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Espèce en danger ? Quand la BBC enquête sur la quasi disparition des Britanniques "de souche" dans certains quartiers de Londres
©DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP

Bye bye cockneys

Les vieux habitants du quartier assistent à la déperdition de leur culture, distincte de celle du reste de Londres.

Les quartiers Est de Londres sont les plus pauvres de la ville.

Newham, qui fait office de banlieue occidentale dans l'immense ville londonienne, est d'abord célèbre aux yeux français pour ses hooligans, qui ont émaillé le football des années 70 et 80 d'une violence presque tribale. A Londres, on les appelle les cockneys. Le film Hooligan (2005), mais aussi quelques célébrités comme Adele, David Bowie et Michael Caine, ont popularisé leur accent très particulier.

Seulement, la BBC s'inquiète. En effet, si la dynamique actuelle garde son rythme, les cockneys ne seront bientôt plus la majorité dans leurs quartiers. Des chiffres plus précis sont donnés par le Daily Mail : les minorités ethniques et les Anglais d'origine africaine représenteraient aujourd'hui près de 73% de la population locale.

Multiculture concrète

A ce titre, Newham est bel et bien le quartier le plus multiculturel du Royame-Uni : on y parle au moins 147 langues différentes. Pour la vie communautaire, cela pose des défis assez précis : les cockneys affirment que leurs traditions, leurs rites et leurs coutumes sont en voie d'extinction.

On peut facilement supposer que de trop grandes disparités culturelles et religieuses contraignent l'existence d'une véritable vie de quartier. Le Daily Mail cite un certain nombre d'anciens qui déclarent que désormais, les habitants du quartier ne s'adressent plus la parole les uns aux autres. En cause : l'arrivée de plus de 70 000 migrants dans la zone en moins de 15 ans.

Phénomène de grande échelle

Bref, c'est l'esprit communautaire qui aurait disparu. Cette réalité semble être le lot d'un certain nombre de villes et de quartiers anglais. Les sondages estiment que deux tiers des Britanniques musulmans fréquentent uniquement d'autres musulmans. Une étude conduite à Bradford, dans le nord de l'Angleterre, a donné les résultats suivants : 85 % des Anglais d'immigration pakistanaise de troisième ou quatrième génération ont un parent né au Pakistan. Autrement dit, les mariages mixtes y sont quasiment inexistants. Quant à savoir qui des cockneys ou des immigrés refuse de fréquenter autrui, c'est le mystère de l'œuf et de la poule.

Ce type de coexistence n'est pas propre à l'Angleterre

Dans le quartier de Newham, il ne semble pas possible de vivre effectivement ensemble — les riverains habitent simplement les uns à côté des autres. Le même dilemme peut être constaté à Paris : récemment, le livre de Géraldine Smith, Entre bobos et barbus : ma rue Jean-Pierre Timbaud peignait la vie de cette rue du 11ème arrondissement. Là aussi, sous le vernis de la tolérance, des gens très différents habitent la même rue sans pour autant s'adresser la parole. Un phénomène que déplorent les gens du quartier.

Ces impressions spontanées pourraient sembler infondées si elles n'étaient pas corrélées par la recherche. Robert Putnam, politologue d'Harvard, a publié en 2007 une étude de très grande envergure dont le résultat était que, généralement, la solidarité civique est liée à l'homogénéité ethnique. Autrement dit, dans les communautés où la diversité ethnique est importante, les gens votent moins, participent moins aux associations, aux travaux d'intérêts généraux, donnent moins aux associations caritatives et aux projets municipaux.

Par conséquent, cela souligne bien que le tribalisme et l'entre-soi sont des tendances plus naturelles que la fraternisation. C'est la source des problèmes du district de Newham, en Angleterre.

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