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Déchéance de nationalité : pire qu’un renoncement, un parjure
©Reuters

Pas d'excuses

Le gouvernement a finalement abandonné son projet de déchéance de nationalité. Une décision qui s'apparente non pas à un énième renoncement, mais bien à une trahison des valeurs auxquelles sont attachées les Français.

Laurence Sailliet

Laurence Sailliet

Laurence Sailliet est députée européenne Les Républicains et membre du groupe du Parti populaire européen.

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Le vendredi 27 novembre a eu lieu la cérémonie d’hommage aux victimes dans la cour d’honneur des Invalides. Ce lieu avait été choisi par le Président de la République pour son caractère solennel et l’image qu’il représente dans la mémoire collective. La consigne avait été donnée de pavoiser donnant ainsi à chaque citoyen la possibilité de s’associer à cet hommage national. La Marseillaise avait été jouée pour ouvrir et pour conclure.

Ces actes symboliques, le Président les souhaitait et bon nombre de Français aussi. Ils étaient nécessaires. Faire vivre les symboles de la République française, c’est ce qui nous unissait tous alors et nous donnait le sentiment que nous allions pouvoir surmonter ensemble ces effroyables événements.

Il y a eu les symboles et il y a eu les engagements. Devant le congrès réuni à Versailles, le Président a dit : « nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né français, je dis bien même s’il est né français dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité.  ».

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Aujourd’hui, cet engagement, fort, parce qu’il est aussi un symbole, est remis en cause. L’Elysée aurait pris conscience du « schisme» politique que cela créerait au sein de la Gauche. C’est sidérant ! Cette fois, il ne s’agit pas d’un énième renoncement auquel nous sommes habitués mais d’un véritable parjure. La politicaillerie ne peut le justifier. Cette décision remet en cause la conception même qu’à le Président de la Nation et de la République.Ce reniement, c’est Manuel Valls qui le portera et lui aussi se parjurera. Car que pense-t-il aujourd’hui de ce qu’il disait lui-même hier : « la nationalité française ne se définit pas par son lieu de naissance, sa couleur de peau ou ses origines, mais par le fait d'adhérer à un projet, à des valeurs, à une communauté nationale" ? 

Etre Français c’est assumer ses devoirs de citoyens, c’est aimer son pays et en être légitimement fier. Ceux la même qui porte atteinte à la France au nom d’une idéologie et d’un fanatisme destructeur par leurs agissements terroristes s’excluent de facto de la communauté nationale. Leur retirer leur nationalité quand on n’en fait pas des apatrides est légitime.

Cette attitude de parjure montre que le Président de la République traite avec mépris l’attachement viscéral qu’ont nos concitoyens à la France, ses symboles et ses valeurs.

Enfin, alors que les Français ont adressé un avertissement clair à la classe politique lors des dernières échéances électorales, ce grave renoncement ne peut que fragiliser encore,  une confiance pourtant nécessaire en ceux qui ont en charge le respect de nos institutions.

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