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François, Eva, Ségolène, Martine
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Vous les femmes

Début de campagne difficile pour François Hollande qui doit surmonter les oppositions plus ou moins fermes de femmes telles qu'Eva Joly, Ségolène Royal, Martine Aubry ou Cécile Duflot...

Lorraine  de Hauteserre

Lorraine de Hauteserre

Ménagère de moins de 50 ans qui consacre une large part de son temps de cerveau disponible à l'observation de la vie politique française. Est proche d'un ministre en exercice.

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Francois Hollande dévisse, non pas encore en intentions de vote, mais en appréciation de sa capacité à compter dans l'avenir : de 62% au lendemain des primaires à 13% aujourd'hui, la chute est vertigineuse. Il faut dire que notre candidat est cerné par un quatuor de femmes de tête, qui lui en font baver des ronds de chapeau et ne vont faire qu'une bouchée de lui. Avec toutes ses femmes dans son périmètre, notre candidat a bien du souci à se faire.

Les twitts de @valtrier, compagne de François Hollande, font très première dame : indignation en faveur de Charlie hebdo, soutien aux femmes battues, mobilisation pour le Telethon, pensées émues pour le film Intouchables, son fil dégouline de politiquement correct au premier degré assumé. En cas d'alternance au 55 rue du faubourg Saint Honoré, on est rassurés : les bons sentiments humanitaro- solidaritationnistes seront de mise chez Madame. François peut dormir sur ses deux oreilles, les problèmes ne viendront pas de ce coté là. 

En revanche, avec toutes les autres, c'est le chemin de croix garanti ! Commençons par son ex, Ségolène, dont personne ne peut croire une seconde à la sincérité de son soutien, et qui rayonne tel un astre mort lorsqu'elle parait à ses cotés, éclipsant de sa luminosité vacillante l'impétrant, comme une étoile brillant de ses derniers feux. La tragitude de cette femme qui a béni le départ en campagne d'un "va, je ne te hais point" transforme la madone en héroïne cornélienne. Mais, du fait d'un effet rebond imparable, son geste magnanime, auréolé de larmes sincères, présente l'inconvénient de rétrécir de façon inversement proportionnelle la carrure et l'aura du candidat aux yeux du public. 

Que dire ensuite de Martine, qui tient le parti, les investitures et les cordons de la bourse ? Trônant sur les étages et dépendances de la rue de Solférino comme la Reine d'Alice au pays des merveilles, elle se fiche comme d'une guigne d'investir les copains de François et envoie rouler leur tête dans la sciure d'un simple claquement de doigts. C'est que Martine a déjà zappé les présidentielles et joue le coup d'après avec sa copine Cécile : les deux matrones n'ont en tête que leur calculette à circonscriptions, et s'y entendent à merveille pour conclure leurs affaires, quitte à supprimer ou remettre des paragraphes dans les parapheurs. Ces deux là ont appris à porter la culotte et tiennent indiscutablement le manche. Elles ont les clés de la boutique, une boutique de luxe, dont l'emplacement sur les quais, rive gauche, face au Pont de la Concorde avec vue sur la Seine, est extrêmement recherché, et génère des convoitises irrépressibles au sein des troupes. Ainsi, pendant que Martine et Cécile distribuent les cachous, notre François se retrouve bien seul à arpenter les marchés et les zones industrielles, le pauvre bougre n'arrivant même pas à dégotter un trois pièces cuisine dans Paris pour en faire son QG de campagne. 

Enfin, en sparing partner de deuxième tour se trouve la plus redoutable d'entre elles, bien qu'elle ait l'air d'être la grand mère du Petit Chaperon Rouge et qu'elle soit dotée d'un patronyme à faire tourner la tête de Brad Pitt. Eva, celle qui risque de porter un coup fatal au rêve de la gauche de reprendre le pouvoir. Imaginons, en effet, le débat télévisé qui ne manquera pas d'avoir lieu entre les candidats à la veille du scrutin : François, tel un prévenu coincé en garde à vue, devra faire face à l'implacable interrogatoire d'Eva, qui notera chacune de ses hésitations et compromissions sur son petit carnet noir en le fusillant du regard. Car Eva n'est pas du genre à mastiquer ni déglutir lorsqu'on lui présente une couleuvre radioactive. Elle préfère transformer le dit reptile en sushis, obligeant sa victime à l'avaler à sa place. Il y a fort à parier qu'elle ne signera pas de conditionnelle.

Voila pourquoi, finalement, planté au centre de ce décor rempli de visages féminins à la douceur trompeuse et truffé d'imprévisibles chausses trappes, François ne peut envisager qu'une seule issue : comme les héros ordinaires des films de Claude Sautet, il doit apprendre à re-la-ti-vi-ser.

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