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Game of Thrones pour les nuls : avez-vous le profil pour devenir vous aussi accro ?
©HBO

Série star

A l’heure où HBO lance la 4e saison de cette série désormais culte dont le 2e épisode sera diffusé aujourd'hui est France, voilà une petite séance de rattrapage pour ceux qui auraient éteint la télévision depuis 3 ans. Deuxième épisode de notre série sur... les séries stars.

Lloyd Cerqueira

Lloyd Cerqueira

Lloyd Cerqueira est chargé de mission auprès du groupe UDI-UC du Sénat.  Spécialisé dans l'analyse des questions budgétaires et fiscales, il n'en reste pas moins amateur de séries télévisées.  Observateur anonyme de la vie politique, ses écrits n'engagent que son opinion personnelle.

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Difficile aujourd’hui de parler de Game Of Thrones. On a presque tout dit ou tout écrit sur le nouveau phénomène du petit monde des séries télés. Série la plus piratée, ses fans toujours plus nombreux, ont réussi à faire planter le site de HBO qui n’avait pas anticipé l’affluence lors de la diffusion récente du premier épisode de la quatrième saison.

Alors chacun y va de son petit commentaire, certains vous diront « Ouais, c’est un peu comme Le Seigneur des Anneaux mais sans hobbits »  d’autres encore que « c’est LA série politique du moment » et comme toujours, une bonne âme vous dira que évidemment « faut lire les livres, c’est beaucoup mieux, la série télé à côté, c’est trop naze ».

Bref, chacun à son opinion sur le sujet. Néanmoins, à l’heure ou HBO lance la diffusion de la 4e saison de ce petit bijou télévisuel, voilà une petite séance de rattrapage pour ceux qui auraient cru bon de laisser la télévision débranchée depuis 3 ans.

Alors, Game Of Thrones, en deux mots, ça raconte quoi ?

C’est la lutte de sept royaumes et sept familles pour conquérir le trône de fer, symbole suprême du pouvoir royal pour l’ensemble du continent de Westeros. Game Of Thrones, c’est de la fantasy sans fantasy. Concrètement, vous êtes plongés dans un monde imaginaire, certes, mais qui ressemble follement à ce que pouvait être l’Europe ou l’Italie du 14e siècle : guerriers, ordres de chevalerie, féodalité, Etat naissant, guildes de marchands, bref, un joyeux foutoir tout droit sorti d’un manuel d’histoire ou du tutoriel d’un jeu de rôle sur ordinateur.

Pas de gentil Gandalf pour vous guider ou de bon petit Frodon pour vous rappeler que les gentils gagnent toujours à la fin. A Westeros, il n’y a ni vrais gentils, ni véritables méchants. Chacun est animé par sa soif de pouvoir, sa vengeance, sa rancune ou sa peur. Pas de magie à outrance mais une sainte trinité omniprésente de sang, de seins et de sordides manigances en tous genres.

Adaptée de l’imposante saga romanesque de George R.R Martin, la série foisonne de lieux, de personnages et d’intrigues. Difficile de se repérer dans la faune de Westeros et dans son décor de carte postales. Voilà donc quelques clés de compréhension pour vous y mettre à travers la présentation de quelques groupes de personnages.

Les Stark ou l’impossible regroupement familial.

La famille Stark, c’est le modèle par excellence de la chevalerie et de ses codes. Ils sont clairement présentés comme les « good guys » de Westeros. Gardiens de traditions ancestrales, protecteurs de la garde de la Nuit installée dans le Mur du Nord, la famille Stark règne sur le plus grand domaine de Westeros, le Nord, qui occupe presque la moitié du continent.

Menée d’une poigne ferme, mais juste, par Ned Stark, la petite famille est composée de sa femme Cathlyn, son ainé Robb, ses fils Rickonn et Bran, son bâtard Jon Snow, et bien évidemment leurs deux sœurs : Sansa et Arya. Le modèle de chevalerie des Stark doit manifestement ulcérer l’auteur puisque la petite famille va rapidement devenir le souffre douleur de tout Westeros et l’une des principales victimes de la guerre civile qui ensanglante les sept couronnes dès la saison 2.  Bran se fait injustement défenestrer dès le premier épisode et perd l’usage de ses jambes. Ned, le père est remercié de ses fonctions de « main du roi » (Premier ministre) à la fin de la saison 1 en perdant au passage sa tête en place de grève. Arya est portée disparue mais erre sur les routes du continent à la recherche de sa famille. Sansa reste prisonnière à Port Réal, capitale du royaume. Winterfell, le foyer des Stark, est mis à sac par Theon Greyjoy, ancien pupille de Ned Stark en mal d’amour paternel. Et bien sur, il y a le fameux épisode 9 de la saison 3 qui devrait vous faire pousser des hurlements de pur scandale.

