
Conclave sur les retraites: Le grand bal des hypocrites
Derrière le vernis du consensus et les annonces prudentes de François Bayrou, le conclave sur les retraites révèle surtout l’ampleur des blocages persistants. Aucun accord formel n’a été trouvé sur le financement des ajustements proposés, et les divergences restent vives sur la pénibilité ou l’indexation des pensions. Plus encore, les experts pointent l’angle mort majeur : l’absence de débat sur le cœur du déséquilibre structurel. Car si le programme esquisse un retour à l’équilibre d’ici 2030, il repose sur des économies marginales, sans toucher ni aux cotisations ni aux régimes spéciaux, en particulier celui des fonctionnaires. Pour Charles Dennery comme Jean-Pascal Beaufret, ce « compromis » s’apparente davantage à un exercice de théâtre social qu’à une refonte structurelle. Le déficit des retraites, estimé à 80 milliards d’euros, reste en l’état, financé par la dette et des transferts internes. Et pendant que la majorité temporise, l’équation budgétaire se creuse.