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Danièle Obono ou l’indignation à géométrie variable qui met la République à genoux
©DR

Le bloc-pol de Laurence Sailliet

Laurence Sailliet revient cette semaine sur la polémique liée à l'article et aux dessins publiés dans Valeurs Actuelles concernant la députée de La France Insoumise, Danièle Obono.

Laurence Sailliet

Laurence Sailliet

Laurence Sailliet est députée européenne Les Républicains et membre du groupe du Parti populaire européen.

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Il y a une semaine, nombreux dans la classe médiatique et politique dénonçaient, avec virulence, une caricature de Danièle Obono parue dans Valeurs Actuelles. Dans cet emballement, certains journaux utilisaient même, dans leurs titres, les termes « d’indignation générale » ou « de condamnation unanime ». Il est vrai que cette illustration, de très mauvais goût, ne pouvait que faire l’unanimité contre elle et ceci engendra d’ailleurs les excuses du journal. Mais il faut dire que de leur aveu même, beaucoup de ces censeurs de la presse, n’avaient pas pris la peine de lire l’article, plus précisément la « fiction-politique » qui l’accompagnait. Ainsi, pour beaucoup l’option de la réaction immédiate facile, car dans le sens du vent, fut privilégiée au détriment de l’analyse et la réflexion pourtant essentielles sur un sujet si délicat. Peu commentèrent donc l’écrit lui-même sur lequel les avis auraient été, me semble-t-il, beaucoup plus mitigés. 

Ce lynchage, en bonne et due forme, aura tout de même engendré l’éviction de LCI de Geoffroy Lejeune, Directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles, débatteur habituel de la chaîne. Plus grave encore, on assista à l’intrusion de militants de la Ligue de Défense Noire Africaine dans les locaux du journal puis à la profération de menaces et allusions antisémites lors d’une manifestation devant celui-ci. Cette fois, par contre, les condamnations de ces violences furent très rares, l’indignation étant chez beaucoup à géométrie variable. Elle l’est aussi, il faut le dire lorsqu’il s’agit de condamner la propagande raciste de Mme Obono et sa vision communautarisée de la République qu’elle est censée incarner dans le cadre de son mandat.

Oui, élue de la République Mme Obono peut quotidiennement la défier, cette République, sous l’œil bienveillant d’un microcosme bien-pensant très éloigné de la véritable perception des Français. Pourtant, aucun d’entre eux n’ignore les liens et la proximité entre Danièle Obono et Houria Bouteldja, dont la dérive identitaire n’est plus à prouver. Mme Obono, consciente de cette bienveillance, n’hésite pas à faire part publiquement du respect qu’elle porte à cette militante raciste anti-blanc, antisémite et homophobe, même quand celle-ci affirme « Mohammed Merah c’est moi ... ». Je passe son soutien aux rappeurs qui « niquent la France » ou ses difficultés à dire simplement qu’elle aime cette France, tant cela peut paraître futile en comparaison au soutien à un terroriste, un monstre qui en trois expéditions a assassiné sept personnes dont trois enfants juifs et fait six blessés. 

Il n’aura fallu qu’une semaine après son discours victimaire, qui sonnait très faux d’ailleurs : « J’ai mal à ma France, j’ai mal à ma République » pour que les masques remis le temps de la polémique retombent aussi vite, lors de la manifestation organisée pour la soutenir. Les quelques centaines de personnes présentes n’on pas beaucoup attiré l’attention et pourtant ce rassemblement aurait mérité couverture médiatique et commentaires.  Déjà dans l’appel publié par le parti des Indigènes de la République, l’exposé des premiers signataires était sans équivoque : Jawad Bachare du CCIF et bien sûr Houria Bouteldja. Cette dernière n’a d’ailleurs pas hésité a scandé en guise d’ouverture de son discours devant notamment des élus de la France Insoumise, bardés de leur écharpe tricolore : « Salam Alikoum », formule utilisée par les musulmans pour se saluer. Voici la vision de la République et de la laïcité de Mme Obono et de ses alliés.

Mais ce fut les propos même de Daniel Obono qui auraient dû faire réagir tout Républicain, prompts à la défendre quelques jours avant. Je la cite : « Ce que cet organe d’extrême droite a voulu dire à moi et à toutes les personnes que je représente en tant que députée de la Nation [...], c’est un message pour me dire, nous dire qu’on n’est pas chez nous …à ces attaques, il faut répondre qu’on est chez nous. On vit ici, on naît ici, on travaille ici, on est chez nous. »

Mais qui évoque -t-elle par ce « on » ?
Ne soyons pas dupes, très clairement, Mme Obono se positionne en tant que représentante de certaines « communautés » alors même qu’un Député est censé être un représentant de la Nation tout entière, ce terme Nation qu’elle utilise elle-même tout en le vidant de sa substance. Ce mal insidieux qu’elle promeut, le communautarisme, mettra à genoux notre République mais peu s’en offusquent.

Nous ne le dirons jamais assez, la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Alors aux Républicains de tous bords qui se sont révoltés il y a quelque jours, ayez le courage aujourd’hui de combattre également Mme Obono pourfendeuse des principes même qui constituent notre République, notre pays la France.  

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