Comment les autorités et la plupart des médias ont retardé la prise de conscience sur l’islamisme depuis les années 2000<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Tribunes
Comment les autorités et la plupart des médias ont retardé la prise de conscience sur l’islamisme depuis les années 2000
©Reuters

Tribune

99% des attentats commis depuis 20 ans sont l'oeuvre d'islamistes. Pourtant, autorités et médias taisent parfois le caractère islamiste de ces actes. A notre détriment.

Thierry Get

Thierry Get

Thierry Get est ingénieur. Il est membre du bureau politique de La Droite libre et du CNIP. Son groupe sur Facebook ici

Voir la bio »

Les groupes jihadistes tuent en moyenne 5000 personnes par mois selon une étude britannique publiée en décembre 2014. Un chiffre qui montre que ces mouvements sont "plus forts que jamais" (source : étude réalisée conjointement par le BBC World Service et le Centre de recherche sur la radicalisation (ICSR) du King's College de Londres).   

A propos des attaques en Occident, longtemps les autorités et les médias ont essayé de nous vendre les théories les plus improbables comme ce fut le cas à Istres (2013), Roussillon (2013), Béziers (2001), Strasbourg, Joué les Tours (2014), Nantes, en Australie, aux Etats Unis etc : les premières thèses développées furent les pistes "des déséquilibrés" (voire l’extrême-droite) sans vérification et ce bien que les suspects aient crié "Allah est grand" dans la plupart des cas.

Cela a contribué a retardé la prise de conscience des attaques islamistes qui ont pourtant commencé dès la naissance de l’islam il y a quatorze siècles.

Certes, de notre point de vue occidental, les islamistes relèvent sans doute de la psychiatrie mais vu l’ampleur du phénomène islamiste, il conviendrait de ne pas le noyer dans le domaine psychiatrique pour en réduire l’importance.    

Et puis, quoi qu’il en soit, le psychanalyste Carl Jung qui a popularisé l’idée d’inconscient collectif pensait que la nature et la variation des différents types de psychoses en dit long sur les sociétés dans lesquelles elles se développement, la manière dont la folie d'un fou s'exprime en dit long sur la société dans laquelle ils évoluent.

Voici quelques illustrations marquantes du propos. Le Progrès indiquait le 14 mai 2013 qu’à Roussillon, un individu a poignardé par surprise l’un des gendarmes à la gorge tout en criant "Allah est grand".  Et pourtant le quotidien penchait pour la thèse du déséquilibré. 

Le Figaro le 22 février 2013 relevait qu’un Marocain de 24 ans, "probablement" atteint de troubles mentaux, a été interpellé à Strasbourg, soupçonné d'avoir dégradé des statues dans une église et d'y avoir déposé un tapis de prière et un Coran volés dans une mosquée, indiquent des sources concordantes. Il a écrit "Allah ou akbar" ("Dieu est le plus grand") en arabe à la craie, notamment sous des statues, et a déposé un Coran sur un pupitre", a précisé Philippe Aviron-Violet, curé de l'église Saint-Maurice. "

A Joué les Tours, le 20 décembre 2014, Bilal Bertrand Nzohabonayo, converti à l’islam ("islam" ou en arabe "soumission"), a poignardé trois policiers en criant "Allah akbar".

A Dijon, le lendemain, le conducteur (Nasser) d’une voiture "folle" a fauché une dizaine de piétons toujours en hurlant "Allah akbar" (source : Dauphiné du 20 décembre 2014).

A Nantes, le lendemain, un fourgon blanc a foncé sur la foule. Selon des témoins et un policier, Sebastien aurait aussi crié "Allah akbar" (Sources : Charente Libre et Mirror du 21 décembre 2014). 

Dans ces trois cas, le parquet et les grands médias évoquaient des "cas isolés de déséquilibrés". Voulaient-ils signifier par là que seul un déséquilibré peut crier "Allah est grand" ? 

Souvenons nous aussi de l’affaire d’Istres qui reçut un traitement médiatique très discret : peu de journalistes avaient signalé que dans la page Facebook du tueur présumé d’Istres, affleurait un certain contenu aux relents antisémites et que "Karl" était lié à un groupe qui pensait que Mohammed Merah n'était pas un assassin (source page Facebook :facebook.com/karl.rose.146 - Karl Rose n’étant sans doute pas le vrai nom du tueur).

Sur une affaire plus lointaine de policiers abattus, les médias se sont abstenus de révéler que l’homme qui a tué les deux agents de service américains, Wenjian Liu et Rafael Ramos à bout portant, s’appellait Ismaaiyl Abdullah Brinsley et qu’il était musulman. Et surtout sur sa page Facebook, Ismaaiyl Brinsley a laissé ce message, tiré d’un verset du coran : “Foudroyer leurs cœurs de terreur”.

Plus loin dans le temps, les grands médias avaient été discrets lors de l’attaque au bazooka de Béziers en 2001. Ils avaient aussi avancé l’hypothèse psychiatrique. Peu avant les attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center, juste avant que les noms d’Oussama Ben Laden et d’Al-Qaïda ne soient connus dans le monde entier, Safir Bghioua partit en guerre à l’arme lourde dans les rues de Béziers.

Ce fut comme un coup de semonce meurtrier, tiré par ce jeune homme lié aux milieux islamistes et mû par le goût du jihad et du martyr. Il jurait d’aller se sacrifier pour Allah (source : Midi Libre du 2 septembre 2011). 

Pas très loin de là, lors des trois drames toulousains de 2012, lors du premier assassinat, l’annonce publiée par le soldat assassiné précisait seulement qu’un "militaire vendait une moto". Il est étonnant dans ces conditions que les médias aient voulu vendre la théorie d’un acte raciste visant les militaires alors que manifestement le suspect Mohammed Merah et ses complices ont répondu à l’annonce du fait du statut militaire du vendeur et n’avaient pas connaissance de la race de la future victime. Le troisième et dernier assassinat à l’école était bien évidemment anti-sémite.

Le Canada fût victime le 22 octobre 2014 d’une attaque islamiste et, dans les médias, ce furent les Canadiens qui sont mis en position de se justifier de ne pas être des islamophobes (concept vaseux qui contribue à légitimer le délit de blasphème supprimé en France depuis deux siècles). Sans oublier les attaques de La Défense, de Londres, de Madrid, de Boston et de Sydney en décembre 2014 où pendant la prise d'otages, un message Twiter invitant à la solidarité avec les musulmans victimes d'amalgames s'est répandu en quelques heures sur les réseaux sociaux. Là encore, les Australiens, victimes, devenaient "coupables". Sur la "culpabilité entretenue", il est recommandé de lire Le complexe occidental, petit traité de déculpabilisation d’Alexandre del Valle.

Lors de l’attentat de Boston, les médias avançaient qu’il n’y avait pas mobile alors que le meurtrier se revendiquait d’Al Qaida (relaté discrètement sur Le Parisien du 26 avril 2013 en page 13). Comme seule motivation avancée, les journalistes affirment que le tueur était "perturb" alors qu’il disposait d’une Kalashnikov et connaissait un ami qui s’apprêtait à faire la même chose à Paris.

A Boston, ils avançaient, au début, la piste d’extrême-droite comme pour Merah, une fois de plus les faits leur ont donné tort car 99% des attentats depuis 20 ans sont commis par des islamistes.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !