Quand Hollande et Cahuzac votent (par erreur) la rigueur

Mercredi soir, les députés ont adopté la loi de finances rectificative, avec les voix de l'UMP et du Nouveau centre, mais aussi de deux socialistes, Jérôme Cahuzac, président de la commission des Finances et François Hollande... 

Il s'agit bien entendu d'une erreur de vote, qui a d'ailleurs été signalée immédiatement et indiquée au bas de la feuille de scrutin. Ce type d'erreur arrive parfois, mais cela ne donne que rarement lieu à conséquences. Bien que le vote soit définitif, il est très rare qu'un scrutin bascule a cause d'une erreur de vote, du moins à l'Assemblée nationale, car on ne peut avoir qu'un seul pouvoir. 

C'est sur le plan médiatique que cette erreur de vote est plus ennuyeuse. Jérôme Cahuzac est un peu ridicule (même s'il n'est ni le premier ni le dernier à se tromper de bouton) et François Hollande se retrouve embarqué dans cet incident en pleine campagne des primaires. Vraiment pas le moment ! En plus, on s'aperçoit à l'occasion qu'il n'était pas sur les bancs de l'Assemblée au moment du vote. Une belle illustration des dégâts du cumul des mandats, dont François Hollande promet la suppression... pour plus tard !

Sur le plan symbolique, c'est tout aussi ennuyeux, car certains vont voir dans ce vote un « acte manqué » ou pire, comme une incohérence des leaders socialistes entre leurs prises de parole et leurs actes. On peut aussi le lire comme « François Hollande, trahi par ses lieutenants ». Bref, il y a matière.

Par contre, sur le plan purement parlementaire, cela n'a aucune incidence. Même si la rectification n'est que « pour information », car tout vote est définitif, cela n'a pas influé sur le résultat. Cela aurait été plus gênant si c'était arrivé au Congrès et que la Règle était passée à une voix près...