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Oui ou non, les nouveaux gouverneurs de la Fed volent-ils au secours de l’économie européenne ?
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Démocrates et charitables

Début janvier, le changement de composition du bureau des gouverneurs de la Fed a consacré les démocrates au détriment des conservateurs. Un tournant "monétariste" qui pourrait directement profiter à la BCE.

Nicolas Goetzmann

Nicolas Goetzmann

 

Nicolas Goetzmann est journaliste économique senior chez Atlantico.

Il est l'auteur chez Atlantico Editions de l'ouvrage :

 

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Devant l’incapacité d’action de la Banque centrale européenne face aux menaces actuelles, le changement de composition du bureau des gouverneurs de la banque centrale américaine apparaît comme la lumière au bout du tunnel.

Depuis le 1er janvier 2012, sur un total (actuel) de dix gouverneurs, dont cinq permanents, quatre ont été remplacés. Parmi ces derniers, trois, des plus conservateurs, les « faucons » Richard Fisher, Narayana Kocherlakota, et Charles Plosser ont laissé leur place à trois membres réputés plus souples : John Williams, Sandra Pianalto, et Dennis Lockhart. C’est ainsi que, d’une politique conservatrice menée en 2011, une équipe dont la majorité milite pour un soutien monétaire prendra les commandes de la Fed (Réserve fédérale américaine) cette année.

Un tel soutien, devenant des plus probables dès le 1er semestre de l’année, agira sur la demande et l’emploi et aura un impact aussi bien sur la croissance américaine que mondiale. De la même manière que pour les années 2009 et 2010 où deux plans d’assouplissement quantitatifs ont vu le jour. Ces derniers ont permis à l’économie mondiale de reprendre son souffle, malgré leur faible ampleur face à la menace en cours. L’imbrication de nos économies, le poids du dollar dans le monde, permettent l’exportation d’un soutien américain, pourtant déployé au niveau local. L’économie européenne en bénéficiera également et les révisions de croissance à la hausse permettront un apaisement sur les niveaux de dette de nos États.

La perception actuelle de la crise européenne repose sur l’idée d’un niveau de dette trop important, entravant notre capacité à générer de la croissance. Au contraire, une vision monétariste défend l’idée d’une croissance trop faible pour soutenir le fardeau de la dette. De ces deux visions, deux solutions découlent :

  • La première, européenne, agit sur les budgets des États, appliquant une politique conservatrice, de rigueur, ayant pour objectif de contraindre la dette ;
  • La seconde, symbolisée par les plans d’assouplissements quantitatifs, soutient la croissance, et a permis l’accalmie sur les marchés obligataires.

    Voilà pourquoi les dettes américaine et anglaise, notamment, profitent de taux plus modérés, et ce malgré des endettements comparables, voire supérieurs aux États européens. L’impact monétaire sur la croissance rassure les investisseurs, au contraire des politiques de rigueur, dictées en Europe. Le marché obligataire européen est quant à lui sanctionné par la rigidité de pensée de la banque centrale européenne.

L’aboutissement de ces politiques monétaristes apparaît dans les propositions de Scott Sumner et la naissance de l’école des « market monetarists », favorables à la mise en place d’un objectif de PIB nominal (PIB tenant compte de l'inflation). Il ne fait pas de doute que ce sujet sera traité avec le plus grand intérêt par le nouveau bureau des gouverneurs, et ce au plus grand profit de la Banque centrale européenne. Cette dernière, attachée à son orthodoxie conservatrice devra tirer les leçons d’une crise dont elle a été incapable de définir ni les causes ni les remèdes.

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