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Hervé Morin, un Jean-Michel Baylet du centre ?
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Centripète

Le président du Nouveau Centre, Hervé Morin, devrait annoncer officiellement ce dimanche sa candidature à la présidentielle. Mais, coincé entre Jean-Louis Borloo et François Bayrou, il peine à percer dans les intentions de vote des Français...

Pauvre Hervé Morin ! À peine a-t-il décidé d’annoncer officiellement sa candidature que ce-dernier est coup sur coup victime d’un retour et d’un revenant. Le retour, c’est celui de Jean-Louis Borloo, Président du Parti Radical, prévu dimanche soir sur le plateau du journal télévisé de France 2 à l’occasion de la sortie de son nouveau livre Libre et engagé publié chez Plon. Le revenant, c’est François Bayrou qui a jugé utile de rappeler sur TF1 jeudi soir, qu’il serait bien candidat à l’élection présidentielle et qu’il faudrait donc compter sur lui.

Au-delà de ces rivalités devenues monnaies courantes au centre, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les chances réelles d’Hervé Morin de « percer » à l’occasion de cette campagne. En théorie, la configuration politique semble lui donner raison. Le brusque retrait de Jean-Louis Borloo de la course à la présidentielle, l’atonie de François Bayrou et la disparition de Dominique de Villepin libèrent un espace, certes restreint, au centre-droit de l’échiquier politique. De surcroît, même en hausse, le Président de la République continue de susciter le rejet chez une partie de l’électorat de droite qui ne serait pas contre pouvoir se « défouler » sur un autre candidat de premier tour, dont le ralliement à Nicolas Sarkozy au second tour ne fait pas de doute. Hervé Morin peut compter enfin sur l’existence d’un groupe autonome à l’Assemblée Nationale et sur la bonne tenue des candidats centristes lors des dernières élections sénatoriales.

Malheureusement, en politique, il y a aussi la pratique. Or, c’est généralement là que les choses se compliquent. Lâché par l’appareil de son parti, Hervé Morin sait pertinemment que les menaces proférées par l’UMP à l’encontre des députés Nouveau Centre tentés de le soutenir au premier tour finiront par refroidir ses plus chauds partisans. De plus, après avoir saboté la précampagne de Jean-Louis Borloo, on voit mal les raisons qui pousseraient le chef des radicaux à soutenir son ancien rival. Par ailleurs, une campagne présidentielle coûte cher. Or, on se demande quelle banque serait assez folle, notamment dans le contexte actuel, pour prêter plusieurs millions d’euros à un candidat crédité de 0,5% des voix et qui risque de ne pas franchir la sacro-sainte barre des 5%, nécessaire pour espérer le remboursement des dépenses de campagne. Bref, de la théorie à la pratique, le dénivelé s’avère vertigineux. Trop peut-être pour des députés centristes en ballotage peu favorable dans leurs circonscriptions respectives.

Pour expliquer sa démarche, Hervé Morin a coutume de dire qu’il ne veut pas que le Nouveau Centre, finisse, faute de candidat, par ressembler aux radicaux de gauche. Soit. Mais, le risque pour Hervé Morin est d’égaler le score réalisé par Jean-Michel Baylet lors des primaires socialistes (ndlr : le Président des Radicaux de gauche) au soir du premier tour.

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