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Réconciliation Hamas-Fatah : 
une chance pour la paix ?
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Zone franche

Si même le Hamas et le Fatah ne s'entretuent plus, Israël doit reconnaître que quelque chose a changé…

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Benjamin Netanyahou a d’excellentes raisons d’accueillir avec méfiance le rapprochement du Hamas et du Fatah. Après tout, le but du premier demeure la destruction pure et simple d’Israël quand le second se concentre sur la création d’un État palestinien souverain à l'intérieur des frontières internationalement reconnues en 1967.

A laquelle des deux doctrines le nouveau « gouvernement unitaire »  de Mahmoud Abbas et  Khaled Mechaal adossera-t-il son projet ? Ça reste flou. Et le flou, dans les questions de vie ou de mort, c’est forcément un peu angoissant…

La méfiance seule, pour autant, ne saurait tenir lieu de stratégie à un pays assistant par ailleurs à la transformation radicale de son environnement géopolitique.

Des années durant, la question palestinienne est restée l’otage de dictateurs arabes à peu près aussi concernés par le bien-être des habitants de Gaza ou de Ramallah que Ben Laden par l’expansion de la démocratie dans le monde : les Syriens, les Libyens, les Égyptiens réclamaient du pain et de la liberté, on les gavait de brioche antisioniste.

Imagine-t-on que les Palestiniens, même les plus déterminés à se battre jusqu’au dernier gamin kamikaze, ne soient pas conscients de ce que la donne a changé ?

De fait, l’une des conséquences majeures du « printemps arabe », c’est la possibilité enfin offerte aux occupants ― tous les occupants ― de ce microscopique morceau de désert coincé entre méditerranée et Jourdain de se construire un futur en fonction de leurs seuls intérêts. Comme dommage collatéral, on a connu pire.

Un Hamas débordé par le salafisme sur son propre terrain

Ça n’a sans doute pas été assez commenté sous nos latitudes, où l’on a pris l’habitude de n’observer le conflit israélo-palestinien qu’en termes de gentils et de méchants, mais l’assassinat récent, par des salafistes agacés par la mollesse du Hamas (mais oui !), d’un activiste italien à Gaza, n’avait rien d’un événement anodin. Entre fanatiques luttant pour un califat panislamiste où la Palestine n’aurait plus la moindre raison d'être et nationalistes sincères, le keffieh brûle et ce n’est pas qu’une image facile…

Pour ne rien dire d’une population Gazaouie de plus en plus décontenancée par le contraste entre une Cisjordanie en plein boum économique et la misère dans laquelle elle est plongée depuis la rupture sanglante entre les deux territoires.

Netanyahou, qui tient plus du politicard à courte vue modèle IVe République que du de Gaulle visionnaire, n’est sans doute pas le skipper idéal pour piloter Israël dans ces eaux nouvelles. Il vient d’ailleurs de le prouver en bloquant partiellement les rentrées fiscales de l’autorité palestinienne pour la « punir » de s’être remise à dialoguer avec le Hamas. Souhaitons toutefois qu’il soit capable d’étonner son monde et change rapidement de perspective : en ce moment, dans la région, tout semble possible.

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