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En France, on dénombre 7,3 millions de comptes Twitter.
En France, on dénombre 7,3 millions de comptes Twitter.
©Reuters

Twittosphère

Qui sont ces 500 millions de personnes qui utilisent Twitter dans le monde ?

Olivier Zara

Olivier Zara

Olivier Zara est consultant en management et médias sociaux.

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Atlantico : Près de 500 millions de personnes utilisent Twitter dans le monde. Quels sont les différents profils d’utilisateurs ?

Olivier Zara : Je préfère plutôt parler d'usage" que de profils. Il existe quatre usages possibles de Twitter :

Tout d’abord, c’est un outil de partage de contenu. Il peut également servir à viraliser un contenu qui a été publié sur un autre support. Que ce soit pour un article de presse ou du contenu de blog, Twitter va véritablement servir de caisse de résonance. C’est aussi un outil de discussion, à l’image des forums, tout en étant limité à 140 caractères. Cela crée des sortes de « speed discussions ». Enfin, Twitter est aussi un outil de veille où l’on peut retrouver les contenus qui nous intéressent.

Le profil de l’utilisateur va correspondre aux différents usages qui sont faits de Twitter. Certaines personnes seront plus dans la veille, d’autres plus dans le partage. Mais, en majorité, les utilisateurs en font des usages multiples. Il existe une majorité de profils hybrides.

On peut tout à fait changer ses modes d’utilisation. Par exemple, avant le printemps arabe, les utilisateurs Twitter l’utilisait en majorité pour partager des photos. Pendant la révolution, notamment en Tunisie, beaucoup s’en sont servi pour discuter et surtout pour tenir au courant du déroulement des révoltes et des manifestations dans le pays.

Twitter peut également servir d’outil à un chômeur en recherche de travail qui peut viraliser son CV et ses expériences pour leur donner un écho important et permettre que ce type d’information soit repris par différentes personnes.

Twitter n'est donc pas la chasse gardée des communicants et des journalistes ?

Parmi les utilisateurs de Twitter, il y a des personnes très peu actives qui ne s’en servent presque jamais, mais parmi les personnes actives, beaucoup de communautés sont représentées. Au départ, ce sont surtout les « geeks », qui s’y sont intéressés. Ces passionnés de technologie, qui sont des communicants compulsifs, ont tout de suite vu l’intérêt de cette manière de communiquer.

Aujourd’hui, il est vrai que dans les écoles de journalisme, les étudiants sont obligés d’avoir un compte Twitter. Pour un jeune journaliste, on ne peut pas passer à coté de cela. C’est quasiment une faute professionnelle, ne serait-ce que pour l’outil de veille.

En France, quel type d’utilisation est le plus fréquent ?

Un jeune va surtout utiliser Twitter pour discuter et pour le partage de contenus textes ou photos. Les journalistes et les attachés de presse vont surtout faire de la veille. Ils peuvent aussi entrer dans la discussion pour exercer une sorte de droit de réponse. Pour ce qui est des blogueurs, la viralisation va être un outil assez important. Cela va donc dépendre de son âge, de son milieu professionnel…

Fait-on des usages différents de Twitter à l’étranger ?

En Amérique du Nord, les journalistes et les célébrités sont beaucoup plus accessibles. Il y a peu de temps, je suis entré en contact, via le réseau social, avec un journaliste très connu au Canada. Et étonnamment, il m’a très rapidement répondu à un message privé. C’est dire la proximité qu’ils ont avec le public grâce à l’outil Twitter. Ils sont véritablement dans du « cloud surfing », c’est-à-dire une véritable interaction avec leurs followersCela est certainement dû au fait que la culture américaine est beaucoup moins hiérarchique.

Le compte Twitter des journalistes français est beaucoup moins dans le partage (le peer-to-peer). Cela se constate aisément quand on compare le nombre de followers qui est beaucoup plus élevé que le nombre de personnes qu’ils suivent. Ils le font volontairement, mais c’est assez loin de l’esprit initial de Twitter.

Est-ce susceptible de changer ? Nous dirigeons nous en France vers plus d’interactivité entre utilisateurs ?

Twitter n’est qu’un outil. Nous en avons un usage qui est lié à la culture du pays dans lequel nous nous trouvons. Aujourd’hui, par exemple, si on met à disposition un forum de discussion dans une entreprise hyper hiérarchique, l’outil sera très peu utilisé car celle-ci n’a pas de culture de partage. En revanche, dans une start-up, l’utilisation sera complètement différente. Cela vaut également pour un pays. Quand celui-ci à une culture « one-to-many », « top-down »…, il va faire un usage équivalent de ce type de technologies.

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