Faites comme les slobbies : pour travailler mieux, travaillez plus lentement<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Santé
Les slobbies sont des personnes qui travaillent plus lentement.
Les slobbies sont des personnes qui travaillent plus lentement.
©

Vite fait, bien fait ?

Les slobbies sont des personnes qui travaillent plus lentement et figurent pourtant bien souvent en haut du panier. Lothar Seiwart explique que cette lenteur voulue ne doit pas être confondue avec de la paresse. Extrait de "Prendre son temps pour en gagner : gérez vos priorités, rééquilibrez votre vie" (2/2).

Lothar  J. Seiwert

Lothar J. Seiwert

Lothar J. Seiwert est spécialiste de la gestion du temps. Il a écrit plusieurs ouvrages sur le sujet. Ses autres domaines de prédilection sont le Life Leadership et l'équilibre travail/vie privée.

Voir la bio »

Gestion du temps : la clé de l’équilibre vie professionnelle/vie privée

Une vie harmonieuse, qui privilégie l’individu

"La vie, c’est ce qui se passe
pendant qu’on fait des projets."
John Lennon


Vous avez bien lu le titre de ce chapitre : il vous incite à l’individualisme. Mais pas dans le sens où vous le comprenez peutêtre. L’individualisme est à distinguer de l’égoïsme et de l’obsession de sa petite personne au  détriment des autres. Si vous devez vous recentrer sur votre individualité, c’est pour vous axer avec fermeté sur ce  qui a une véritable importance pour vous. Les individualistes, au sens positif du terme, décident de la direction à  donner à leur vie, de leurs valeurs, de leurs buts et de ce qui est bon pour eux. Plutôt que de se demander ce qu’ils  veulent obtenir, ils se demandent pourquoi ils veulent l’obtenir. Ils ne perdent pas de vue ce qu’ils sont et ce qu’ils ont à offrir. Ils apprécient le côté positif des choses, les moments magiques, les couleurs de ce qui les entoure. Pour eux, la vie est comme une brise porteuse de créativité... Ceux qui osent l’individualisme ont toutes les chances d’échapper à la folie de la vitesse qui caractérise le monde d’aujourd’hui. Ils sont sur la bonne voie pour passer d’une gestion traditionnelle du temps à une véritable gestion de leur existence, qui garantisse l’équilibre entre ses différentes facettes.

Faites comme les slobbies

Vous vous rappelez les slobbies évoqués dans la première partie, ces personnes qui travaillent plus lentement, mais mieux ? Les slobbies sont fiers de ne plus vivre comme des hamsters dans leur cage, à courir toujours plus vite sur une roue qui ne les mène nulle part. Pour eux, la vitesse n’est pas le seul et unique critère de performance. Ils prennent plaisir à travailler à leur rythme, ce qui leur permet d’être à la fois productifs et créatifs. Ces individualistes veillent à ce que leur agenda ne déborde pas d’obligations professionnelles. En effet, ils tiennent
à réserver assez de temps à la distraction et au plaisir : un dîner avec des personnes dont ils apprécient tout simplement la compagnie, ou même un après-midi libre – pour eux, et non pas pour rattraper du travail en retard.


Essayez vous-même


Pour apprendre l’art de l’individualisme, commencez par créer de l’espace dans votre vie. Prenez du papier et écrivez les réponses à ces questions :

  • À quoi me servira cet espace ?
  • Qui m’empêche de me ménager cet espace ?
  • Quelles sont les personnes ou les choses qui me stressent particulièrement ?

Les règles et la rationalisation n’entrent guère dans la philosophie des slobbies. Il ne leur viendrait
pas à l’esprit de faire la chasse aux chronophages (appels téléphoniques,réunions et autres bavardages de couloirs, par exemple), car selon eux, à quoi bon gagner du temps dans son travail, si c’est
pour y perdre en plaisir et en qualité de vie ? 

Pour réussir dans la société de la vitesse, il ne faut pas travailler plus dur. Il faut simplement tirer un meilleur parti de ce qu’on a déjà, en déployant des ressources stratégiques non encore exploitées. Dans l’entreprise de l’avenir, la solution pour rester au meilleur niveau consistera à savoir recharger ses batteries. En effet, l’être humain ne peut gagner indéfiniment en vitesse ou en endurance. Comme le dit Peter Wippermann, analyste de tendances : « Pour rebondir, encore faut-il se poser. »

« Si vous savez ce que vous faites, vous pouvez faire ce que vous voulez. » Cette phrase de Moshe Feldenkrais (inventeur de la méthode de prise de conscience par le mouvement qui porte son nom) pourrait servir de maxime aux slobbies. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Qui fait vraiment ce qu’il veut ? Notre emploi du temps est souvent dicté par d’autres. Nous devons être à notre bureau à 9 heures. Notre première réunion est fixée à 10 heures, et ainsi de suite jusqu’à la téléconférence de 17 heures avec New York...


Il n’empêche – ceci explique peut-être même cela – que les slobbies sont souvent sur le dessus du panier. À vrai dire, ils n’ont rien d’une espèce nouvellement apparue. On les trouve partout où la patience et la précision sont indispensables. Par exemple, un bon vigneron sait que pour faire du bon vin, il faut du temps et de la maturation. Un restaurateur d’oeuvres d’art doit lui aussi faire preuve d’une patience infinie pour qu’une fresque continue à émerveiller les générations futures. L’horloger qui, comme autrefois, assemble des pièces de montres de luxe doit avoir la main ferme et l’oeil aguerri – ce qu’un ordinateur ne pourra probablement jamais remplacer.

[...]

Cette lenteur, voulue pour tirer parti de la façon la plus pertinente des capacités de l’individu, ne doit pas être confondue avec la paresse. Ralentir ne signifie pas automatiquement réduire ses performances, de la même manière que travailler dur ne conduit pas toujours à la réussite. Outre qu’ils sont plus créatifs, les travailleurs patients et individualistes aiment davantage ce qu’ils font. Et en fin de compte, ils sont plus productifs que leurs collègues qui courent sans cesse après le temps. Car à long terme, seules les personnes qui arrivent à trouver l’équilibre entre travail et temps libre demeurent à un haut niveau de performance. Faites comme les slobbies :

Développez votre sens de l’individualité. Ralentissez pour être plus performant !


Les conseils qui suivent vous aideront à retrouver votre
individualité :


Comment devenir plus individualiste


« Détoxifiez » votre agenda : annulez tous vos rendez-vous sans importance (dans la mesure du possible, bien
entendu). Réservez du temps à vos loisirs. Un peu de lèche vitrines suivi d’une séance de cinéma, puis d’une « after» autour d’un verre dans un bar, fait des merveilles. Sur la route du bonheur : évitez de prendre les ascenseurs
ou les escaliers mécaniques. Circulez à vélo chaque fois que c’est possible. Même si ce moyen de locomotion est
plus lent, il vous amènera souvent plus vite à destination et vous serez plus en forme. Garez-le à un endroit facile d’accès. Malgré toutes vos bonnes intentions, si vous devez déplacer votre voiture pour sortir votre vélo, il est à
parier que vous ferez le trajet... en voiture. Retrouvez les petits plaisirs : savourez l’instant présent.
Vous rappelez-vous combien il est agréable de marcher pieds nus sur du gazon humide de rosée ou de s’asseoir tranquillement dans son jardin après un orage, pour respirer l’air purifié par la pluie ? N’attendez plus pour revivre de tels moments.

__________________________

Extrait de Prendre son temps pour en gagner : gérez vos priorités - rééquilibrez votre vie, Lothar J. Seiwart (Editions Eyrolles, octobre 2012)

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !