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Et merde au "vivre ensemble" qui nous a déclaré la guerre…
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Mieux que le "pas d’amalgame"

C’est le tube le plus rabâché de ces derniers mois. Fatigant, lassant, écœurant.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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"Et merde à la reine d’Angleterre qui nous a déclaré la guerre", chantait-on du temps de la marine à voile et quand la perfide Albion était encore notre ennemi héréditaire. Même si ça ne rime pas, quelle meilleure inspiration trouver pour cet envahissant "vivre ensemble" ? Un ami m’écrit : "Quand j’entends l’injonction du "vivre ensemble", j’ai l’impression qu’on veut me gaver comme une oie". En colère, il proteste : "De quel droit l’État me dit-il avec qui je dois vivre ?" Mon ami est un catholique fervent, un homme libre et favorisé : il a eu les moyens de quitter la France "pour un pays chrétien" (la Roumanie en l’occurrence).

Et il a une pensée pour les plus pauvres, ceux qui n’ont pas le choix. Pour eux, écrit-il, l’injonction étatique du "vivre ensemble" est une forme de "maltraitance". Comment lui donner tort ? Comment ne pas hurler quand les bruits sirupeux du "vivre ensemble" prennent la place du mielleux "pas d’amalgame" ? Un prêtre est égorgé et aussitôt la sciure du "vivre ensemble" est balancée sur son sang pas encore sec… Des corps sont écrasés à Nice sur la promenade des Anglais et le "vivre ensemble" leur est imposé comme linceul. Des dizaines de jeunes sont abattus à la kalachnikov au Bataclan et dès le lendemain, dans les cafés branchés, on trinque au "vivre ensemble"…

Mon ami a raison quand il parle des pauvres qui n’ont pas d’autre choix que de subir le "vivre ensemble" qu’on leur ordonne. De certains quartiers de France, les Juifs sont partis : leur kippa les désignait au lynchage. D’autres, non Juifs, les ont suivis. Les plus pauvres sont restés. Ils n’ont pas les moyens de vivre ailleurs. Mais c’est les insulter que de les gaver avec le "vivre ensemble" qui serait un sésame pour le bonheur métissé.

Un souvenir personnel. Enfant, j’ai habité 14 rue Rambuteau. Un quartier populaire devenu aujourd’hui le temple de la boboïtude. Dans cette rue-là habitaient des petites gens : tailleurs, couturières, cordonniers, fourreurs. Heureux de vivre ensemble. Entre gens pauvres, modestes et – pourquoi ne pas le dire ? – de la même origine. Ils avaient leur fierté et pour rien au monde ils n’auraient voulu se mélanger aux riches. Ils avaient fait le choix de vivre ensemble. Je dis bien "le choix".

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