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Comment résoudre l’impossible équation du budget 2019
©PHILIPPE WOJAZER / AFP / POOL

Edito

Après les remous de l'affaire Benalla, comment réaliser la promesse de campagne d'Emmanuel Macron de restaurer les finances publiques du pays avant la fin du quinquennat ?

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Nouvelle épreuve redoutable pour le gouvernement : après les remous provoqués par l’affaire Benhalla sue le terrain politique, comment réaliser la promesse de campagne  d’Emmanuel Macron de restaurer les finances publiques du pays avant la fin du quinquennat ? L’euphorie qui avait prévalu au moment de la publication des comptes 2017 avec la survenue d’un surcroît de croissance générateur de ressources supplémentaires dans la cagnotte de l’Etat appartient déjà à un lointain passé. Car le climat économique est en train de se transformer. La France n’est pas la seule concernée. Tout se passe comme si l’Europe avait mangé son pain blanc face à la politique agressive menée par Donald Trump, dont elle apparait comme la principale victime. L’Allemagne dispose de réserves de change et de surplus commerciaux qui lui permettent de mieux résister. L’Italie représente aujourd’hui le maillon faible en raison des promesses faites par sa coalition gouvernementale .et laisse apparaitre le danger d’une nouvelle crise financière. La France se trouve dans une situation moins périlleuse, alors même que les obstacles sur le retour à l’équilibre des comptes d’ici la fin du quinquennat se multiplient. Déjà, l’espoir d’un maintien de la croissance à deux pour cent l’an prochain a été abandonné depuis le trou d’air enregistré au deuxième trimestre. Certes, l’heureuse nouvelle d’un léger rebond de 0,4% au troisième trimestre a remis un peu de baume au sein du gouvernement, mais les conjoncturistes estiment que le bonus de 2018 ne dépassera plus désormais 1,6%, ce qui signifie des rentrées fiscales en moins et un déficit en plus. D’autant que la conjoncture s’annonce morose. La hausse des cours de l’or noir représente un véritable choc pétrolier. Les désordres climatiques de l’été avec ses conséquences sur la production agricole, l’interminable grève de la SNCF et l’inflation renaissante apparaissent comme autant de freins à l’activité et pourraient miner le climat de confiance qui se développait dans le monde des affaires. Les Français ont aussi tendance à développer une épargne de précaution qui les conduit à privilégier l’assurance-vie, voire le livret A malgré une rémunération inférieure à la ponction sur leurs avoirs exercée par la hausse des prix.

Dans ce contexte, l’Etat a le choix entre trois attitudes : augmenter les prélévements obligatoires, ce qui parait difficile étant donné l’aversion de nos compatriotes contre l’alourdissement de la fiscalité, engager la politique de réformes par des économies que réclament les organismes internationaux et qui n’a pas encore été amorcée car elle se heurte à l’hostilité des nombreux lobbies en place, enfin laisser filer les déficits, ce qui serait le signe de l’échec, en revenant à la politique de « l’ancien temps  ».
Les discussions ardues qui se livrent avec les ministères montre que le gouvernement n’a pas véritablement choisi. Pour améliorer les dotations de l’éducation, de la défense et de la solidarité, il diminuera les crédits du ministère du travail avec la suppression des contrats aidés et demandera un effort supplémentaire aux collectivités locales par des transferts de charges. Un comportement qui ressemble beaucoup aux habitudes passées et ne manifeste pas le souffle nouveau qui s’imposerait et qui avait été promis par le chef de l’Etat.

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