Tout le monde peut-y passer dans Game Of Thrones, j’ai bien dit TOUT le monde.

Les Lannister : tout le monde veut manger du lion à Westeros

C’est l’équivalent de la famille Ewing mais version heroic fantasy. Les Lannister sont les maitres des mines d’or de Castral Roc, région montagneuse de l’Ouest. Ce sont les grands argentiers des sept couronnes et comme le veut l’adage « Les Lannisters paient toujours leurs dettes ». En clair, qui veut gagner quelques pièces d’or à tout intérêt à chercher à se rendre utile à la toute puissante famille qui a mis la main sur la réalité du pouvoir politique à Westeros.

Tywin, le patriarche (incroyable Charles Dance dans le rôle du salaud établi et puissant) a été pendant 20 années la « main » du dernier roi Targaryen mais aussi l’une des chevilles ouvrières de la rébellion qui a mis fin à la dynastie historique pour y installer Robert Baratheon, le chef des rebelles. Rien ne compte plus pour lui que l’intérêt de sa famille et notamment de ses deux jumeaux, Cersei et Jaime. D’ailleurs, il a marié sa fille Cersei à Robert afin d’en faire la Reine de Westeros et de mettre la main sur la future lignée Royale. Sauf que Jaime et sa royale sœur, c’est la version incestueuse de Ken et Barbie. Le frère et la sœur s’aiment manifestement au-delà du lien familial…

Et bien sur, il y a Tyrion. Le petit dernier au propre comme au figuré puisque le plus jeune de la fratrie Lannister est un nain. C’est un mélange explosif entre Mimie Mathie et le docteur House. Un homme rejeté par sa propre famille à cause de sa différence mais doté d’un œil acéré sur le monde qui l’entoure. C’est le punch liner par excellence, l’un des piliers de la série. La moitié de ses répliques sont d’ores et déjà cultes.

Les Baratheon : gros problèmes de reconnaissance de paternité en perspective

Officiellement, c’est la nouvelle famille royale.

Alors, il y a Robert, le bon roi Robert qui fait beaucoup penser à Jacques Chirac en réalité. Grand guerrier, il a conquis le pouvoir à coup de masse jusqu’à tuer en combat singulier le prince hériter des Targaryens (qui lui avait piqué sa copine qui elle-même était la sœur de Ned Stark mais qui est morte dans des circonstances mystérieuses, ça va, vous suivez ?). C’est un peu le Jacques Chirac de la série. Le mec sympa qui aime bien boire, faire la fête, qui aime beaucoup les femmes. On se doute que le gaillard a du être un fou furieux des champs de batailles mais disons que l’administration quotidienne d’un royaume, c’est pas vraiment son truc. Lui, ce qu’il aime, c’est laisser une progéniture illégitime dans chaque maison de tolérance de Westeros.

Le bon roi Robert a un fils ainé : Joffrey, né de la Reine Cersei. Le seul hic c’est que Joffrey est blond comme un petit lion de l’ouest alors qu’en trois siècles, jamais on a vu que des grands bruns chez les Baratheon. A croire que Cersei aurait un peu trop fricoté avec son frère…

Tout ça n’est pas sans déplaire à Stannis, le frère du Roi Robert qui fait plus penser à Claude Guéant déguisé en viking qu’à autre chose. Ce cher Stannis est toujours accompagné de la sorcière Mélissandre qui voue un culte étrange au Dieu de la lumière qui adore qu’on lui sacrifie des jeunes hommes bruns sur le bûcher. Et enfin, il y a Renly le petit frère de Robert et Stannis, mais bon, il se fait tuer dans la saison 2 alors… Oups désolé pour le spoiler.

Les Targaryen et la fureur du dragon

L’ancêtre Aegon est celui qui a unifié tout le continent de Westeros plusieurs siècles avant le début de la série télévisé. Il est le fondateur du trône de fer. Disons qu’en même temps, il est plus facile de faire une fédération continentale quand on a trois dragons sous ses ordres. Avec ça, les élections européennes auraient une autre figure.

