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Jean Dujardin, George Clooney, 
Brad Pitt : trois "marques" 
au banc d’essai
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Oscars

Cérémonie des Oscars cette nuit. Qui de Brad Pitt, George Clooney ou Jean Dujardin décrochera la statuette de meilleur acteur ? Les trois sont en lice. Qu'est-ce qui les distingue vraiment ?

Jean-Paul Brunier

Jean-Paul Brunier

Jean-Paul Brunier est Global Client Lead chez Publicis Groupe.

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Atlantico : Si vous deviez comparer les "marques" Jean Dujardin, Brad Pitt et George Clooney, comment les distingueriez-vous ?

Jean-Paul Brunet : George Clooney et Jean Dujardin sont très proches. Ce sont des icônes viriles, des mecs d'un certain âge qui sont profondément sympas, accessibles et humains. Ils marquent le retour de l’image de l’homme traditionnel. 

Brad Pitt est un peu différent. C’est un bon père de famille, qui a choisi - comme Jean Dujardin - une femme qui a réussi, qui n'est pas une potiche. Mais il apparaît également comme un éternel adolescent. Comme s'il avait moins vieilli que les autres. Peut-être parce qu'il assume moins son âge. C’est un mec normal qui continue à aller boire des bières avec ses jardiniers… En fait, Brad Pitt, c’est vraiment le mythe américain type cowboy. George Clooney apparaît beaucoup plus civilisé, très sophistiqué.

Quant à Jean Dujardin, c’est l’Europe. Mais le film « The Artist » lui a apporté cette puissance de mythe hollywoodien. Il n’est pas étonnant que la profession cinématographique, au-delà du public, trouve cela formidable. Surtout, que ce soit George Clooney, Brad Pitt ou Jean Dujardin, tous trois incarnent une version moderne de la "star". 

La star joue aujourd’hui un rôle de projection. Lorsque nous avions dû faire une pub pour Gillette, on avait choisi Jean-Claude Van Damme. Il jouait un rôle qui détournait son image, en se moquant justement de ce qu'il pouvait représenter. Car les hommes se disent aujourd'hui : "Moi, je ne ressemble pas à ces mecs type Superman, ce n’est pas la vraie vie, ça commence à bien faire, etc". Van Damme devait donc jouer pour la pub au héros qui se moque de lui-même. Cela avait bien fonctionné : le super héros qui a une  capacité d’autodérision apparaît d'autant plus sympathique. 


Les stars aujourd'hui doivent donc être comme cela ? Finis les Marlon Brando, Marilyn Monroe ou autre Rita Hayworth ?

Les stars comme les marques appartiennent aujourd’hui aux gens. Si vous voulez devenir star, il faut quand même en tenir compte.

C’est d'ailleurs valable également pour les hommes politiques. On critique beaucoup Nicolas Sarkozy parce qu’il est trop dans l’immédiat, dans l’action, parce qu'il s’est démarqué de ce côté « pouvoir distant ». Mais regardez Barack Obama, lui-aussi joue la carte du "gars sympa". S’il s’installait dans l’appartement à côté de chez vous, vous auriez tout de suite envie d’être copain avec lui. C'est l'époque qui veut cela.

Et puis, pour revenir au monde du cinéma, que ce soit Jean Dujardin ou George Clooney, tous deux viennent à l'origine de l'univers de la télévision : le premier de la série Un gars une fille, le second d'Urgences. Toute la famille, toutes les générations, les ont vus dans le poste de télévision, dans le salon. C’est un point important. Ils plaisent à la fois aux femmes et aux hommes. Tous peuvent en discuter de la même manière. C’est autant le "pote" du mari que l’amant rêvé de la femme. Même physiquement, ils se ressemblent. Il y a une vraie proximité avec le public. Ils n'apparaissent pas en représentation même quand ils le sont. 

Propos recueillis par Aymeric Goetschy

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