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C'est l'anniversaire des 6 ans de la loi concernant l'égalité salariale hommes/femmes.
C'est l'anniversaire des 6 ans de la loi concernant l'égalité salariale hommes/femmes.
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Egalité salariale

La loi sur l'égalité salariale hommes/femmes fête son 6ème anniversaire ce mercredi 23 mars. L'occasion de revenir sur la dernière proposition de la Présidente du MEDEF Laurence Parisot d'un congé paternité obligatoire...

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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La journée de la femme s'institutionnalise à ma grande satisfaction...puisque je reçois des fleurs ! Heureusement que les hommes restent des hommes, galants et un peu machos de temps en temps et que certains confondent la journée de la femme avec leur fête des femmes ! Ainsi, le mercredi 23 Mars, c'est l'anniversaire des 6 ans de la loi concernant l'égalité salariale hommes/femmes, (peut être vais-je avoir un gâteau pour souffler les bougies... )

De l'égalité à la parité...

Plus sérieusement, on ne peut que se réjouir de ce désir bien légitime d'égalité, sachant toutefois qu'elle est dans la constitution et que pour ceux qui n'auraient pas compris : "les hommes naissent libres et égaux en droit", les femmes aussi. Mais nous avons eu besoin de le sur-signifier, de la même façon que "à travail égal, salaire égal" ne prévaut pas encore pour les femmes.

Cette égalité devenue "parité", histoire d'enfoncer le clou, tarde certes à produire les effets escomptés mais tout cela est une histoire de société plus que d'entreprises ; réjouissons-nous par exemple que les Françaises aient relevé le challenge d'être les plus fécondes d' Europe et aussi celles qui s'investissent le plus dans la vie professionnelle. Nous voulons tout et pourquoi pas !

La loi de trop

En revanche, je m'élève vivement à l'occasion de cet anniversaire contre la proposition de Laurence Parisot, la présidente du MEDEF, de demander une loi pour IMPOSER un congé de paternité de 20 jours à la naissance d'un enfant dans le couple. Évidemment lorsqu'on prononce le mot loi, le gouvernement se réjouit et se précipite : ce serait quand même bête d'être en retard d'une loi... surtout lorsque c'est la patronne des patronnes qui la demande et qu'en plus c'est une libérale ! Une aubaine inespérée.

Rappelons que tout existe et largement depuis le congé de trois jours à la naissance jusqu'au congé de paternité qui peut s'y ajouter ; pourquoi alors rajouter une obligation légale que personne ne demandait ? Cela sous -entendrait que les méchants patrons refuseraient ce congé à leurs salariés ? Mais rassurons-nous, ils ne le peuvent pas ! Cela sous-entendrait que les femmes sont incapables d'obtenir auprès d'elles la présence de leur mari après la naissance et qu'il faut faire une loi pour qu'ils rentrent à la maison !? Alors là il va falloir beaucoup d'autres lois (une pour l'aspirateur?). Ce serait, rétorque-t-on, pour habituer les hommes à vivre cette maternité comme les femmes, mais de quoi se mêle-t-on ? Et l'allaitement pendant que nous y sommes : on pourrait exiger que le père soit présent aux tétées? Est-il prévu comme pour la mère de doubler le congé si ce sont des jumeaux ?

Aux couples de décider, pas à l'État

Oui, mais dit-on encore, si les pères prennent un congé de paternité obligatoire, cela pénalisera l'entreprise autant que lorsqu'une femme s'absente et il y aura ainsi moins de discrimination à l'embauche ! (sic). Au delà du grotesque du raisonnement, on est sidéré que cette nouvelle contrainte émane du MEDEF  lui-même, qui est le premier à se plaindre à juste titre de la réduction du temps de travail sous toutes ces formes. Imaginons que les heureux parents travaillent dans la même petite entreprise, le patron n'a plus qu'à prendre aussi un congé de paternité entrepreneurial !

Par ailleurs, cette loi consiste à s'immiscer dans la liberté d'un couple bien capable de décider qui s'arrête, quand et combien de temps. Ce merveilleux moment pour les parents est une histoire privée et s'il est vraiment bien que l'on ait permis ce congé, il faut à tout prix conserver la liberté de le prendre ou pas, sans loi. Finalement cette revendication ne se retourne- t -elle pas contre les femmes ? Car il y a bien une spécificité féminine ; la maternité est un privilège, une différence, un miracle dont nous sommes fières. Nous ne somme pas des hommes comme les autres et ce n'est pas à l'État d'en décider autrement. La femme que je suis, s'irrite, la patronne est exaspérée, la libérale outrée. Pitié Laurence...

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