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Irlande : les défis du nouveau gouvernement
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Elections irlandaises

Les Irlandais votaient vendredi 25 février pour élire leurs députés, avec pour conséquence évidente l'éviction de l'actuel gouvernement de centre droit, contraint d'instaurer un plan de rigueur drastique au lendemain de la crise. Mais les nouveaux dirigeants de l'Eire n'auront pas beaucoup de marges de manœuvre...

Henri Sterdyniak

Henri Sterdyniak

Henri Sterdyniak est économiste à l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), spécialiste de questions de politique budgétaire, sociales et des systèmes de retraite.

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Atlantico : Le nouveau gouvernement, qui va arriver aux commandes de l’Irlande après les élections législatives de ce week-end, aura-t-il les moyens d’infléchir dans un sens ou dans l’autre les décisions prises par ses prédécesseurs ?

L’équipe qui va arriver au pouvoir  en Irlande dans des conditions très difficiles dispose quand même d’une petite marge de manœuvre : elle peut d’abord essayer de renégocier les conditions de l’accord avec le FMI et le Fonds Européen de Stabilité, qui lui prêtent de l’argent à 5,8 %.  Donc l’Irlande peut essayer d’avoir des conditions plus favorables pour alléger le poids du remboursement de sa dette. Par ailleurs le gouvernement peut remettre en cause la garantie qu’il a accordée aux créanciers des banques en faillite. Ces garanties pèsent à ce jour plus de 24 milliards d’euros, soit 20% du PIB. On pourrait imaginer qu’un nouveau gouvernement déclare qu’il va faite payer les créanciers pour ainsi économiser une partie de la dette publique irlandaise. 

Mais est-ce possible alors même que l’Irlande a été sauvée in extremis par l’Europe ?

Depuis la crise, aucun scenario n’est plus crédible. Que l’Irlande, le Portugal, la Grèce fassent des efforts insurmontables pendant des années est peu crédible car les grèves ou les revers électoraux ne permettront pas aux gouvernements en place de rester intransigeants sur les mesures d’austérité exigées par le FMI et leurs partenaires européens. Mais le scénario qui consiste à ne pas rembourser leurs dettes n’est en soit pas crédible non plus. La réponse est entre les deux : que les autres pays européens continuent à mettre un peu la main à la poche pour leur venir en aide. 

Le nouveau gouvernement irlandais va-t-il céder aux autres pays européens qui demandent que l’Irlande revoie ses taux d’imposition, en particulier la fiscalité des entreprises particulièrement avantageuse ?

Le nouveau gouvernement irlandais peut refuser encore de céder sur ce point, mais s’ils veulent obtenir des facilités de paiement pour rembourser leurs dettes, ou encore négocier une baisse des taux d’intérêts de leurs prêts, il ne fait aucun doute que cela pourra être un élément de la négociation.

Propos recueillis par Jean-Baptiste Giraud

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