Bref, les Targaryens étaient la dynastie régnante jusqu’à ce que Jaimie Lannister plante son épée dans le dos du Roi fou  Pourquoi fou ? Parce qu’à l’image de Néron, il aimait bien bruler les gens dans la salle du trône. A sa décharge, il n’y a ni ordinateurs ni Atlantico dans le monde de Westeros, alors faut bien s’occuper.

Dernier Roi certes, mais pas dernier de sa lignée. Daenerys, sa plus jeune fille a survécu et prépare sa revanche. Daenerys c’est la version blonde incendiaire de Najat Vallaud Belkacem, une fille qui a de l’ambition et de la suite dans les idées. C’est aussi un peu, comme Marine le Pen (et maintenant je me rends compte que j’ai parlé de blonde incendiaire… moyen…) une fille qui se sent un peu exclue par Westeros et qui donc a décidé de tout brûler sur son passage et de reprendre le trône de fer.

Comment ? Mais avec ses trois dragons reçus en cadeau de mariage ! (grosse tendance sur les listes de mariage depuis 2012) Elle a aussi une armée d’esclaves affranchis super entrainés et reçoit tous les jours les généraux en disgrâce de Westeros qui viennent grossir ses troupes. Daenerys, c’est la petite blonde qui monte.

La Garde de la Nuit, corbeau déplumé

La légendaire garde a pour mission de surveiller la frontière nord de Westeros marquée par un mur cyclopéen haut comme une montagne. Ce mur, âgé de 8000 ans a été érigé pour contrer une invasion de créatures démoniaques : les marcheurs blancs.

Alors un marcheur blanc c’est quoi ? C’est un mister freeze à forme humaine mais qui peut contrôler les morts et ne craint pas le métal ! Tout un programme ! La Garde jouissait donc d’un grand prestige. Pour l’intégrer, il fallait prononcer des vœux exigeants et s’engager à la chasteté et à la vie perpétuelle sur le mur. Rapidement, la garde est devenue un bagne pour désaxés ou la voie de garage des fils illégitimes des grandes familles. On est loin de l’ordre des templiers ou de quelque chose du genre. Et pourtant, la garde doit faire face à une invasion de barbares venus du nord. Invasion aux allures de migration massive. L’hiver approche et avec lui, une menace mystérieuse semble s’abattre sur Westeros. Heureusement, Jon Snow, le fils illégitime de Ned Stark vient a intégré la Garde et va même jusqu’à infiltrer les rangs ennemis.

Qui veut être calife à la place du calife ?

Sauf que tout le monde se fiche de l’attaque des marcheurs blancs et des morts vivants au nord. Au sud du mur, la mort de Ned Stark a mis le feu aux poudres. La légitimité dynastique de Joffrey est mise en doute et pousse Stannis à réclamer le trône. Renly, son frère se croyant plus malin essaie de le coiffer au poteau (en même temps, qui voudrait avoir Claude Guéant comme roi ?) sauf qu’au Nord, Robb, le fils de Ned se fait lui aussi proclamer Roi et fond vers le sud. Tout le monde veut la peau des Lannister, tout le monde veut le trône de fer mais personne ne prend garde à la montée en puissance de Daenerys en exil et de la menace au nord. Pendant ce temps là, à Port Réal, les intrigues, les mariages, les affaires d’espionnage se nouent à mesure que l’on assassine et empoisonne ses rivaux.

Est-ce que ça vaut encore le coup de regarder après trois saisons complètes ?

Totalement ! La série est terriblement addictive. C’est aussi une véritable adaptation télévisée. Impossible de rendre toute la richesse du livre à l’écran. Les réalisateurs et scénaristes font ainsi un travail impressionnant de sélection afin de préserver l’esprit du livre. Rassurez-vous, le tout est supervisé par George R.R Martin en personne.

Une faiblesse majeure en revanche. Deux tomes à paraître seraient encore nécessaires pour achever la saga. Les personnages principaux tombent comme des mouches les uns à la suite des autres ce qui freine au bout d’un moment la capacité à s’attacher aux personnages. On peut s’interroger également sur la capacité de l’auteur à tenir son histoire jusqu’au bout. Créer un univers et y plonger le lecteur est un talent rare. Peut-être aussi rare que celui de mener une intrigue aussi riche à son terme sans frustrer le lecteur.

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