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Fermetures ou restrictions sur les piscines post-Covid : l’été de la nage en eaux sauvages est devant nous (mais attention aux risques)
©Arnulf Stoffel / dpa / AFP

Bienfaits

Les pays nordiques apprécient la nage en eaux "sauvages" et en mers froides avec des températures très basses. Quels sont les bienfaits de cette pratique ? Quels en sont les dangers ?

Romain Blondel

Romain Blondel

Le Dr Romain Blondel est médecin du sport, ancien chef de clinique des universités - assistant des hôpitaux de Paris.

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Atlantico.fr : Les pays nordiques apprécient fortement la nage en eaux dites « sauvages », et en mers froides, à des températures parfois très basses. Quels sont les bienfaits de cette pratique pour le corps ? 

Romain Blondel : La nage en eau sauvage est une pratique effectivement très répandue dans les pays scandinaves car ils ont historiquement une relation très étroite avec les milieux aquatiques. La Suède c’est 200 000 iles, la Finlande pas moins de 150 000 lacs, quant à la Norvège en déployant ses côtes vous obtenez 21 000 km de littoral !

Le fait que ces pratiques aient lieu en eau froide c’est, je dirais : « faute de mieux » ou, autrement dit: « il n’est pas certains qu’une eau plus chaude de 10 C° aurait radicalement modifié leurs pratiques… ».

Il faut donc bien distinguer les bienfaits procurés par la nage en eau libre (lac, rivières, mer…) de ceux du froid.

Les bienfaits de la nage en eau libre se superposent à peu près à ceux d’une nage en piscine. Très bon sport pour faire travailler le cœur, « le cardio ». Bon brûleur de graisse. Entretien musculaire des quatre membres (à la différence de la course à pied qui fait travailler essentiellement les jambes). Sport protecteur d’un point de vue articulaire (car effectué en quasi-apesanteur et sans les contraintes de choc sur la chaussée). C’est donc une pratique adaptée aux personnes en surpoids ou aux personnes âgées par exemple.

À cela, on peut ajouter les bienfaits spécifiques des pratiques en milieu naturel que l’on retrouve aussi dans des disciplines comme le trail. Le sentiment de solitude volontaire, de tranquillité, de liberté, de symbiose avec la nature ont un impact psychologique positif significatif notamment sur la créativité, la confiance en soi, et la baisse de l’anxiété.

Le froid quant à lui est un puissant anti-inflammatoire naturel. On l'utilise depuis longtemps sous la forme de bain glacé après un match chez les sportifs de haut niveau, ou sous la forme d’un pain de glace en postopératoire. C’est un remède très efficace chez les personnes souffrant d’arthrose.

Cette activité peut-elle être pratiquée régulièrement ? Quels sont les dangers de cette pratique ? 

Oui sans aucun soucis.

Sur la pratique en elle-même, elle est réservée à des gens qui maitrisent la natation ET qui connaissent parfaitement le milieu dans lequel ils évoluent. Les courants, notamment d’arrachement, qui vous éloignent de la côte sont redoutables.

Milieu naturel ne signifie pas : « propre à la natation ». En été, il y a dans de nombreux lacs de faible profondeur, une prolifération de bactéries qui peut provoquer des irritations de la peau ou une bonne diarrhée en cas d’ingestion involontaire.

Il y a ensuite les risques spécifiques de la natation. La crampe du mollet en pleine mer n’est pas toujours simple à gérer… La déshydratation par le fait qu’on éprouve beaucoup moins la soif dans l’eau.

Enfin plus spécifique à la nage en eau froide, l’hydrocution en rentrant trop brusquement dans l’eau, et l’hypothermie pour les raisons qu’on imagine. 

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait réaliser cette activité pour la première fois ? 

De ne pas le faire seule ! C’est une activité sportive fantastique, mais dangereuse en solitaire. Que ce soit par le biais de la fédération française de natation qui gère cette discipline ou par le biais des clubs de triathlon, il existe beaucoup d’associations locales qui seront ravies de vous accueillir pour une initiation et qui, en plus d’être sympas, sont de très bons conseils.

En ce qui concerne la condition physique, il n’y a pas vraiment de restriction. Il faut être en bonne santé, savoir nager, pour le reste chacun peut y trouver son compte. On n’est pas obligé de réaliser la traversée de la Manche tout de suite.

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