Incroyable que la France en soit arrivée à ne pas admettre une réalité qui s’imposera quoi qu'il arrive<!-- --> | Atlantico.fr
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Gabriel Attal et Emmanuel Macron lors d'une cérémonie officielle.
Gabriel Attal et Emmanuel Macron lors d'une cérémonie officielle.
©LUDOVIC MARIN AFP

Atlantico Business

En attendant les résultats du 2e tour qui ne devraient pas nous livrer une majorité cohérente, la France va être obligée de se convertir à la culture du compromis, comme l’Italie, l’Allemagne ou les Pays-Bas. Ça n’est pas gagné, ça va demander beaucoup d’intelligence et de temps.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Le président de la République a sans doute commis toutes les maladresses possibles pour semer un tel désordre dans l'organisation politique du pays… à tel point qu’on ne voit pas comment nous serons gouvernables, en risque de chaos et d’insécurité totale.

Ce que beaucoup d’observateurs ne comprennent pas, c’est que la société française soit désormais fragmentée à ce point entre des communautés et des groupes qui sont animés par des idéologies ou des valeurs qui n’appartiennent pas à notre histoire, traversées par des ambitions conflictuelles et des passions souvent tristes.

Qu'on le veuille ou non, le seul groupe social qui reste à peu près cohérent et droit debout en France est le groupe des chefs d’entreprises, qui constitue la dernière colonne véritable de la société.

Le monde des affaires tient la route parce qu’il est obsédé par la nécessité de rester en équilibre. Il tient la route parce qu’au-delà des idéologies ou des religions, il reste attaché au respect de la réalité et ne comprend pas que la classe politique ne la respecte pas. Tous les outils qu’utilise la classe politique sont faux aujourd’hui. Les chiffres sont faux, les faits et les diagnostics sont faux, les prescriptions sont fausses.

Si on se réfère aux principes qui s'appliquent dans le monde des affaires, la seule solution pour sortir des risques de désorganisation totale au niveau de l’État va être de fabriquer une coalition sur la base fondée sur le respect des principes élémentaires de la réalité.

Ça doit quand même être possible de revenir à la réalité et déterminer un centre de gravité.

La situation actuelle révèle trois principes de réalité qu’une très large majorité pourrait reconnaître.

Le premier principe de réalité, qui explique d’ailleurs la montée du RN, c’est le phénomène migratoire qui véhicule des problèmes de sécurité, de civilité et de vivre ensemble. Le RN n’a pas de succès électoral par hasard, le RN a du succès parce que c’est la première marque sur le marché politique qui se propose de gérer ce phénomène.

La vraie question est de savoir pour quelles raisons les autres composantes de l’échiquier politique ont nié ce phénomène migratoire pourtant évident.

Le deuxième principe de réalité est d’ordre social. Il y a un vrai problème de pouvoir d’achat et surtout de ressenti de misère et d’injustice, mais ce ressenti est lié très souvent à un mauvais fonctionnement des services publics et notamment, les services des transports, de santé ou d’éducation. Contrairement à ce qu’on dit et croit, ce problème n’est pas lié à un manque de défaut mais à une défaillance de management et d’organisation.

Le troisième principe de réalité est lié à la nécessité de redresser le système de production. Sans production de richesse, rien n’est possible. Sans production de richesse, on se condamne à vivre à crédit et surtout à dépendre des financiers.

Il faut donc tout faire pour relancer la prospérité économique et cette mécanique de production passe par l'entreprise, sa liberté de fonctionner, l’innovation, la concurrence qui est le seul facteur sérieux de progrès.

En fait, on doit quand même pouvoir se mettre d’accord a une large majorité sur des principes aussi basiques et incontournables que ces principes de réalité.

Un, on doit pouvoir réguler les questions d'immigration.

Deux, on doit pouvoir réguler les clivages sociaux.

Trois, on doit forcément faire tourner les productions de richesse.

La grande majorité des chefs d’entreprise, dont la culture est le pragmatisme et le métier est de s’adapter aux réalités, savent faire fonctionner le système de productions si on ne le perturbe pas trop par des questions idéologiques ou des utopies, lesquelles ne sont pas inutiles au fonctionnement de la société à condition que les fondations soient bonnes. Parce qu’avant tout il faut des diagnostics clairs et sérieux et des fondations solides.

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