Comment la France en est venue à tuer l’impôt<!-- --> | Atlantico.fr
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Les impôts français financent les dépenses publiques, qui pèsent 57% de l’activité économique, contre 43% pour le secteur privé.
Les impôts français financent les dépenses publiques, qui pèsent 57% de l’activité économique, contre 43% pour le secteur privé.
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Decod'Eco

Les dépenses publiques, financées par l'impôt, pèsent 57 % de l'activité économique française. Un tel déséquilibre entre le public et le privé ne se retrouve chez aucun de nos voisins européens.

Simone Wapler

Simone Wapler

Simone Wapler est rédactrice en Chef des Publications Agora (analyses et conseils financiers).

Elle est l'auteur de "Comment l'Etat va faire main basse sur votre argent: ... et ce que vous devez faire pour vous en sortir !", paru chez Ixelles Editions en mars 2013.

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Depuis l’automne 2012, la France est le pays le plus taxé au monde. Auparavant, nous n’accédions qu’au deuxième ou troisième rang des pays classés selon le critère de la pression fiscale. Mais, cette fois, nous avons réussi à nous hisser au sommet et à obtenir la médaille d’or de cette discipline. Nos impôts financent les dépenses publiques, qui pèsent 57% de l’activité économique, contre 43% pour le secteur privé. Nous sommes entourés de pays où la proportion est inverse : plutôt 45% pour le secteur public et 55% pour le secteur privé, même dans des social-démocraties comme la Suède.

Pourtant, on ne peut pas dire que les pays qui nous entourent suent la misère, ou au contraire que la France se détache de façon spectaculaire de ses voisins sur le plan des services publics. Certes, on trouvera toujours un domaine ou un autre (routes et voiries, justice, médecine, trains, enseignement primaire, secondaire, supérieur) dans lequel un pays est supérieur à l’autre.

Mais aucun pays d’Europe n’est un enfer. Pourtant, la France, malgré sa très lourde fiscalité, n’est pas un paradis. Fin 2012, les médias ont accordé une grande place au thème des people exilés fiscaux : Depardieu, Arnaud… Ils sont accusés de désertion.

Dans l’Antiquité, l’Empire romain taxait fortement. Cependant, il n’y avait pas d’exode fiscal. Car les bénéfices d’être citoyen romain dépassaient largement les inconvénients de l’impôt et aucun contribuable n’aurait souhaité s’établir dans le monde barbare. Mais nous n’en sommes plus là.

“L’excès des impôts conduit à la subversion de la justice, à la détérioration de la morale, à la destruction de la liberté individuelle”, déplorait déjà Benjamin Constant, qui pourtant en payait peu, comparé à nous.

Comment en sommes-nous arrivés à conquérir ce statut d’enfer fiscal ?

Le secteur public vit en ponctionnant le secteur privé, les recettes de l’Etat sont l’impôt. Il est donc parfaitement logique que plus l’Etat grandit plus les impôts grossissent. C’est évident, me direz-vous, mais certaines portes ouvertes méritent d’être enfoncées.

Vous sentez bien intuitivement que, lorsqu’on dépasse le seuil de 50% de l’activité économique produite par le secteur public, il se passe quelque chose d’important. Le rapport de force change, il y a un minoritaire et un majoritaire. Gardez présent à l’esprit que dans un système démocratique la majorité est réputée avoir raison, ou tout au moins elle impose ses vues.

Aujourd’hui, ce n’est plus le secteur privé créateur de richesse qui a la main, mais le secteur public. Avouez que c’est embêtant, la majorité de l’économie ne fonctionne pas pour créer la richesse mais pour la répartir.

[Ce texte est extrait du livre Comment l'Etat va faire main basse sur votre argent, le dernier ouvrage de Simone Wapler. Pour en retrouver l'intégralité, vous pouvez cliquer ici]

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