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Doublement du livret A : une aubaine pour les banques en ligne ?
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Pierre Moscovici l'a encore affirmé vendredi : la promesse de François Hollande de doubler le plafonnement du livret A sera tenue. Avec certaines conséquences inattendues.

Romain Chiaramonte

Romain Chiaramonte

Romain Chiaramonte a travaillé dans de nombreux secteurs d'activité, suite à des études de commerce. Il se consacre aujourd'hui à l'édition de contenu et au journalisme pour plusieurs spécialistes sur internet.

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Lors de campagne présidentielle, François Hollande avait promis de doubler le plafond de dépôt du Livret A. Son objectif principal est de financer les logements sociaux, au contraire de l’idée évoquée en 2009 (par la droite) relative au fait de réaliser la même opération, mais pour financer les très petites entreprises. Mais pour les épargnants, quelles vont être les conséquences ? La solution n’est-elle pas dans l’épargne en ligne proposée par les banques dites « virtuelles » ?

De 15 300 euros à 30 600 euros déposés sur le Livret A

Concrètement, cette hausse équivaut à donner la possibilité aux personnes résidentes fiscalement en France d’épargner de façon défiscalisée (aucun impôt) à hauteur d’un taux de 2,25% net la somme de 30 600 euros par personne, contre 15 300 euros actuellement. La collecte supplémentaire totale « serait » alors comprise entre 15 et 20 milliards d’euros (l’encours actuel est de 226 milliards), de quoi construire bon nombre de logements.

Les conséquences macro-économiques de ce nouveau plafond

A titre informatif, ce livret règlementé ne suit que peu les périodes d’inflation puisque depuis 1986 (date à laquelle le plafond actuel a été délimité), en matière de parité de pouvoir d’achat, il devrait déjà être de 25 000 euros… Rappelons qu’un Livret A dispose d’un taux délimité par l’Etat qui juge nécessaire ou non de modifier ce dernier, en contrepartie, aucun impôt n’est prélevé.

Cela étant, si la mesure de François Hollande est mise en application, les Français seront plus tentés d’y placer leurs économies (rappelons que les Français sont les plus « fourmis » au monde), ce qui est logique. Toutefois, il semblerait que les banquiers ne voient pas cette mécanique sous les mêmes auspices. En effet, les épargnants seraient alors tentés de délaisser, ce qui a longtemps été leur produit d’épargne préféré, à savoir l’assurance-vie dont les taux ne cessent de dégringoler.

L’épargne classique sur une mauvaise pente

De facto, ils ne toucheraient plus de commissions sur ce produit financier qui est lui fiscalisé, donc cela représente des recettes généreuses pour l’Etat qui pourrait alors s’en priver. Il est important de souligner qu’en France, 47% des Livrets A ont moins de 150 euros (1 000 francs pour les nostalgiques), et, que le patrimoine total moyen est de 90 000 euros. In fine, la mesure Hollande s’adresse aux plus aisés qui ont les moyens de profiter de l’aubaine défiscalisée.

Cet appel à l’épargne ne pourrait résoudre le problème de la crise. D’une part les Français vont encore plus épargner, donc ni consommer, ni investir, deux des clés de la croissance. A ce titre, cette mesure est une fausse réponse à un problème qui est pourtant réel.

Une aubaine pour les banques en ligne ?

Dans un monde en constante évolution, depuis plus de 3 ans, le secteur bancaire, tout comme le secteur de la téléphonie mobile actuellement, a connu et pourrait connaitre, de profondes modifications structurelles. En effet, les banques en ligne pullulent sur internet, et ces dernières sont toujours ou presque possédées par des grands groupes, d’où une solidité financière réelle qui tord le cou aux détracteurs stipulant que les banques en ligne n’ont pas les reins assez solides.

Aucun plafond et un taux généreux

Celles-ci proposent des super livrets, certes fiscalisés (donc soumis à l’impôt), mais dont les caractéristiques sont aux antipodes de notre cher Livret A. D’une part les taux sont plus élevés en périodes promotionnelles (de 3,30% à 5,5% pendant 3 mois, 6 mois, voire 1 an), et, d’autre part, les plafonds n’existent pas, les épargnants 2.0 peuvent déposer la somme souhaitée sans aucune limite.

Clairement, épargner en ligne est un jeu d’enfant, en quelques minutes, et sous réserve de fournir les justificatifs demandés (pièce identité, quittance de loyer, etc…), votre compte courant et votre livret d’épargne en ligne seront ouverts. L’avantage est le déplafonnement, ce qui contrebalance l’inconvénient d’un taux fiscalisé.

Le monde a changé, les banques en ligne en font partie. Sans parler de déréglementation à outrance, ces institutions bancaires 2.0 tirent leur épingle du jeu, notamment grâce à la réduction au plus simple appareil des frais bancaires classiques, mais aussi de la gratuité de la carte bancaire. Autant d’éléments qui poussent à la consommation, et donc, à la croissance…

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