Ces idéologues aveugles qui ont rendu possible l'afflux de kalachnikovs en France en réfutant la réalité de l'insécurité <!-- --> | Atlantico.fr
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Lorsque l'on attaque ""Assassinat Kalachnikov" sur Google, pas moins de 44 000 résultats sont proposés seulement pour la France.
Lorsque l'on attaque ""Assassinat Kalachnikov" sur Google, pas moins de 44 000 résultats sont proposés seulement pour la France.
©Flickr / Reuvenim

Kaboom

Ce week-end à Lille, un homme furieux de s'être vu refuser l'entrée d'une discothèque, a tiré à la kalachnikov sur la foule. Bilan : 2 morts et de nombreux blessés.

Xavier Raufer

Xavier Raufer

Xavier Raufer est un criminologue français, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris II, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Dernier en date:  La criminalité organisée dans le chaos mondial : mafias, triades, cartels, clans. Il est directeur d'études, pôle sécurité-défense-criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers. 

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A Lille cette fois, encore un voyou pour commettre une "tuerie" - le terme est de Mme Martine Aubry, maire de la ville - à l'aide d'une kalachnikov. Le motif ? Aussi accablant que futile : un refus d'accès à une discothèque. Des bandits usent aussi de ces fusils d'assaut pour braquer des commerces, régler leurs comptes - ou tirer sur des policiers.

Or ces crimes se multiplient sur le territoire français. C'est simple à vérifier : tapez "Assassinat Kalachnikov" sur Google. S’affiche l'énumération des attaques commises en France avec cette arme de guerre, "environ 44 000 résultats".  Ainsi, l’usage en France de la kalachnikov par des bandits tient désormais de la routine.

Comment en est-on venu là ? La faute à qui ?

En 1999, de bonnes âmes occidentales ont jugé bon d'éliminer M. Milosevic, qui maltraitait son peuple et ceux alentours. Négligeant les cris d’alarme des criminologues, ces dirigeants naïfs ouvrirent alors la boîte de Pandore et la mafia albanaise se répandit en Europe. Les armes de guerre aussi - à Tirana, une kalach’ coûte 100 euros, dix à vingt fois plus en Europe. Ainsi débuta l’afflux d’armes de guerre en Europe.

Récidive l'an passé : pour liquider l'inquiétant Mouammar Kadhafi (que nul ne regrette), on a notamment bombardé et éventré vingt arsenaux. Par centaines de caisses, un armement de tout type a ensuite traîné sur le sable, à disposition de qui voulait se servir. Résultat inévitable : peu après, ces armes étaient expédiées en Europe et vendues au milieu criminel.

"Gouverner, c’est prévoir", dit dès le XIXe siècle le publiciste Émile de Girardin. Éliminer des dictateurs, fort bien - mais les conséquences ? Les tonnes d'armes répandues dans la nature ? Rien n'a été prévu - et les armes déferlent chez nous.

Maintenant, l'essentiel : la faute à qui ? Car ces armes ne tirent pas seules : une kalachnikov est inoffensive si nul ne s’en sert. Les premiers coupables de ces "tueries" sont bien sûr ceux qui usent de ces armes, les tueurs, puis ceux qui les importent, les trafiquants.

Mais au-delà des criminels immédiats, l'origine vraie de cette tragédie est intellectuelle. La faute incombe à ceux qui ont produit les diagnostics erronés en matière criminelle et interdit à nos dirigeants de voir assez clair, assez tôt.

Car depuis la "génération 68", la pensée dominante en matière de criminalité, prise pour credo par nombre de médias et de politiques, est une "culture de l’excuse" véhiculée par de fort activistes "sociologues critiques".

Depuis quarante ans, ces idéologues nous ont assuré qu’il n’y avait nulle vague criminelle, mais un simple "sentiment d’insécurité" propagé par des beaufs’ avinés. Par aveuglement idéologique, cette génération de "sociologues critiques" a purement et simplement nié le phénomène criminel.

Pire encore : les mêmes "sociologues critiques" et leurs complices médiatiques ont prétendu qu’il n’y avait pas de bandes mais de "malheureuses victimes de l’exclusion et du racisme". Que parler d’armes relevait du fantasme. Or des bandes, il y en a toujours plus et toujours plus violentes, et les banlieues grouillent désormais de kalachnikov.

Ainsi, en matière criminelle, le vrai problème de la France est de longue date, sous la gauche comme sous la droite, la production d'un diagnostic juste. Celui de la "culture de l'excuse" était clairement faux et voici désormais le fatal résultat de cette dérive idéologique : en plein délire d'impunité, les soi-disant "victimes de l'exclusion", en fait, des voyous, tuent comme ils respirent, armes de guerre au poing.

Les socialistes, enfin, qui ont longtemps adhéré à la "culture de l'excuse". Récemment certes, leur conception de la sécurité a évolué vers plus de réalisme - y compris celle de madame Aubry d'ailleurs. Or voici que leur idéologie passée revient les hanter. Après la "tuerie" de Lille, vont-ils se reprendre ? En attendant, ils n'ont que leurs yeux pour pleurer.

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