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Atlanti-culture
Eloge du rire, façon Virginia Woolf
Lisez "Rire ou ne pas rire", vous vous sentirez complice d'une grande écrivaine, qui place le rire au-dessus de tout.
Géraldine Moisand pour Culture-Tops
Géraldine Moisand est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.). Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam, 23 ans, en Master d'école de commerce, et grand amateur de One Man Shows.
L'AUTEUR
Immense écrivaine anglaise, Virginia Woolf (1882-1941) est reconnue comme l’une des principales auteurs modernistes du XXème siècle. Romancière hors pair et féministe de la première heure, elle a su vaincre, par l'écriture, une bipolarité récurrente. Dans ce recueil de textes nous la découvrons en sa qualité d’essayiste, sachant qu'entre 1905 et 1929, elle a essentiellement collaboré au supplément littéraire du Times, puis au journal anglais “Nation and Athenaeum” et à son partenaire américain “New Republic”.
THEME
- Avant d’aborder la lecture des différents articles, compte rendus et essais, ne pas manquer de lire la copieuse préface d’une des trois traductrices du recueil, Anne-Laure Rigeade, qui souligne la distinction opérée par Virginia Woolf entre le journaliste, qui renseigne, et l’essayiste, qui exerce son esprit critique dans les domaines des moeurs, de la morale, de la science et de l’art.
L’essayiste ne vise pas les érudits, ni le peuple, mais le commun des lecteurs - “the common reader”-, qui doit penser et s’interroger sur le monde tel qu’il est et les gens tels qu’ils sont. L’essai ou le don de l’intime, dira-t-elle.
- Le présent recueil regroupe des textes surprenants par leur diversité.
D’une plume alerte, tantôt féroce tantôt poètique et tendre, Virginia nous transporte en Andalousie à la recherche d’une auberge improbable, lorsque l’omnibus finit par s’arrêter après une longue et morne journée de voyage. Ou bien elle nous entraîne dans une visite harassante d'une exposition sur l’Empire britannique, à Wembley, exprimant sa phobie des foules.
Dans un autre registre, en 1926, tantôt elle s’interroge sur l’avenir du cinéma après avoir été saisie lors d’une projection de Mr Cagliari ; tantôt elle plaide pour la cause des musiciens de rue dans les beaux quartiers de Londres, avec une infinie tendresse; ne sont-ils pas des artistes à leur manière?
POINTS FORTS
Dans tous ces textes le lecteur est son complice.
L’important, dit Virginia Woolf, est d’être soi, c'est la seule chose que l’on puisse offrir à son lecteur.
Victime d’une enfance difficile et d’une éducation victorienne, Virginia traque la vérité sous les vanités. Pour y parvenir le rire est l’arme absolue ; pour déjouer l’esprit de solennité, le dogmatisme et l’hypocrisie.
Rien n’est plus difficile que le rire et, pourtant, il n’a pas bonne réputation. Mais, selon elle, aucune qualité n’a plus de valeur. Dès que nous oublions de rire, nous perdons le sens des proportions, et avec lui , le sens des réalités.
POINTS FAIBLES
Si l’on apprécie la lucidité et l’inventivité de Virginia Woolf, je n’en vois pas.
EN DEUX MOTS...
Voilà un petit régal, à déguster à petites doses, pour en savourer le sel.
UNE PHRASE
“Pour rire de quelqu’un, il faut d’abord être capable de le voir tel qu’il est“.
RECOMMANDATION
EXCELLENT 
ESSAI
“Rire ou ne pas rire” de Virginia Woolf
Ed. de la Différence
Traduction en langue française: 2014.
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