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Finalement, les animaux clonés n'ont pas plus de problèmes de santé que les animaux nés naturellement, et c'est une bonne nouvelle pour les défenseurs du clonage
©Reuters

Une brebis nommée Dolly

La communauté scientifique s'était inquiétée de la mort prématurée du mouton cloné nommé Dolly en 2003, et avait revu ses ambitions sur le clonage à la baisse. Qu'ils se rassurent : d'après une étude publiée le 26 juillet 2016, les nouveaux moutons clonés à partir des cellules de Dolly sont en très bonne santé.

La nouvelle avait fait l'effet d'un coup de massue pour tous les chercheurs qui voyaient en le clonage une formidable avancée scientifique : en ce mois de février 2003, la première brebis clonée, nommée Dolly, est euthanasiée à l'âge de 6 ans. En effet, elle a développé de nombreux problèmes liés à la vieillesse telle que l'arthrose et des maladies pulmonaires. Le problème est que l'espérance de vie de ces bêtes se situe habituellement entre 11 et 12 ans.

De quoi recentrer le débat sur la viabilité d'une telle pratique déjà sujette à des controverses éthiques. Des souris clonées avaient également montré une propension à l'obésité, au diabète, et avaient tendance à mourir jeune, rappelle Le Huffington Post. Ni une, ni deux, les Nations unies ont voulu prévenir de possibles dérives en interdisant le clonage humain en 2005. L'année dernière, le Parlement européen interdisait le clonage à fins d'élevage et la production de produits alimentaires issus d'animaux clonés, indique le New York Times.

Des brebis en parfaite santé

Mais les défenseurs du clonage devraient retrouver le sourire : une nouvelle étude menée par des biologistes de l'Université britannique de Notthingham publiée le 26 juillet 2016 dans la revue scientifique Nature Communications constate que les animaux clonés ne sont pas plus vulnérables que ceux nés naturellement. Pour cela, les chercheurs se sont intéressés à la santé de treize brebis clonées âgées de sept à neuf ans, dont quatre de la même la lignée cellulaire que la défunte Dolly. Ces sexagénaires "en âge de brebis" ont été soumises à une batterie de tests (prises de sang, mesures de la tension artérielle, radios et IRM), relate Sciences et Avenir.

Résultat ? Seule une de ces bêtes présente des signes légers d'arthrose au genou, ce qui n'est pas surprenant compte tenu de son âge. "Il n'y a rien qui puisse suggérer que ces animaux ne soient pas normaux. Si je les envoyais rejoindre un troupeau de moutons 'normaux', vous ne seriez pas capable de les identifier", affirme le biologiste en charge de l'étude, Kevin Sinclair.

Avantages et inconvénients

De quoi relancer le débat sur l'acceptabilité du clonage ? En tout cas, la biologiste Beth Shapiro de l'Université de Californie à Santa Cruz, interrogée par NPR, y croit dur comme fer. Selon elle, cette méthode pourrait notamment participer à la sauvegarde d'espèces en voie de disparition, et même ressusciter certaines espèces éteintes : "Cela donne un nouvel élan à ceux d'entre nous qui espèrent que cette technologie puisse un jour être utile pour la conservation des espèces […] La science nous montre que si nous arrivons à mener à bien ce difficile processus qu'est le clonage, alors les clones qui naissent sont par définition semblables à n'importe quel être vivant – en parfaite santé et tout à fait capables de vivre à un âge avancé", se réjouit-elle.

Cependant, quelques réserves subsistent quant à une utilisation plus large et plus fréquente du clonage. Cette technique de clonage (SNCT, ou transfert de noyau de cellules somatiques), qui consiste à implanter le noyau d'une cellule adulte avec son ADN dans un œuf non fécondé afin de donner naissance à un embryon, reste très coûteuse (environ 10 000 euros par animal) et les taux de réussite assez faibles (20%) bien qu'en nette progression depuis 1996 (3%), rappelle Sciences et Avenir.

Ethique et volonté politique

En tout cas, et c'est là le point du débat le plus sensible, la recherche pourrait à terme s'intéresser au corps humain. Rassurez-vous, on ne parle pas (encore) de cloner des humains, mais il serait possible selon ces scientifiques de reprogrammer des cellules humaines. Pour quelle utilité ? Faire marcher à nouveau des patients paralysés, par exemple, ou bien produire des organes destinés à la greffe, rapporte le Washington Post.

Le plus grand obstacle au clonage reste donc l'éthique. "Le public, et les hommes politiques eux-mêmes, craignent une pente glissante, qu'une chose en entraine une autre puis une autre, jusqu'à ce qu'il y ait une catastrophe", avait souligné à AFP le biologiste Rosario Isasi de l'Université de Miami pour la bioéthique et les politiques de santé.

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