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La flottille de Gaza 
et le marteau pilon
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Naufrage annoncé

La deuxième « flottille de la liberté » s'apprête à quitter le port d'Athènes pour rejoindre la bande de Gaza, passant outre les menaces de représailles des autorités israéliennes, qui entendent bien faire respecter le blocus, comme lors de la première opération, en 2010. Mais l'objectif humanitaire affiché par ses organisateurs n'occulte-t-il pas un soutien politique au Hamas contre Israël ?

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il a notamment écrit en 2024 "Journal de guerre : C'est l'Occident qu'on assassine" (éditions Fayard) et en 2021 "Manuel de résistance au fascisme d'extrême-gauche" (Les Nouvelles éditions de Passy). 

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Le procès des Khmers rouges a donné l’occasion à quelques télévisions de montrer à nouveau les images de Phnom Penh «  libéré » par eux, telle qu’une bonne presse progressiste l’avait annoncé sans ambages en 1975. On connaît la suite et la fin.   

C’est exactement la même désinformation, commise par les mêmes menteurs idéologues à laquelle on assiste concernant la flottille « humanitaire », emplie de « pacifistes » qui viennent tenter de rompre le « blocus » qui empêcherait les Gazaouis de se nourrir.

Car, pareil au village Potemkine ou à la triste farce de Theresienstadt, tout est corrompu dans la bouillie pro-palestinienne que la très grande majorité de la presse est prête à consommer sans modération. Car cette flottille n’est pas plus humanitaire que celle qui l’a précédé il y a un an.

 « Go back to Auschwitz »

Pour s’en convaincre, il suffit de relire l’excellent article du correspondant du Monde à Istanbul, Guillaume Perrier, daté du 23 mai 2010 et qui décrivait la « flottille de la paix » quelques jours avant son arraisonnement calamiteux par la marine israélienne : « l’organisation principale en est une association caritative turque controversée, réputée proche du Hamas palestinien, la Fondation pour les droits de l’homme, les libertés et le secours humanitaire (IHH) [...] Cette O.N.G. islamiste antisémite jouit de solides soutiens politiques en Turquie, mais elle est interdite de toute activité sur le sol israélien [...] La fondation, créée en 1992, est soupçonnée par plusieurs pays occidentaux d’entretenir des liens avec des réseaux djihadistes [...] Le nom de l’IHH était également apparu, en 1996, dans une enquête menée en France par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, sur un réseau terroriste algérien [...] »

Très curieusement, après l’assaut meurtrier, et après que les commandos israéliens se soient entendus répondre à leurs sommations « Go back to Auschwitz », plus jamais ces informations peu aimables sur l’organisation leader de la flottille ne furent reprises par le journal ou l’ensemble de ses confrères hexagonaux qui tombèrent à bras raccourcis sur l’État hébreu.

Des « pacifistes » complices du Hamas

Quant aux « pacifistes » dont les bateaux cingleraient fièrement vers Gaza, ils ne sont d’évidence que les complices subjectifs d’un Hamas officiellement répertorié terroriste par l’Europe et les États-Unis, une organisation islamiste dont il ne sera jamais inutile de répéter qu’elle a juré de détruire l’État juif impie – ce qui n’émeut d’évidence plus personne – mais qu’elle est fascisante, homophobe et sexiste, ce qui devrait, en théorie, donner le mal de mer à Olivier Besancenot et au représentant du PCF, qui ont malgré tout une longue pratique de la navigation dans les marigots les plus malodorants..

Quant au blocus contre la population gazaouie, il n’existe que dans les fantasmes d’une propagande dont on devrait saluer l’habileté, si son mérite ne tenait davantage à l’absence d’esprit critique de la société médiatique plutôt qu’à l’intelligence de ses concepteurs.

Une fois de plus, il me faut donc rappeler qu’Israël a mis fin à l’occupation de la bande de Gaza en septembre 2005. En remerciement, le Hamas a conquis le pouvoir par la force en 2007 et a bombardé les populations civiles israéliennes avec 12000 roquettes.

En réponse à cet acte de guerre caractérisé, Israël et l’Égypte ont imposé un blocus purement militaire et maritime à la bande de Gaza afin de s’assurer que le Hamas ne puisse pas importer des armes par la voie maritime. Ce blocus ne s’applique pas aux vivres et aux médicaments, qu’Israël continue de faire parvenir par voie terrestre. Il n’y a pas et il n’y a jamais eu, de l’aveu même de l’ONU, de crises humanitaires à Gaza.

Aide humanitaire... ou politique ?

L’imposition d’un blocus militaire en réponse à des actes de guerre est reconnue comme légale par le droit international. C’est en vertu de ce droit, par exemple, que les États-Unis ont imposé un blocus à Cuba pendant la crise des missiles. N’en déplaise aux juristes à géographie variable, le droit international permet d’appliquer un blocus maritime dans les eaux internationales lorsqu’il est clair qu’un navire se dirige vers les eaux territoriales avec l’intention de le violer.

Le but manifeste des navires qui approchent à grand bruit n’est donc pas d’apporter une aide humanitaire inutile, il est de créer une pression internationale diabolisante sur l’État juif pour mettre fin au blocus militaire et maritime et donc de permettre au Hamas d’importer des armes.

Il me faut ajouter que l’un des navires est français, notamment financé par le comité d’entreprise de la SNCF de la région PACA.

Ce navire n’ira pas ravitailler les populations souffrantes du Soudan, de Syrie ou de Corée du Nord. Il tentera de permettre l’infiltration et l’usage d’engins de mort contre la population civile d’un pays qui a l’immense tort de refuser de périr.

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