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Haïssons-nous les uns les autres ! Mais appelons ça "le vivre ensemble!"
©Reuters

Histoire belge et musulmane

C'est une enquête qui dit la vérité. On ne s'aime pas. Mais nous vivons à l'heure du mariage forcé.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il y eut une soirée tragique à la rédaction du Soir de Bruxelles, le principal quotidien francophone belge.  La bière coula à flots, embrumant les consciences et noyant les âmes. Les bouteilles de Mort Subite jonchaient par centaines le plancher, dépassées quand même en nombre par des canettes de Geuze. Ici et là, dans ce cimetière de mousse et d'amertume, surnageaient des bouteilles d'Antwerps Blonde et d'Ardenne Stout. 

Et ce soir-là, ce maudit soir, la rédaction du journal décida de commander un sondage sur ce que les Belges pensaient des immigrés et sur ce que les musulmans pensaient de la Belgique. Pour bien comprendre l'aspect pathétique de l'affaire, il faut savoir que Le Soir est à la bien-pensance ce que le Coran est à l'islam et ce que les Evangiles sont à la chrétienté. Ah ça oui, ils étaient bourrés, givrés, biturés, pochetronnés. Et ils l'étaient encore quand arrivèrent les résultats du sondage. Et c'est pourquoi ces inconscients le publièrent. 

Voici les chiffres. 77% des Belges "ne se sentent plus chez eux". 53% d'entre-eux estiment que même après plusieurs générations  "les descendants d'un immigré ne seront jamais belges". Et ils sont 63% à avoir peur de l'afflux des migrants "car ce sont principalement des musulmans".

Mais on va où là ? Rassurons-nous. Que peut-t-on attendre d'un peuple qui a comme idole les moules-frites et qui bat le record du monde des bières diverses et variées ? Effrayés par les résultats diaboliques de son sondage, Le Soir de Bruxelles lança un S.O.S. "Oui, il faut recréer du lien". "Oui il faut redessiner un possible." Et un ange passa, effaçant les images de Molenbeek.

Mais il y avait aussi dans le même sondage des questions posées aux musulmans. Voici les chiffres. 34% des interrogés disent ne pas aimer le mode de vie et les mœurs occidentaux (autonomie des femmes, érotisme, alcool). Ils sont 29% à estimer que les lois de l'islam sont préférables à celles de la Belgique. Et 34% des musulmans sondés voudraient un système politique inspiré du Coran. 

Et là encore on va où ? Impossible d'incriminer l'alcool : le sondé musulman se l'interdit. La faute à l'abus de couscous et de tagine (les pendants immigrés des moules-frites) ? Non, non et non ! Ce serait stigmatisant et discriminant. 

Alors il vaut mieux se dire que nous ne sommes ni belges, ni musulmans vivant en Belgique. Nous sommes français, tous français et donc infiniment supérieurs aux habitants de ce petit pays détestable. La preuve. Il y  a peu, l'institut Montaigne a publié un grand sondage sur ce que les musulmans, nos musulmans, pensaient de la France. 

Mais comme on n’est pas bourrés comme les Belges, il n'a quand même pas été demandé aux Français ce qu'ils pensaient des musulmans. Un chiffre parmi d'autres : 50% des musulmans de moins de 25 ans placent la charia avant les lois de la République. Ils ne nous aiment pas trop. Mais nous, sous réserve d'un sondage identique à celui du Soir, on les aime bien…

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