L’ours d’or fête ses 100 ans : toute l’histoire du bonbon star d’Haribo<!-- --> | Atlantico.fr
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Les oursons Haribo célèbrent leurs 100 ans en cette année 2022.
Les oursons Haribo célèbrent leurs 100 ans en cette année 2022.
©PATRIK STOLLARZ / AFP

Anniversaire

Le bonbon phare de chez Haribo, les oursons, célèbrent leurs 100 ans. Ils représentent un tiers du chiffre d’affaires de la marque de confiseries.

Sophie Koechlin

Sophie Koechlin

Sophie Koechlin est Auteur, Traductrice, Illustratrice.

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Atlantico : 2022 marque le centenaire du produit phare de Haribo : le bonbon ourson gélifié. De quelle manière cet ourson a-t-il été créé par Haribo ?

Sophie Koechlin : Tout part du confiseur Hans Riegel, le fondateur de l’entreprise. En 1920, il a déjà l’idée de créer le nom Haribo à partir des premières lettres de ses prénom et nom (HA-RI), et de Bonn (BO), la ville où il a installé son petit atelier. C’était novateur, car à l’époque, la plupart des firmes allemandes portaient les noms entiers, parfois très longs et difficiles à mémoriser, de leurs propriétaires. Deux ans plus tard, sa deuxième idée formidable a été de donner à ses bonbons des formes originales. Jusque-là, on ne fabriquait que de simples pastilles, des billes, des dragées ou des berlingots.

Est-ce une invention propre à la marque ?

Oui, c’était la première fois qu’un confiseur utilisait un moule pour donner une forme à un bonbon. Les deux premiers qu’il a créés ont été l’Ours dansant et le Diable doux. L’idée de l’ours venait des ours de foire qu’Hans Riegel admirait dans son enfance, mais l’ourson était déjà très en vogue au début du siècle. Riegel a peut-être aussi été influencé par le succès incroyable des Teddy Bears, ces ours en peluche fabriqués aux États-Unis en l’honneur du président Théodore Roosevelt.

A-t-il évolué en 100 ans d’existence ? La sucrerie a-t-elle su se réinventer pour rester à la page ?

Le « Nounours », comme on l’appelle en France, a évidemment évolué. Au départ, il était composé de gomme arabique aromatisée de saveurs fruitées. Riegel a ensuite beaucoup travaillé la pâte de réglisse pour créer les rouleaux Rotella, puis vers 1925, il a adjoint à son premier ourson un ours noir à la réglisse. Mais c’est surtout après la Deuxième Guerre Mondiale que ses deux fils, Paul et Hans Jr, ont réinventé les techniques de fabrication de leurs bonbons grâce à de nouvelles machines. Au début des années 1960, ils sont passés des boîtes en métal aux sachets en plastique et ils se sont concentrés sur la publicité, notamment télévisée. L’ours, qui servait de réclame à la marque depuis 1935, a alors été redessiné pour servir de logo à la firme, avant d’être plusieurs fois retravaillé pour devenir celui d’aujourd’hui.

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Sa composition a-t-elle changé ? Le bonbon créé il y a 100 ans ressemble-t-il à celui d’aujourd’hui ?

L’ours dansant du début a évolué une première fois en 1930, mais il a surtout changé en 1960 avec la création de l’Ours d’Or. C’était toujours un gélifié translucide, mais souriant, plus compact et plus rond. Durant les années 1960, les deux frères Riegel, qui souhaitaient également conquérir le marché des adultes, lui ont donné de nouvelles saveurs et de nouvelles couleurs. Aujourd’hui, la gélatine a remplacé la gomme arabique, et le bonbon est composé de sirop, de sucre et de dextrose, d’arômes de fruits et de plantes, d’amidon et d’un peu d’acide citrique. Il est donc plus complexe que son ancêtre, sans compter que l’entreprise a créé ensuite toute une série de déclinaisons, Ours d’Or aux fruits, Bärli, Bärli extra-larges, etc.

S’adapte-t-il au goût des enfants des pays où il est vendu ?

La plupart des bonbons Haribo s’adaptent depuis leur création aux différents désirs des générations. Les confiseurs sont réellement des chimistes : la palette de goûts et d’arômes de l’Ours d’Or s’est, par exemple, beaucoup accrue depuis le début des années 2000. Les sirops, les arômes de fruits, les colorants, qui étaient artificiels autrefois, sont désormais d’origine végétale. Seuls, les gélifiants sont encore d’origine animale, et ils ne sont pas les mêmes dans tous les pays.

Ce succès est-il intercontinental ou se cantonne-t-ilà l’Europe ?

C’est un succès mondial. En 1920, Riegel a créé son entreprise avec juste un chaudron, un four, un sac de sucre et quelques outils, et sa jeune femme livrait les boutiques environnantes à vélo !Quand j’ai écrit ce livre en 2016, on produisait 100 millions d’exemplaires d’Ours d’Or par jour. J’imagine que cela a encore augmenté depuis. Haribo a des bureaux partout dans le monde, en Europe, bien sûr, mais aussi aux États-Unis, au Brésil, en Australie, en Asie et en Chine. Après le Danemark et les Pays-Bas, la France a été le troisième pays où Haribo s’est installé, en rachetant d’abord des parts de l’usine marseillaise de Lorette en 1967 avant de l’acquérir en 1985, puis avec le rachat en 1987 de Ricqlès-Zan, l’inventeur des Chamallows. C’est à Marseille et à Uzès qu’a notamment été conçue et produite, en 1969, la fameuse fraise Tagada.

L’ourson Haribo a-t-il des concurrents sur le marché ?

Bien sûr. Côté confiserie, on cite en général les marques Carambar, Krema, Choupa Chups, Malabar ou Ricola. Il y a aussi la concurrence indirecte des chocolatiers. L’avantage d’Haribo repose cependant sur une constante innovation, un gros travail de communication, des publicités inventives, et l’entreprise s’appuie énormément sur l’excellence des produits utilisés dans la fabrication de ses bonbons.

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