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Pourquoi la Bourse bat des records malgré la montée des périls géopolitiques
©Bryan R. Smith / AFP

Edito

Malgré un catalogue de problèmes en cours ou à venir, les places financières des grands pays continuent de baigner dans une euphorie qui parait de plus en plus problématique.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Le monde de la finance est en ébullition. Jour après jour, les dangers se multiplient pour mettre en péril les fragiles équilibres sous la pression des tensions croissantes qui agitent la planète. La poudrière du Moyen-Orient ne connait pas de trêve. La dénonciation de l’accord sur la limitation de l’arsenal nucléaire de l’Iran par les Etats-Unis crée un nouveau climat d’incertitude qui rejaillit sur les relations commerciales des grandes puissances en raison des menaces proférées par Washington sur les pays qui continueront de commercer avec Téhéran. Au lieu de conduire à un resserrement des liens entre Européens, chaque Etat de l’Union tente de négocier de son côté avec les Etats-Unis en espérant échapper pour lui-même aux sanctions au lieu de tenter de créer un front commun pour résister à l’ogre américain. Au demeurant, l’Italie donne l’image de la désespérance qui étreint certains pays membres, à l’heure où une coalition hétéroclite tente de constituer un gouvernement en désaccord sur tout et dont chaque jour apporte des comportements contradictoires inquiétants pour l’avenir. Enfin, rappelons que l’espoir d’une détente réelle dans les relations avec la Corée du Nord s’éloigne avec le doute qui s’est instauré sur le sommet prévu avec Donald Trump qui risque de ne pas avoir lieu.

L’évolution de la conjoncture offre également d’autres sujets d’inquiétude : le cycle de croissance parait sur le déclin avec le ralentissement amorcé depuis plusieurs mois en liaison avec le début du resserrement de la politique monétaire des banques centrales. Aux Etats-Unis, les rendements du marché obligataire sont remontés à 3,10%, contribuant à la hausse du dollar qui a progressé de 4,35% en un mois face à un panier de devises, mettant du même coup en difficultés certaines monnaies de pays émergents comme le peso mexicain, le real brésilien, ou encore la livre turque et le rand sud-africain.

Le nouveau risque le plus spectaculaire concerne l’envolée du pétrole. Le baril a retrouvé le cours de 80 dollars qu’il n’avait pas enregistré depuis novembre 2014 et pourrait franchir à nouveau le cap de cent dollars, comme le prévoit le président de Total, car la demande d’or noir continue d’être forte alors que l’offre ne pourra suivre en raison de la réduction de la production iranienne et de l’effondrement du Venezuela, tandis que l’extraction de gaz de chistes américain stimulée par les cours, ne peut faire face à une hausse des exportations faute de capacités suffisantes.

Et pourtant, malgré ce catalogue de problèmes en cours ou à venir, les places financières des grands pays continuent de baigner dans une euphorie qui parait de plus en plus problématique. La France a balayé dix années de recul des indices pour retrouver le niveau de 2017 avec un Cac 40 supérieur à 5600 points.  La plupart des prévisionnistes ont été pris à contre-pied, alors que les gérants incitaient depuis des mois les opérateurs à vendre. Avec le sentiment exprimé souvent à haute voix que les marchés étaient devenus déraisonnables et qu’avec la remontée des taux d’intérêt le krach obligataire était désormais au coin de la rue. Aujourd’hui le sentiment prévaut que tout peut arriver et qu’un retournement brutal des marchés est possible, susceptible de remettre en cause le retour de la confiance qui s’était répandu dans les milieux d’affaires français depuis l’élection d’Emmanuel Macron.

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