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Comment "l'indéchiffrable et insaisissable" François Hollande a réussi "duper pour durer"
©ERIC FEFERBERG / POOL / AFP

Bonnes feuilles

Après eux, comment sauver la France ? Décidément, le quinquennat de François Hollande ne fut qu'une longue succession d'oraisons funèbres. Mort des illusions anticapitalistes de la gauche. Mort de la lutte contre la finance ennemie. Mort d'une reprise économique que la conjoncture internationale rendait pourtant possible. Mort d'une présidence normale. Mort des victimes d'un terrorisme islamiste contre lequel rien d'efficace n'a été entrepris. Mort du parti socialiste, éliminé de ses plus anciens bastions électoraux. Mort politique, enfin, d'un président-candidat qui, cerné par ses anciens ministres, Valls, Macron et Montebourg, n'a même pas pu briguer un nouveau mandat. Il faut désormais faire le bilan sans complaisance de ce qui s'est réellement passé depuis 2012. Manuel Valls et tous ceux qui ont participé aux menées de Hollande vont entreprendre une réécriture de l'Histoire pour tenter de se disculper. Mais les Français ont droit à la vérité. Ce livre met les fossoyeurs face à leur responsabilité. Après eux, notre pays peut encore se relever. Extrait de "Nous, Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat", de Serge Federbusch, publié aux éditions Plon (2/2).

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Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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Peu de naïfs croyaient vraiment que François Hollande ferait autre chose que ce qu’ont fait tous les dirigeants socialistes avant lui : promettre monts et merveilles avec des trémolos de gauche, troquer le social pour le sociétal et gouverner non pas vraiment à droite mais dans le banal reniement des technocrates. Ce qui irritait déjà au plus haut point les Français, ce n’était pas cette duplicité ordinaire. C’était de constater que ce chef théorique faisait semblant de ne pas remarquer qu’ils n’avaient plus foi en ses balivernes. Adepte de la technique de la savonnette ou de l’anguille, au choix, François Hollande avait depuis toujours pour méthode, au Parti socialiste, d’être indéchiffrable et insaisissable afin d’égarer les critiques, de duper pour durer. C’est ainsi, par exemple, qu’il avait différé la tenue d’un congrès afin d’empêcher son ex-compagne, Ségolène Royal, de prendre le contrôle du parti dans la foulée de l’élection présidentielle de 2007 (1). Ses manœuvres avaient conduit le Parti socialiste à un état de délabrement avancé et à deux doigts de l’explosion. François Hollande n’avait pas mesuré que, une fois chef de l’Etat, l’absence de clarté serait encore plus périlleuse.

Elle ne pourrait être efficace que si ses résultats parlaient d’eux-mêmes, ce qui n’est pas le cas, c’est un euphémisme. Il a pourtant continué comme si de rien n’était, faussement béat, insolemment satisfait, proclamant que les choses allaient mieux alors que tout montrait que le peuple ne supportait plus son autocomplaisance. Ne se souciant pas de l’avis des sans-dents, il apparaissait comme négligeant leur vie. Tout au plus avait-il satisfait aux attentes de ses plus actifs et riches soutiens financiers, Pierre Bergé ou Jean-Jacques Augier, son trésorier de campagne, pour qui le droit au mariage entre homosexuels était une revendication prioritaire. Dès lors, l’animosité publique s’entretint d’elle même. C’était l’effet boule de neige de la détestation. « Avoue ! avaient envie de lui crier les Français. Avoue que tu te moques de nous ! Que tu sais bien que la situation de la France n’a fait qu’empirer sous ton mandat, que la désindustrialisation nous ronge, que le chômage progresse, que l’islam réactionnaire nous gangrène, que jamais autant de Français n’ont été victimes de meurtres politiques, notre épargne, nos enfants, notre futur sont gravement en danger ! » Mais non, rien n’y a fait, François Hollande n’a rien concédé, rien, s’entêtant sur l’air du « savamieux », dans une inquiétante réédition du « Tout va très bien, madame la marquise », qui précéda la Seconde Guerre mondiale. On le vit même glisser de manière indécente sur le sang des victimes, pour prétendre que les attentats de 2015 et 2016, dont il est grandement responsable, ont renforcé sa détermination et son autorité. Cette incapacité au moindre naturel, à la plus humble franchise, un mot si proche du mot France, est bel et bien ce qui révulsait et révulse toujours nos concitoyens. D’où lui vient cet étonnant comportement d’édredon ?

Laissons la psychologie à deux sous à son bazar et les pervers à leur narcissisme. Peu importe que son père l’ait ou non taloché et méprisé, le contraignant à se construire en se dissimulant. Peu importe que la méfiance et l’insensibilité soient ses guides. Peu importe que tous ceux qui l’ont côtoyé le décrivent comme « sans affect » ou même « sociopathe », ainsi que l’a formulé Emmanuel Macron en août 2016 (2). Peu importe que François Hollande se complaise dans le mensonge et la manipulation comme ses caleçonnades rue du Cirque l’ont plaisamment démontré. Peu importe qu’il se laisse aller à des confidences insultantes pour son entourage, heureux de ses bons mots et égaré dans son narcissisme, comme la publication du livre des journalistes du Monde Fabrice Lhomme et Gérard Davet, "Un président ne devrait pas dire ça"…, l’a confirmé en octobre 2016. Ce qui compte en définitive, c’est sa pratique du pouvoir, forgée au Parti socialiste, dans la haute administration et au département de Corrèze, dans des structures sous totale perfusion d’argent public. Elle rejoint son apparente placidité et son indifférence affichée à l’impopularité. Dans le monde dans lequel la baudruche Hollande a enflé, tout finit toujours par des impôts, des taxes et des dettes quand la situation dérape. Alors pourquoi se faire du souci ? François Hollande continue de flotter au gré des circonstances. Il ne répugne jamais à présenter ses subterfuges.

1 « Pas de majorité. Pas de leader. Pas d’orientation politique. Voilà le désespérant bilan du congrès socialiste qui s’est déroulé ce week-end à Reims. “On va donner une image exécrable de ce parti. Ex-é-crable…”, redoutait le président du conseil général des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini. » Cité par Le Point : http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2008‑11‑16/le-congres-dereims- laisse-un-ps-dechire/917/0/291876

http://lelab.europe1.fr/pour-emmanuel-macron-francois-hollande- est-sociopathe-2833720

Extrait de Nous, Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, de Serge Federbusch, publié aux editions Plon

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