10 % tombe au sol. Ce que cherchent à faire les techniques d’augmentation de pluie c’est à accroître le niveau de précipitation d’à peu près 10 %. Il ne s’agit pas de créer des pluies sans humidité dans l’air. Les problématiques de limitation de sécheresse ne peuvent pas être répondus par cela car si il n’y a pas d’humidité dans l’air, on ne peut pas augmenter la pluie.

Pour procéder à cela, des fusées sont envoyées auprès des nuages afin de diffuser des particules. La plupart du temps il s’agit d’iodure d’argent qui a des propriétés glaçogène. Elles permettent la formation de particules d’éléments glacés qui vont collecter l’eau qui se trouvent à l’intérieur des nuages. En grossissant, elles vont avoir un poids suffisant pour les faire tomber au sol.

La Chine est-elle un cas isolé ou utilisons-nous aussi cette technologie ?

De par le monde, il existe de nombreuses expérimentations pour augmenter les précipitations notamment aux États-Unis et en Europe nous l’utilisons pour lutter contre la grêle.

La modification des phénomènes météorologiques par l’homme en Chine pourrait-elle avoir des impacts chez nous ?

Des études sont faites pour connaitre l’impact que peut avoir une expérimentation sur l’environnement proche. Les effets provoqués par l’utilisation de particule est limitée dans l’espace et dans le temps. Si cela a un effet il en aura un à proximité de la zone où cela le traitement a été utilisé mais il peu probable que l’augmentation des précipitations en Chine aient un impact chez nous.

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