Jean-François Roubaud – CGPME : "Manuel Valls a l'énergie d’un chef d’entreprise au-devant des grandes difficultés" <!-- --> | Atlantico.fr
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Jean-François Roubaud, président de la CGPME
Jean-François Roubaud, président de la CGPME
©CGPME

L'interview Atlantico Business

Le député Thierry Mandon et le chef d’entreprise Guillaume Poitrinal, ont présenté cette semaine 50 mesures pour simplifier la vie des entreprises. De son côté, Manuel Valls a prononcé, il y a quelques jours, un discours de politique général dans lequel il annonce la suppression de certaines taxes qui pèsent sur les entreprises. Pour Jean-François Roubaud, le gouvernement a enfin compris que l’entreprise était la seule créatrice de richesse. Le patron de la CGPME regrette seulement que la baisse de la fiscalité annoncée par le Premier ministre mette l’accent sur les grandes entreprises.

Jean-François Roubaud

Jean-François Roubaud

Jean-François Roubaud est président de la CGPME, la Confédération générale des petites et moyennes entreprises.

 

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Atlantico Business : Thierry Mandon et Guillaume Poitrinal ont présenté 50 mesures pour simplifier la vie des entreprises. Vous satisfont-elles ? A l’instar de certains voisins européens n’arrivent-elles pas un peu tard ?

Jean-François Roubaud :Sur la démarche, c’est une bonne stratégie qui a été mise en place. Le groupe de travail n’a que trois mois et a déjà donné naissance à ces 50 premières mesures qui sont une bonne chose. Nous avions, à la CGPME, proposé également 50 mesures que nous avons remis à M. Mandon, au moins une dizaine ont été reprises, nous en sommes satisfaits. Pour ce qui est d'un supposé "retard", comme nous ne l’avons pas fait il y a quelques années, il fallait bien s’y mettre. Tard ou pas, je crois surtout que ces propositions de simplification se mettent en place rapidement et c’est très bien car elles ne sont pas négligeables pour la vie des entreprises. Depuis le 1er janvier, avec la déclaration du Président, et depuis le discours du Premier ministre la semaine dernière, il y avait une véritable attente. Nous avons enfin trouvé un peu de bon sens après avoir perdu deux ans à fabriquer des charges supplémentaires. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.

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Quelles propositions sont de nature à améliorer efficacement la situation des entreprises que vous représentez ?

La première de ces propositions, c’est celle qui garantie zéro charge supplémentaire pour toutes nouvelles mesures. Cela me parait très important, surtout au moment où l’on va reparler de la pénibilité au travail, dossier qui peut occasionner de nouvelles charges. Cependant, celle qui me semble la plus importante, c’est le fait que l’administration soit tenue de donner une réponse dans un délai précis plutôt que de sanctionner à posteriori. Ensuite, on peut souligner des propositions comme la non-rétroactivité fiscale ou les propositions permettant de faciliter l’accès au droit et aux normes. Enfin, le volet concernant les exportations et les importations qui vise à supprimer le double dispositif de perception de la TVA est quelque chose de tout à fait intéressant qui va simplifier largement la procédure et améliorer la trésorerie de l’entreprise.

Lors de son discours de politique générale, Manuel Valls a annoncé la suppression de nombreuses taxes pour les entreprises. Quel est votre sentiment ?

La baisse de la fiscalité annoncée par le Premier ministre met l’accent sur les grandes entreprises, par exemple la C3S. J’avais demandé, lors des Assises de la fiscalité, que l’on privilégie la baisse de l’impôt sur les sociétés (IS) tout simplement parce que cela profitait à un très grand nombre d’entreprise : 1,6 millions. La suppression de la C3S ne concerne que 250.000 entreprises. Les PME attendent encore un certain nombre d’engagements de la part du gouvernement permettant aux chefs d’entreprises d’avoir de la visibilité au long terme. Malgré tout, reconnaissons que nous allons dans la bonne direction même si je regrette que l’on ait perdu tant de temps. Depuis le début de la crise, on prend des mesures qui ne sont pas les bonnes. Personne n’en a tenu compte. Cette fois-ci on comprend le sens de l’économie, il y a enfin une véritable stratégie pour que la France soit gagnante dans les années à venir.

Entre les annonces du Premier ministre et les propositions de simplification, assiste-t-on, selon vous, à une sorte de mea-culpa gouvernemental vis-à-vis de l’entreprise ?

Le gouvernement a enfin compris que l’entreprise était la seule créatrice de richesse. Les élections ont surtout été faites sur des idées fausses qui ont amené des gens à voter pour ces idées. Tout cela est très politique. Maintenant, on se rend compte, avec deux ans de retard, que l’on a pris la mauvaise direction et que pour reprendre la situation en main il faut des mesures qui soient fermes et pas forcément agréables. En cas de difficulté, tous les chefs d’entreprises prennent des mesures de ce type, pourquoi pas un gouvernement. Je fais confiance à Manuel Valls pour gérer cela. Pour l’avoir rencontré la semaine dernière, on sent qu’il a l’énergie d’un chef d’entreprise au-devant des grandes difficultés.

Propos recueillis par Julien Gagliardi

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