Coup de chaud sur les 1% : les plus riches eux aussi affectés par le dérèglement climatique<!-- --> | Atlantico.fr
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"Les plus riches, adeptes des villas de bord de mer, ne trouveront bientôt plus tongs à leur pied, surtout si la brutale montée des eaux transforme leurs palaces en véritables centres aquatiques improvisés."
"Les plus riches, adeptes des villas de bord de mer, ne trouveront bientôt plus tongs à leur pied, surtout si la brutale montée des eaux transforme leurs palaces en véritables centres aquatiques improvisés."
©Reuters

Dramatique...

A quelques semaines de la Conférence sur les changements climatiques, dont l’objectif est d’aboutir à un nouvel accord mondial sur le climat, des calculs montrent que l'impact du réchauffement planétaire a des répercussions importantes sur les plus pauvres mais aussi, par ricochet, sur les classes les plus favorisées.

Plus de neige à Megève ? Trop de pluie à Tahiti ? Des moustiques à Venise ? Le dérèglement climatique est devenu un problème mondial. Si les conséquences sur la santé des hommes et de son écosystème seront largement évoquées lors de la prochaine conférence pour le climat à Paris, en décembre prochain, la "justice climatique" sera aussi un sous-sujet à débattre. Car les répercussions sur l'emploi sont évidentes.

"Aujourd'hui, on possède très peu de chiffres prospectifs liés aux impacts du réchauffement climatique sur l'emploi" souligne Anabella Rosemberg, conseillère chargée du climat auprès de la Confédération Syndicale Internationale. "Mais nous avons des retours sur certaines catastrophes climatiques comme le typhon Haiyan aux Philippines qui a impacté 800 000 travailleurs." En Thaïlande, les inondations dans la région de Bangkok ont détruit en partie les équipements des entreprises textiles et celles-ci ont préféré se délocaliser en Malaisie, laissant sur le carreau des milliers de travailleurs.



Mais le réchauffement menace de façon plus sournoise les catégories les plus aisées. En Europe, le climat doux met à mal les stations de ski où la jet set peine désormais à trouver de la neige, hors haute altitude. Les stations pyrénéennes sont d'ailleurs les premières victimes avant celles des Alpes, qui n'échapperont pas à la vague de chaleur. Exit les profs de ski personnels, exit les chalets aux pieds des pistes…

Et inutile de se réfugier sur les plages tropicales et luxueuses des Caraïbes. "Le rallongement de la saison des pluies impacte largement le tourisme dans cette région" note Anabella Rosemberg. Alors forcément, les premières victimes sont les plus pauvres, d'autant plus que cela se répercute  sur tout le secteur des services. Mais, comme OZY le souligne, les plus riches, adeptes des villas de bord de mer, ne trouveront bientôt plus tongs à leur pied, surtout si la brutale montée des eaux transforme leurs palaces en véritables centres aquatiques improvisés.



Et côté cuisine, rien ne va plus. Dans les océans, la montée des températures met à mal la vivacité des homards dont les prix risquent d'augmenter aussi vites que leurs raréfactions.  Dans le pacifique, ce sont les huitres qui subissent l'acidification des océans. "En Namibie, nous savons que la production de café, la principale du pays, ne sera plus viable dans 30 ans" renchérit Anabella Rosemberg. Pénurie de grands cafés racés à prévoir ? Fichtre ! Forcément, ce ne sont probablement pas les plus riches qui sont à plaindre dans cette histoire mais toutes ces contrariétés risquent néanmoins d'impacter leur train de vie et par extension, celui des autres. Les coûts en matière d'assurance vont exploser dans les prochaines années sur les zones côtières, "c'est inévitable" prophétise ainsi Evan Mills, un scientifique américain du département d'énergie de Berkeley.


La mer des Caraïbes avec une hausse de 5 mètres du niveau des mers

Pour le moment, la problématique reste modeste et seuls certains Etats, victimes directes du dérèglement climatique, tentent d'aborder vainement le sujet. A Paris, la question sera forcément sur la table malgré la réticence des pays développés qui rechignent à mettre la main au portefeuille, une nouvelle fois. Mais en impactant les plus aisés, la crise climatique prendra une nouvelle dimension car c'est peut-être en sauvant les plus pauvres que l'on sauvera les plus riches.

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