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Comment relancer 
le “produire en France” ?
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Made in France

La fabrication française est revenue au premier plan avec la campagne présidentielle. Au-delà du débat théorique, comment relancer, dans la pratique, le "produire en France" ? Quatre priorités se détachent...

Yves Jégo

Yves Jégo

Yves Jégo est président de l'Union des démocrates indépendants (UDI) par intérim depuis le 9 avril 2014, et vice-président du Parti radical.

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Le 5 avril dernier, le Premier ministre François Fillon, visitait l’usine SilecCable à Montereau en Seine-et-Marne, leader mondial de la fabrication de câbles de haute performance, afin de lui remettre le label « Origine France Garantie » valorisant une partie de sa production. Il récompensait ainsi le choix de cette entreprise de maintenir et de développer son activité française.

Alors que la campagne présidentielle s’achève, voilà un vrai motif de satisfaction : jamais l’intérêt pour la fabrication française n’aura été aussi fort. Trois décennies de désindustrialisation et la perte de deux millions d’emplois auront été nécessaires à une prise de conscience dont il faut espérer qu’elle sera salutaire.

L’erreur serait d’attendre les bras croisés que les changements macro-économiques produisent leurs effets. Bien sûr, le renchérissement de l’énergie et des transports, l’augmentation des coûts de production dans les pays émergents, les bouleversements géopolitiques autour du bassin méditerranéen et plus largement tout ce qui peut rendre la délocalisation moins attractive à l’avenir sont autant d’éléments dont il faut tenir compte.

Mais l’attentisme et la résignation ont causé trop de dégâts dans un tissu industriel réduit comme peau de chagrin. L’Etat ne peut plus passer pour celui qui pallie seulement, tant bien que mal, les restructurations et les fermetures de sites.

2012 doit marquer la relance d’une politique industrielle ambitieuse et tournée vers l’avenir, suivant quatre priorités.

Inventer de nouveaux leviers de croissanceest la première de ces priorités. Il nous faut continuer d’encourager la R&D pour créer les produits de demain. Avec le crédit impôt recherche, l’Etat a pu enrayer et inverser, en quelques années, la tendance à la baisse de l’effort de recherche privé. Il est essentiel d’assurer aux utilisateurs une véritable sécurité juridique dans ce domaine, tout en continuant d’améliorer le dispositif pour qu’il bénéficie davantage aux secteurs qui ont une véritable capacité d’innovation scientifique et technique.

Former la ressource humaineest essentiel pour garantir et améliorer l’employabilité des actifs de l’industrie. La réforme annoncée de la formation professionnelle est indispensable car les précédentes n’ont pas atteint leurs principaux objectifs. Qui peut se satisfaire d’une situation où les publics les moins employables – en CDD, demandeurs d’emploi – ont une probabilité bien plus faible de suivre des formations que les actifs diplômés de l’enseignement supérieur ?

Restaurer la compétitivité en abaissant le coût du travailest indispensable pour permettre à notre industrie de tirer parti de la croissance mondiale. Faire reposer presque exclusivement le financement de notre modèle social sur le facteur travail n’est plus possible. Nous avons trop différé ce débat : il nous faut maintenant trouver le juste équilibre entre les sources de financement pour accroître notre compétitivité.

Donner plus de pouvoir au consommateur, voilà le cinquième mais non le moindre des piliers du « Produire en France ». La dernière décennie a vu l’émergence du consommateur-citoyen, sensible aux implications environnementales et sociales de son geste d’achat. « Origine France Garantie », label lancé il y a quelques mois et délivré par un organisme certificateur, est une réponse à ces préoccupations. Aidons l’entreprise à valoriser la réalité d’une production en France, donnons aux consommateurs les outils d’un choix éclairé !

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