Covid, odorat et conséquences en série : traquer les commentaires en ligne sur les bougies parfumées, nouveau moyen de suivre la pandémie<!-- --> | Atlantico.fr
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Un chercheur s’est rendu compte d’un lien entre hausse des commentaires négatifs autour des bougies et la hausse des cas de Covid.
Un chercheur s’est rendu compte d’un lien entre hausse des commentaires négatifs autour des bougies et la hausse des cas de Covid.
©Pixabay

Santé

Au-delà des bougies parfumées, le Covid a profondément modifié l’odorat de ceux qui en sont atteint, avec des conséquences aussi diverses que variées.

Moustafa Bensafi

Moustafa Bensafi

Chercheur du CNRS au Centre de recherche en neurosciences de Lyon.

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Atlantico : Un chercheur s’est rendu compte d’un lien entre hausse des commentaires négatifs autour des bougies Yankee Candle et la hausse des cas de Covid. Est-ce surprenant ? 
Moustafa Bensafi : Cela ne m’étonne pas du tout qu’on arrive à faire une relation entre les différentes vagues de la pandémie et certaines requêtes sur internet. Dès la première vague, au mois de mars 2020, on remarque une hausse des recherches Google pour les termes « anosmie » ou « perte d’odorat ». Ces requêtes se superposent donc avec les pics d’infection à la Covid-19.
La perte d’odorat peut être de deux types. Cela peut-être une perte partielle, qu’on appelle hyposmie, ou une perte totale, l’anosmie. Cette perte quantitative peut aussi être accompagnée d’une perte qualitative, qui modifie notre perception olfactive, ce qu’on appelle une parosmie. Une odeur de fraise peut sentir la cacahuète, le poulet grillé, la fumée … Un individu qui achète une bougie à la vanille est donc susceptible de sentir des odeurs qui n’ont rien à voir, ce qui peut créer une certaine surprise chez les consommateurs.
Dans quelle mesure notre odorat prend-il part à un certain nombre de mécanismes physiologiques et biologiques de la vie de tous les jours ? A quel point est-ce un sens important ? 
Cette pandémie a mis en lumière les conséquences de la perte d’odorat. Nous avons fait une étude en France, sur environ 4000 personnes. Environ 5/6% des Français déclarent avoir un mauvais odorat. En testant ces répondants avec des odeurs, on se rend compte qu’ils sont en fait 17%. Il y a donc un décalage entre ce que les gens pensent et leurs capacités olfactives réelles. 

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Perdre l’odorat, c’est perdre les fonctions de ce sens. La première est de détecter les dangers, qu’un aliment est avarié et qu’il ne faut pas le manger … De plus, l’odorat sert à éprouver du plaisir. Cela peut-être en mangeant, ou grâce à l’odeur de parfum ou de bougies. Enfin, l’odorat est une aide concernant nos interactions sociales. Quand on perd l’odorat, on a plus le contrôle sur notre odeur corporelle. Cela peut être un facteur de stress. On ne sent pas l’odeur des autres, la relation mère enfant peut être modifiée, on ne sent pas l’odeur de notre conjoint … Toutes ces modifications peuvent avoir un impact sur notre comportement. Aujourd’hui, certains outils en ligne nous permettent de les observer. 
L’odorat a donc un rôle fonctionnel très important, lié au plaisir, aux interactions sociales et à la détection du danger. Il a de nombreuses fonctions au quotidien, parfois insoupçonnées. 
Comment notre perception du monde change lorsque notre odorat change ?
La modalité olfactive ne s’arrête pas qu’au système olfactif. Dans notre cerveau, il y a un lien très fort entre les émotions, l’odeur et la mémoire. Ainsi, quand on sent un aliment, on active un système très complexe. Couper notre entrée olfactive, c’est donc se priver d’un accès à nos émotions et à notre mémoire. Pendant cette pandémie de Covid-19, de nombreuses personnes ont subi une modification de ce ressenti, ce qui peut créer un sentiment de mal-être ou favoriser certains symptômes dépressifs. 

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