Gérard de Villiers à l'honneur dans le New York Times : l'écrivain qui en savait autant qu'un espion<!-- --> | Atlantico.fr
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Gérard de Villiers est aussi le patron des éditions éponymes qui publient les séries "Alix Karol" ou encore "La Brigade Mondaine".
Gérard de Villiers est aussi le patron des éditions éponymes qui publient les séries "Alix Karol" ou encore "La Brigade Mondaine".
©DR

Nul n'est prophète en son pays

L'auteur français a passé une bonne partie de sa vie à cultiver ses relations avec des espions et des diplomates du monde entier.

Nul n’est prophète en son pays… Si Gérard de Villiers est plus que "sous-estimé" en France, l’auteur de la série SAS a pourtant eu l’honneur d’apparaître dans les colonnes du New York Times. Le quotidien de référence dresse de lui un portrait plutôt élogieux puisqu’il le compare aux géants du roman d’espionnage que sont John Le Carré et Tom Clancy.

C’est que notre petit frenchy a en fait un beau palmarès à son actif : l’écrivain de 83 ans qui a publié son premier livre – SAS à Istanbul – en 1965 est le père de 196 romans, avec un rythme de publication de 5 livres par an... Selon un article de Libération paru en 2007, chaque livre de la série serait publié à 200 000 exemplaires, ce qui fait qu’il vendrait plus d’un million d’exemplaires par an !

Mais au-delà de ces chiffres records, l’article américain s’est surtout intéressé au fond de ces "romans de gare" qui attirent l’attention des services de contre-espionnage du monde entier. Ainsi dans un livre publié en juin 2012, Le Chemin de Damas (le numéro 193 de la série), Gérard de Villiers "dépeint de manière très vivante Bachar al-Assad et son frère Maher, ainsi qu’un certain nombre de lieutenants et alliés peu connus des non-initiés. Le livre détaille [également] un coup d’Etat avorté qui était soutenu secrètement par les agences d’espionnages américaines et israéliennes. Et surtout, il décrit une attaque contre l’un des centres de commandements du régime syrien, situé près du palais présidentiel de Damas" explique le quotidien new yorkais. Une attaque qui aura effectivement lieu, un mois après la sortie du livre.

Et ce n’est pas la première fois que de Villiers prophétise des événements de cet acabit. C’est que la série SAS, en plus de ses couvertures "érotiques" et ses scènes de sexe plus que torrides, contient également des informations sur des attaques terroristes, sur l’espionnage et des guerres qui n’ont jamais été publiées ailleurs auparavant. L’article du New York Times explique ainsi que Gérard De Villiers "a passé la plus grande partie de sa vie à cultiver ses relations avec les espions et les diplomates du monde entier, et qu'ils ont l’air d’apprécier apparaître, eux et leurs secrets", dans les livres de la série SAS (leur nom bien évidemment modifiés). 

Il y a un an, continue le New York Times, Gérard de Villiers a publié un livre traitant de la menace de groupes islamistes dans une Libye post-révolutionnaire et du rôle de la CIA. Les fous de Benghazi est paru 6 mois avant la mort de l’ambassadeur américain J. Christopher Stevens, et il incluait les descriptions d’un centre de commande top secret de la CIA qui aurait joué un rôle important dans la mort de Stevens. En 1980, il a écrit un roman dans lequel des militants islamistes assassinent le président égyptien, Anwar Sadat, un an avant que son assassinat ait vraiment lieu ! Interviewé par le journaliste du New York Times sur la provenance de ces informations, l’auteur français répond : "Les Israéliens savaient que ça allait arriver. Et ils n’ont rien fait."

Alors  : ignoré royalement par ces compatriotes, le père de SAS ? "L’élite française jure qu’elle ne le lit pas, mais tout le monde le lit en fait" explique ainsi Hubert Védrine, un des seuls à avouer avoir lu presque tous ses livres. D’ailleurs l’ancien ministre des Affaires étrangères explique qu’il lisait toujours les SAS avant de visiter un pays, afin de savoir ce que pensait les services secrets français sur la situation du pays en question.

On ne regardera plus les romans de gare de la même façon…

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