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DSK proxénète ? 
Quand le ridicule tue !
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EDITORIAL

Les juges en charge de l’affaire dite du Carlton n’ont pas retenu le « recel d’abus de bien social » contre DSK – bien qu’il fût maintes fois évoqué dans la presse –, se limitant au « proxénétisme aggravé ». Est-ce bien sérieux ?

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Après une longue et minutieuse investigation, des dizaines d’auditions, des milliers de pages noircies – 11000 selon certaines sources –, les juges lillois ont enfin tranché le cas DSK. Trois jours avant la première audience au civil dans l’affaire du Sofitel de New York, trois semaines et demie avant le premier tour de l’élection présidentielle en France (mais c’est un hasard…), les magistrats en charge du dossier ont décidé de mettre en examen Dominique Strauss-Kahn pour « proxénétisme aggravé en bande organisée »

A 60 ans bien tassés, en fin de règne au FMI où il était rémunéré 350 000 dollars par an, marié à une femme dont la fortune est désormais connue de tous, DSK aurait donc prêté la main à un réseau de prostitution. Pour arrondir ses fins de mois ?  Préparer dans les meilleures conditions sa candidature aux primaires socialistes ? Il fallait y penser ! Concurrencer l’impayable « Dodo la Saumure » dans son marigot avant de s’attaquer à « Nico du Château », telle devait être assurément sa stratégie présidentielle.

Énoncer crûment les choses permet parfois d’un révéler le ridicule. DSK violeur ? L’accusation n’a pas résisté à l’enquête du procureur Vance. Nous verrons ce que donnera le procès au civil mais on a déjà constaté l’été dernier la fragilité du dossier de l’accusation.  DSK proxénète ? Cette fable ne tiendrait pas une seconde lors d’un procès équitable. A moins d’appliquer à la lettre l’article 222-5 du Code pénal selon lequel se rend coupable de proxénétisme celui qui entreprend « d’aider, d’assister ou de protéger la prostitution d’autrui ». Si l’on s’en tient à cette définition, l’on pourrait donc estimer qu’un homme qui recommande une prostituée à un ami, voire, qui pousse l’obligeance à transmettre un numéro de téléphone fait acte de « proxénétisme ». A ce compte-là, nécessité serait de multiplier le nombre de places dans les prisons car les « proxénètes » risqueraient de se bousculer au portillon…

En réalité, tout ce qu’on peut lire et entendre sur DSK depuis mai 2011 montre que l’homme est un insatiable consommateur de femmes. Problème : ce style de vie ne relève pas de la Justice, même lorsqu’on ambitionne de postuler aux plus hautes fonctions de l’Etat. Selon certains témoignages de participantes aux fameuses bunga-bungas « strauss-kahniennes », l’ancien ministre ne se comportait pas en gentleman. Mais le manque de classe dans ce genre de soirées n’est pas plus réprimé par la loi.

Les juges en charge de l’affaire dite du Carlton n’ont pas retenu le « recel d’abus de bien social » contre DSK – bien qu’il fût maintes fois évoqué dans la presse –, se limitant au « proxénétisme aggravé ». Comme s’il fallait trouver une sortie de secours pour ces fonctionnaires ayant déraisonnablement investi temps et énergie dans une enquête qui les a conduits, de toute évidence, dans une impasse.

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