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François Hollande, un "salopard" et un "pervers"... Et si François Fillon avait raison ?
©Reuters

Chronique de la haine ordinaire

Il y a dans ces mots matière à procès pour insultes au chef de l’État. Donc prudemment nous nous abritons derrière l’ancien Premier ministre auquel nous ne pouvons donner tort.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Nous nous sommes tous trompés sur François Hollande. Notre faute est grande. Mais nous avons des circonstances atténuantes. Ce sont ses rivaux de gauche qui l'ont habillé pour l'hiver faisant de lui un pitoyable personnage un peu con con, pathétique et donc parfaitement inoffensif.

Qui aurait envie de piétiner une "fraise de bois" ? Qui voudrait écraser un "flamby" ? Qui serait assez cruel pour noyer un "capitaine de pédalo" ? Pauvre et brave Hollande ! En plus sa passion pour les escapades scooterisées a achevé de concrétiser son image grotesque et ridicule. Un malheureux bougre quoi...

La vérité est autre. Et c'est François Fillon qui le dit dans des confidences recueillies par Le Point. "Hollande est un salopard et un pervers". L'ancien Premier ministre est fondé à le dire. Son "ami" Jouyet, secrétaire général de l’Élysée, avait en effet confié à des journalistes du Monde que François Fillon lui avait demandé un coup de pouce pour faire la peau de Sarkozy. Une mission commanditée par Hollande selon Fillon qui a protesté de son innocence. Peine perdue.

Une dégringolade dans les sondages s'en est suivie qui a disqualifié le concurrent qu'il rêvait d’être en 2017 contre l'actuel Président de la République. Et un de moins ! Pour Sarkozy on lui trouvera bien encore quelques affaires judiciaires... Pour Juppé on cogite dur à l’Élysée afin de mettre au point la bonne martingale... François Hollande est – et nous avons dans nos sarcasmes eu tort de l'oublier – un bébé Mitterrand. Il a goulûment tété à ce biberon là. Et ce lait a nourri chez lui des dispositions aptes à le faire survire par temps d'orage.

De l'ancien président de la République François Hollande n'a ni intelligence ni la culture. Mais il a appris chez lui le goût le d'intrigue, la maîtrise du mensonge et l'usage de la tartufferie. Pas assez cultivé pour lire Machiavel dans le texte. Mais suffisamment appliqué  pour en comprendre les rudiments expliqués par papa Mitterrand.

Le président de la République sait que sa seule chance d’être réélu en 2017 c'est de se retrouver au deuxième tour face à Marine Le Pen. Le rejet dont il est l'objet est très fort mais celui qui touche la présidente du Front national l'est encore plus. Il lui fallait donc affaiblir ses rivaux de droite. Il s'y est employé avec un certain succès : dans les dernières enquêtes d'opinion il fait jeu égal avec eux.

Il lui fallait aussi propulser Marine Le Pen en première place. Et là c’est réussi au-delà de toute espérance : elle serait en tête au premier tour avec au moins 30% des suffrages. Pour y parvenir François Hollande n'a pas ménagé sa peine. Des déclarations sur l'immigration qui est une "chance pour la France". Des propos amoureux sur "l’Islam compatible avec la démocratie". Des milliards déversés sur les banlieues souffrantes. Des regrets de ne pas pourvoir faire passer une loi sur le droit de vote des étrangers.

A chaque fois quelque points de plus pour Marine Le Pen devenue pour lui la candidate idéale du second tour. Reste quand même un obstacle de taille pour François Hollande : Manuel Valls. Le Premier ministre battrait aisément tout le monde (y compris Marine Le Pen) lors d'une élection présidentielle. Le Parti socialiste pourrait être tenté – c'est dans ses statuts – d’organiser des primaires pour 2017. Et alors là pauvre Hollande... C'est pourquoi à la place de Manuel Valls on se méfierait.

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