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Disparues de Perpignan : saura-t-on un jour la vérité dans l'affaire de la miss et du congélateur ?
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Mystère et boule de givre

Xavier Dupont de Ligonnès, la tuerie de Chevaline... Tous les ans, l'été français se teinte de rouge en nous livrant un fait divers sordide.

Laurence Lasserre

Laurence Lasserre

Laurence Lasserre est spécialiste de la communication publique et des medias.

 
 
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Francisco Benitez est-il un tueur en série ? La future miss a-t-elle fini ses jours dans le congélateur familial ? Que fait l'ADN de la mère dans la machine à laver de son ex ? Qu'est devenue la maîtresse brésilienne, pourtant mère de famille nombreuse, que l'on n'a jamais retrouvé ?

Dans la série : On Ne Saura Jamais La Vérité, le grand méchant de l'été 2013 nous livre un fait divers haletant mais avec lequel on s'arrache littéralement les cheveux de frustration. Car, pas de pot, le légionnaire expert en textos pipos s'est pendu après avoir tourné une vidéo, légèrement surjouée dans l'émotion, pour Paris Match et YouTube. Le comble de la perversité pour un assassin, qui laisse ainsi choir ses victimes et leur famille, et ne livre à la police, la Justice et la France entière qu'un immense point d'interrogation.
Et ce n'est pas la première fois que ce problème se pose. Dans le domaine des disparitions mystérieuses, massacres familiaux et french serial killers, la tendance est aux cas non élucidés. Et ce mystère qui demeure pour l'éternité et à l'insu de notre plein gré est tout à fait insoutenable.
Prenons l'affaire Giraud Lherbier : deux jeunes filles retrouvées dans un puisard. Des embrouilles, des jalousies, des traces suspectes d'anesthésique dans la cave d'une tante, un meurtrier désigné qui s'échappe de prison, se cache plusieurs semaines dans les bois puis se suicide. Le dernier polar à la mode ? Que nenni, dans la littérature policière on connait toujours l'assassin à la fin. Dans cette affaire, on ne saura jamais ce qui s'est vraiment passé.
Passons à la fameuse Tuerie de Chevaline. Une famille entière massacrée en plein jour sur une route de montagne déserte, une mystérieuse voiture noire, un type à vélo qui passe par là, un ancien agent de l'armée anglaise, une petite fille planquée sous le siège arrière après avoir passé des heures le nez entre deux cadavres. Le pitch des Revenants 2 ? Non. Pas du tout. Vous êtes dans le grand fait divers de l'été 2012, dont l'épais mystère est, précisément, toujours aussi épais malgré les grands moyens techniques et scientifiques déployés sur les lieux du crime et autour du domicile familial des victimes.
L'été précédent, c'était encore pire. Quatre enfants, une femme et deux chiens enterrés sous la terrasse d'un pavillon de la banlieue bourgeoise de Nantes, un assassin qui traverse la France et dîne tranquillement dans des auberges chics, une ancienne maitresse qui disparaît précisément au cours de la mystérieuse tournée d'adieu dudit meurtrier, un homme dont la vie, les affaires et le métier sont un mensonge. Le nouveau bouquin d'Emmanuel Carrère ? Vous n'y êtes pas. Ce n'est pas la version remastérisée de l'Adversaire, mais la plus grande affaire criminelle non élucidée de la décennie. Dont on n'a toujours pas le début d'une ombre d'explication du pourquoi. De bien belles heures en perspective pour le successeur de Pierre Bellemare.
Du temps de nos parents, l'affaire du Petit Grégory avait (légitimement) bouleversé les chaumières. Tous les protagonistes de ce drame avaient contribué à forger un mystère qui résiste encore à l'exploration minutieuse des derniers brins d'ADN présents dans de minuscules bouts de cordelettes. Hélas. Point de magie, d'effets spéciaux ni d'experts, le cold case restera sur l'étagère et on ne saura jamais pourquoi est mort ce petit garçon.
Vu de ce coté de l'écran, et quand on est, comme je le suis, accro aux faits divers, tout cela est infiniment énervant et pénible. Parce que, normalement, à la télé, au cinéma ou dans les romans policiers qui se déploient sur nos Kindle, quoi qu'il arrive, on finit toujours par savoir la vérité. Le problème, dans la vraie vie, c'est que le dénouement tant attendu n'arrive parfois jamais, et qu'il n'y a pas moyen de remédier à ce bug, même en changeant de chaîne ou en cliquant en vain sur sa souris.

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