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En dehors de la banque Rothschild, Macron a beaucoup de points communs avec Pompidou ? Et c'est lui qui le dit….
©Dimitar DILKOFF / AFP

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Il a bien réfléchi avant de choisir son modèle. En effet, le successeur du général de Gaulle est une solide référence pour la droite.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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En juin 1969, Georges Pompidou succéda au Général de Gaulle qui, avec une grandeur incontestable, avait quitté le pouvoir démissionnant suite à un référendum perdu. Pour ce 50e anniversaire, un livre vient de sortir retraçant la vie de l'ancien président de la République. Il s'agit très certainement d'un ouvrage intéressant. 

Mais le plus palpitant c'est sa préface. Elle est signée par Emmanuel Macron. Comme Pompidou il fit ses premières armes à la banque Rothschild. Mais ce n'est pas de cela dont il est question dans la préface. 

Elle est noyée dans un déluge d'eau bénite. On y apprend que Pompidou était un être d'exception. Que de son temps, c'était le bon temps (les Trente Glorieuses). Dans l'éloge dithyrambique qu'il fait de Pompidou, Macron dessine évidement son propre portrait en creux. Car Narcisse ne peut parler que de lui-même…

Morceaux choisis. "Il a su entraîner le pays dans un grand mouvement de progrès". "Un réformateur qui fit de la France une avant-garde" (le mot start-up n'existait pas encore à cette époque…). "L'ordre n'était pour lui qu'un cadre pour avancer". On arrête là cette sirupeuse litanie. 

Il est incontestable que Pompidou représente pour la droite française une référence historique obligée. Pas la droite de tradition gaulliste (Pompidou s'était éloigné sur le tard du général). L'autre droite, celle qui a peur des gueux, des va-nu-pieds et tremble pour son portefeuille. 

Macron est l'homme providentiel qu'il faut pour la rassurer. C'est pourquoi il peint Pompidou avec un pinceau trempé dans l'eau de rose. Or la vérité est bien plus complexe. Sous sa férule régna en France un ordre moral particulièrement étouffant. C'est lui, alors qu'il était encore Premier ministre du général de Gaulle, qui fit interdire "La Religieuse" de Jacques Rivette pour atteinte aux bonnes mœurs et à l'Eglise. 

Un homme d'ordre ? Il l'était de façon brutale. Pompidou avait un ministre de l'Intérieur du nom de Raymond Marcellin. Ce dernier appliqua une loi anti-casseurs qui transformait automatiquement les manifestants en complices des auteurs de violences. 

Il fut pour cela surnommé "Raymond la matraque". Christophe Castaner est sur la bonne voie pour lui ressembler. Pompidou mena une politique étrangère passionnément pro-arabe et anti-israélienne. Quand en 1973, lors de la guerre du Kippour, Israël faillit succomber sous le poids des armées arabes, les Etats-Unis organisèrent un gigantesque pont aérien pour fournir Tsahal en armes et munitions.

Pompidou prit sur lui d'interdire aux avions américains le survol de la France les obligeant à faire un détour alors que chaque minute comptait. On ne sait d'où lui vint cette frénétique animosité. Peut être avait-il été maltraité par les Rothschild ? 

Pour conclure, nous ne trouvons rien de grave à ce que Macron endosse les habits de Pompidou. Tant qu'il ne se prend pas pour le général de Gaulle… Mais ça ce n'est quand même pas à sa portée. 

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