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DSK : "Un simple acte
de convivialité mutuelle" ?
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Un chat, un chat

Emballé par la lecture du "Dico politiquement correct" de Pierre Merle, l'écrivain Christian Millau raconte "l'affaire DSK" dans la langue molletonnée du "parler pour ne pas dire"...

Christian Millau

Christian Millau

Grand reporter, critique littéraire notamment pour le journal Service Littéraire, satiriste, Christian Millau est aussi écrivain.

Parmi ses parutions les plus récentes : Au galop des hussards (Grand prix de l'Académie française de la biographie et prix Joseph-Kessel), Bons baisers du goulag et aux éditions du Rocher,  Le Petit Roman du vin, Journal impoli (prix du livre incorrect 2011), Journal d'un mauvais Français (21 avril 2012) et Dictionnaire d'un peu tout et n'importe quoi (Rocher, 2013)

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De fortes présomptions laissent penser, hélas, que sous le coup d’un déficit de moralité, l’ex-patron du FMI, individu de type européen (un melanin impoverished, un déficient en mélanine, autrement dit un Blanc) a fait preuve d’une approche non-citoyenne à l’égard d’une agente de propreté et d’hygiène, black africaine en situation régulière.

Certes, la défense fait valoir qu’il se serait agi d’un simple acte de convivialité mutuelle, d’un agir partagé, tout en laissant ouverte une fenêtre de tir sur la possibilité d’un comportement préprostitutionnel, en l’occurrence un troc sexuel par lequel le présumé coupable aurait promis de recommander la technicienne de ménage auprès de la direction du Sofitel, - toujours attentive à décloisonner les mondes dans un nirvana métissé - dans le but de construire avec elle un pont de sens débouchant sur une augmentation de son salaire.

Il est vrai que le journaliste M. Jean-François Kahn a qualifié ce désir, coupable ou non, d’engager le contact, de simple « troussage de domestique ». De son côté, l’ancien ministre de la Culture, M. Jack Lang, observant que l’on n’avait pas trouvé dans l’espace événementiel n° 2806 (la suite du Sofitel) quoi que ce soit qui aurait ressemblé à un corps sans vie, en a conclu avec sagacité qu’il n’y avait pas eu « mort d’homme ».

"Un espace carcéral, peu réputé pour son caractère festif"

Quoiqu’il en soit, à la suite de cet incident majeur qui va bien au delà de l’incivilité ou du petit vandalisme de proximité, celui qui comptait au nombre des décideurs les plus influents de la planète s’est retrouvé rapidement en posture d’immersion, au titre de citoyen détenu dans un espace carcéral, peu réputé pour son caractère festif, où les recettes du vivre ensemble se heurtent à de sérieux problèmes de comportement et atteignent fréquemment un pic élevé de dangerosité, plaçant les autorités carcérales en situation permanente de vigilance, vu notamment l’état de précarité sexuelle où se trouvent, par la force des choses, ces sans papiers affectifs.

Il serait évidemment dans l’intérêt de la défense de prouver que la présumée victime a été à un moment ou l’autre de sa vie une travailleuse du sexe, une habituée des rendez vous furtifs ;.en quelque sorte une « pute » comme l’on dit trivialement dans la presse de caniveau. Dans l’état actuel de l’enquête, rien ne laisse supposer que la plaignante se soit jamais investie dans la pratique rémunérée et répétée des bisous sous la couette.

"Geste éco-citoyen" et "brassage sexo-actif"

Il est probable que d’ores et déjà, sous l’impulsion du ministère public, un think- tank prépare un rapport sur la dépendance sexuelle du prévenu. A New York comme en France, les langues se délient. Ainsi a-t-appris que DSK, le jour de son arrivée, aurait invité l’hôtesse de caisse à venir boire une coupe de champagne dans sa suite. Celle-ci, dans un geste éco-citoyen, s’était prudemment dérobée, sa condition de femme mariée allant de pair avec un sexisme positif reposant sur les fondamentaux de la vie conjugale.

On ignore si le prévenu avait l ‘habitude de gérer ses pulsions en les confiant aux bons offices du superviseur du bien-être des clients que se doit être, dans un grand hôtel, tout concierge qui se respecte. Mais on parle d’une Madame spécialisée dans le brassage sexo-actif à laquelle il aurait eu plusieurs fois recours. Rien de répréhensible, en vérité mais qui confirme les informations en provenance de certains de ses amis du PS aussi bien que des RG selon lesquelles DSK était coutumier du zapping sexuel, relevant d’une culture affirmée du chaud, y compris, dans des ateliers érotiques, nommés « clubs d’échangisme », où se pratique une sexualité à partenaires multiples, encouragée par des agentes d’ambiance très motivées.

L’avenir dira si l’on a à faire à une personne mentalement éprouvée et en grande difficulté de libido. Dans l’incapacité d’avoir su gérer sa capacité à la violence. Peut-être ses avocats trouveront ils le moyen d’ouvrir des territoires de compromis ou bien même de mettre en page un état de non-culpabilité. Dans le cas contraire, par un effet domino, cet homme, par ailleurs remarquable, se verra embarqué dans une voiture citoyenne qui le conduira là où il n’est guère facile de réenchanter le quotidien.

NB : Chrisitan Millau s'est inspiré pour cet article du livre Politiquement correct
de Pierre Merle (Editions de Paris, 2011)

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