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Entre récession et augmentation
des dépenses, quel avenir
pour l’économie espagnole ?
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Cercle vicieux

Il n'y a rien à faire. Vendredi, le jour même où le pays a reçu une aide 100 milliards d'euros pour ses banques les plus fragiles, la région de Valence a demandé officiellement l'aide de l'Etat, la bourse de Madrid a plongé et la prime de risque s'est envolée. La veille, le Parlement espagnol avait validé une forte augmentation de la fiscalité indirecte.

Matilde Alonso Pérez et Elies Furio Blasco

Matilde Alonso Pérez et Elies Furio Blasco

Matilde Alonso Pérez est professeur à l’Université de Lyon 2. Elle est spécialiste en économie de l’Espagne.

Elies Furio Blasco est professeur à l’Université de Lyon 3 et anime le projet Dimension économique de l’Espagnol, dont l’objectif est l’analyse stratégique des entreprises espagnoles internationalisées.

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La région de Valence, dont la vocation était d’incarner la Californie méditerranéenne, a annoncé, vendredi 20 juillet, avoir demandé le soutien de l'Etat central pour l'aider à honorer ses dettes. Valence souffre d'un manque de liquidités et souhaite bénéficier du nouveau fonds d’aide publique créé par le gouvernement Rajoy destiné aux finances des régions. La région représente 10 % du PIB espagnol et cette demande ajoute un événement traumatique de plus aux finances de l’Etat central. D’autres régions en difficulté vont suivre l’exemple.

Concernant l’aide européenne au système bancaire espagnole, selon le protocole d’accord qui établit les conditions de l'aide, les prêts de l’Eurogroupe à Madrid pourraient s’étaler jusqu'à 15 ans avec un taux d’intérêt faible. Mais les conditions à remplir pèseront sur le secteur financier dans son ensemble et sur chaque banque espagnole. Parmi ces exigences, l’UE imposera une régulation des salaires des dirigeants des banques et une restructuration du système bancaire. La zone euro autorisera l'Espagne à ne ramener son déficit public à 3% du PIB qu'en 2014 au lieu de 2013, en raison des difficultés économiques du pays.

Malgré tout, la panique gagne les marchés. Le taux espagnol à dix ans a battu de nouveaux records (7,21%). La Bourse de Madrid est à la baisse (-5,8%, du jamais vu depuis 2010), emportée par les valeurs bancaires. Elle a entraîné dans sa chute les principales places européennes. La prime de risque espagnole -le surcoût que doit payer le pays pour emprunter sur dix ans par rapport à l'Allemagne -a atteint 612 points de base. Dans la rue, le climat social est explosif. Les manifestants ont battu le pavé dans les principales villes contre les mesures d’ajustement du gouvernement.

La situation financière donne de nouvelles inquiétudes sur la viabilité des comptes publics et dresse un panorama inquiétant pour l’Espagne. Le service de la dette va devenir le poste le plus important du budget avec un montant plus élevé que les frais de personnel. Par ailleurs, le ministre du Budget Cristobal Montoro a déclaré que les dépenses publiques vont augmenter de 9,2%. Une partie de cette augmentation sera le résultat direct des mesures d’ajustement qui ont été approuvées. La télévision régionale de Valence, pour illustrer ce qui vient d’être dit, a annoncé la suppression de 1300 emplois (70% du personnel). Suivant les calculs du rapport de PricewaterhouseCoopers, qui a préconisé les licenciements, l’économie serait de 54 millions d’euros mais externaliser les programmes et payer les indemnités coûtera plus cher.

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L’économie espagnole est prise dans la tourmente et peut très bien se trouver dans un cercle régressif comportant en même temps une chute des recettes et une augmentation des dépenses. Les nouvelles prévisions du gouvernement offrent un taux de croissance pour 2012 de -1,50 % et de -0,50 % pour 2013. La croissance positive sera au rendez-vous à partir de 2014. Il faudra attendre 2015 pour voir les effets positifs sur le marché du travail. En attendant le gouvernement parie sur une récupération économique grâce aux exportations et une forte réduction des besoins de financement extérieurs. Un projet fondé autour d’une profusion d’hypothèses sur les marchés financiers, le prix du pétrole, la capacité de gestion de la crise…

Il n'y a rien à faire. Le jour même où le pays a reçu une aide 100 milliards d'euros pour ces banques les plus fragiles, la région de Valence a demandé officiellement l'aide de l'Etat, la bourse de Madrid plonge et la prime de risque s’envole. La veille le Parlement espagnol avait validé une forte augmentation de la fiscalité indirecte.

