Covid-19 : une troisième dose est-elle vraiment nécessaire ? <!-- --> | Atlantico.fr
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Le vaccin Pfizer et celui de Moderna pourrait fournir une immunité de long terme.
Le vaccin Pfizer et celui de Moderna pourrait fournir une immunité de long terme.
©Justin TALLIS / AFP

Jamais deux sans trois ?

Emmanuel Macron a annoncé qu'une troisième dose de vaccin contre le Covid serait injectés aux plus fragiles. Le faudrait-il pour toute la population ?

Antoine Flahault

Antoine Flahault

 Antoine Flahault, est médecin, épidémiologiste, professeur de santé publique, directeur de l’Institut de Santé Globale, à la Faculté de Médecine de l’Université de Genève. Il a fondé et dirigé l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (Rennes, France), a été co-directeur du Centre Virchow-Villermé à la Faculté de Médecine de l’Université de Paris, à l’Hôtel-Dieu. Il est membre correspondant de l’Académie Nationale de Médecine. 

 

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Les vaccins ARNm montrent une excellente protection contre le SARS-CoV-2 et tous ses variants jusqu’à présent. Les études les plus récentes indiquent une durée d’immunité très prometteuse, peut-être de plusieurs années. Alors pourquoi une 3ème dose ?

Pfizer et Moderna évoquent la nécessité d’une troisième dose mais rien aujourd’hui ne le justifie, sauf chez les patients immunodéprimés, sur indication médicale, mais c’est un cas particulier et rare. Il n’est pas sain que les fabricants se prononcent sur ces questions.

Le parallélisme entre la chute des anticorps circulants et la baisse de l’immunité (certes avancé par les fabricants) fait débat. Une dose de vaccin contre la fièvre jaune (virus ARN) protège à vie et bien souvent les anticorsp circulants sont indétectables plusieurs années après la vaccination.

Il y a un bon modèle international qu’on appelle l’Organisation Mondiale de la Santé qui organise une réunion annuelle d’experts internationaux pour fixer la composition du vaccin antigrippal de la saison à venir. C’est ce modèle qu’il nous faut aujourd’hui pour la Covid-19.

Le DG de l’OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus a rappelé par ailleurs que les pays pauvres n’ont reçu que 1% des 3,47milliards de doses administrées à ce jour. Est-ce vraiment opportun en pareille situation d’envisager de gaver les Européens d’une 3ème dose à l’automne ?

Les personnes (très) âgées sont frappées d’immunisénescence. La question que nous autres Européens devons-nous poser est de savoir si nous voulons réserver ces troisièmes doses aux 90+ ou prioriser désormais les personnels de santé d’Afrique. C’est en ces termes que cela se pose.

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