La région de Valence, dont la vocation était d’incarner la Californie méditerranéenne, a annoncé, vendredi 20 juillet, avoir demandé le soutien de l'Etat central pour l'aider à honorer ses dettes. Valence souffre d'un manque de liquidités et souhaite bénéficier du nouveau fonds d’aide publique créé par le gouvernement Rajoy destiné aux finances des régions. La région représente 10 % du PIB espagnol et cette demande ajoute un événement traumatique de plus aux finances de l’Etat central. D’autres régions en difficultés vont suivre l’exemple.

Concernant l’aide européenne à la banque espagnole, selon le protocole d’accord qui établit les conditions de l'aide, les prêts de l’Eurogroupe à Madrid pourraient s’étaler jusqu'à 15 ans avec un taux d’intérêt faible. Mais les conditions à remplir pèseront sur le secteur financier dans son ensemble et pour chaque banque espagnole. Parmi ces exigences, l’UE imposera une régulation concernant la limitation des salaires des dirigeants des banques et une restructuration du système bancaire. La zone euro autorisera à l'Espagne à ne ramener son déficit public à 3% du PIB qu'en 2014 au lieu de 2013, en raison des difficultés économiques du pays.

Malgré tout, la panique gagne les marchés. Le taux espagnol à dix ans a battu de nouveaux records (7,21%). La Bourse de Madrid est à la baisse (5,8% du jamais vu depuis 2010) emportée par les valeurs bancaires et a entraîné dans sa chute les principales places européennes. La prime de risque espagnole -le surcoût que doit payer le pays pour emprunter sur dix ans par rapport à l'Allemagne -a atteint 612 points de base. Dans la rue le climat sociale est explosif. Les manifestants ont battu le pavé dans les principales villes contre les mesures d’ajustement du gouvernement.

La situation financière donne de nouvelles inquiétudes sur la viabilité des comptes publiques et dresse un panorama inquiétant pour l’Espagne. Le service de la dette va devenir le poste le plus important du budget avec un montant plus élevé que les frais de personnel. Par ailleurs, le ministre du Budget Cristobal Montoro, a déclaré que les dépenses publiques vont augmenter de 9,2%. Une partie de cette augmentation sera le résultat direct des mesures d’ajustement qui ont été approuvées. La télévision régionale de Valence, pour illustrer ce qui vient d’être dit, a annoncé la suppression de 1300 emplois (70% du personnel). Suivant les calculs du rapport de PricewaterhouseCoopers, qui a préconisé les licenciements, l’économie serait de 54 millions d’euros mais externaliser les programmes et payer les indemnités coûtera plus cher.

Tableau de Bord de l’économie espagnole

2011

2012

2013

2014

2015

(Variation)

PIB réel (en volume)

0,70

-1,50

-0,50

1,20

1,90

PIB nominal (en valeur)

2,10

-1,20

1,20

2,60

3,50

Consommation des ménages

-0,10

-1,50

-1,40

1,00

1,30

Dépenses Consommation Administrations publiques

-2,20

-4,80

-8,20

-6,40

-3,80

Formation brute de capital fixe

-5,20

-9,80

-2,00

1,40

3,10

Exportations

9,00

1,60

6,00

7,10

7,70

Importations

-0,10

-6,70

-1,50

3,30

5,60

Contributions

Demande intérieur

-1,80

-4,00

-2,80

-0,30

0,80

Commerce extérieur

2,50

2,50

2,30

1,50

1,10

Taux de chômage

21,60

24,60

24,30

23,30

21,80

Capacité (+) ou besoin (-) de financement international

-3,40

-1,50

0,50

1,50

2,00

Source: Ministerio de Hacienda y Administraciones Publicas. Gobierno de España.

L’économie espagnole est prise dans la tourmente et peut très bien se trouver dans un cercle régressif comportant en même temps une chute dans les recettes et une augmentation des dépenses. Les nouvelles prévisions du gouvernement offrent un taux de croissance pour 2012 de -1,50 % et de -0,50 % pour 2013. La croissance positive sera au rendez-vous à partir de 2014. Il faudra attendre 2015 pour voir les effets positifs sur le marché du travail. En attendant le gouvernement parie sur une récupération économique grâce aux exportations et une forte réduction des besoins de financement extérieurs. Un projet fondé autour d’une profusion d’hypothèses sur les marchés financiers, le prix du pétrole, la capacité de gestion de la crise…

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